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TRANSMISSION | JEAN-STEPHAN & ANDRÉA MIFSUD

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Flag Gazette 30/05

TRANSMISSION | JEAN-STEPHAN & ANDRÉA MIFSUD

par admin
TRANSMISSION | JEAN-STEPHAN & ANDRÉA MIFSUD Si Jean-Stephan et Andréa Mifsud vous parraissent déjà familiers, c'est peut-être parce que vous les avez déjà vu sur nos photos ou sur nos communications de l'équipe gravel 2024 dont Andréa fait partie. Ils ont récemment couru tous les deux la Traka 200, près de Gérone dans le nord de l'Espagne. En temps normal c'est plutôt dans les hauteurs de Nice que vous les trouverez sur leurs vélos. Famille issue de la région, ils ont tout deux grandi dans la région niçoise et chacun a découvert son amour du cyclisme sur ses routes. Jean-Stephan a hérité de sa passion de son grand-père et l'a transmise à son fils dès le plus jeune âge. "Je n'ai pas choisi le vélo, c'est le vélo qui m'a choisi" nous raconte Jean-Stephan. Ils vivent ensemble près de Nice, s'entraînent ensemble aussi, et se motivent l'un l'autre - même si Jean-Stephan admet qu'Andréa fini toujours par le dépasser. Et ce n'est pas sans raison : depuis quatre ans, Andréa, 25 ans, est cycliste professionnel dans l'équipe Nice Métropole Côte d'Azur - avant de commencer l'aventure gravel dans l'équipe Café du Cycliste cette année. Pourtant, le cyclisme n'est pas son premier sport de prédilection. Plus jeune, il était footballeur doué et suivi par l'OGC Nice - l'équipe de Ligue 1 locale - jusqu'à une blessure des ligaments croisés qui met un terme à ses rêves de carrière. Impossible à opérer sur un adolescent, seuls deux sports s'offraient à lui : la natation ou le cyclisme. Son choix était déjà tout fait, il obtient une licence et participe à sa première course - un évenement local de cyclocross - avec un vélo emprunté à la dernière minute. Et il remporte la course. Puis, une fois la saison de la route ouverte, il enchaîne les succès et ne s'est jamais arreté depuis. "C'est devenu addictif" nous explique Andréa. Jean-Stephan ajoute que son fils ne doit toutes ses victoires qu'à lui-même et à sa motivation : "Je n’ai jamais été entraineur, j’ai toujours d’abord été père". Pour Andréa, la course est un moyen de se transcender, de creuser en soi, de découvrir de nouvelles ressources inimaginées et donc de repousser ses propres limites. Jean-Stephan ajoute une dimension d'exploration intérieure dans la pratique de la course : "Ce n’est qu’avec un dossard sur le dos qu’on peut vraiment se découvrir soi-même". Et pour lui chaque victoire est une victoire sur la vie et le temps qui passe. Le gravel occupe une place de plus en plus importante dans leurs entrainements, leur permettant de trouver de nouveaux sentiers dans l'arrière-pays et de profiter des paysages changeant selon les saisons et la météo. Ils le reconnaissent, ils sont dans une des meilleures régions pour pratiquer le cyclisme. Cette expérience du gravel niçois les a bien entrainés pour la Traka 200 à Gérone, où ils se sont préparés ensemble, ont récupéré leurs dossards ensemble et pris la ligne de départ ensemble... une passion d'autant plus forte qu'elle est partagée. Découvrez le portrait d'Andréa ici.
A CAFFEINATED ADVENTURE!

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Flag Gazette 24/04

UNE AVENTURE CAFÉINÉE!

par admin
UNE AVENTURE CAFÉINÉE! Tom et Anouche forment un duo d'aventuriers décalés qui a rejoint la tribu de Café du Cycliste il y a environ un an. En tant que couple créatif, leurs passions vont de la course à pied et de la randonnée à la réalisation de films et à la photographie, en passant même par la maîtrise de l'art d'être baristas ; une passion qui a finalement donné naissance à Anom Café Club. Leur vision de lancer une marque de café haut de gamme a pris forme l'hiver dernier au milieu des paysages époustouflants et du climat tempéré de la province du Cap en Afrique du Sud. Pendant six mois, ils se sont plongés dans la découverte des meilleurs itinéraires de la région, ont participé à des courses et se sont immergés dans la culture cycliste locale. Après chaque sortie palpitante, ils se sont dirigés vers le café le plus proche, savourant des moments précieux avec des amis tout en dégustant des délices locaux. Anouche a trouvé son bonheur dans les mochas et les lattes, tandis que Tom explorait méticuleusement les meilleurs espressos de la province. C'est au cours de ces rencontres qu'ils ont cultivé une appréciation grandissante pour les cafés d'exception, en particulier ceux ornés de notes de la Specialty Coffee Association dépassant 80/100. Lorsqu'ils sont rentrés chez eux en France, leurs premières gorgées de café ont été une révélation, mais pas dans le bon sens. Ce qu'ils ont découvert était un café brûlé fabriqué avec des grains de café de qualité médiocre, traités chimiquement et produits par des travailleurs sous-payés... Comment la culture café, qui est étroitement liée au cyclisme, pouvait-elle être dans un état aussi lamentable que le pays du Tour de France ? Ils ont donc décidé de prendre position. "Lorsque nous décidons d'un projet, nous agissons rapidement, c'est dans notre ADN en tant qu'entrepreneurs", explique Tom. Moins de deux mois après cette première idée germée, le premier paquet de grains de café de l'Anom Café Club est arrivé. Gorgées d'aventure. Pour Anouche et Tom, le café représente de nombreuses choses : le plaisir de la dégustation, le partage avec les autres, et bien sûr, la caféine ! Mais le café est aussi un moyen d'explorer le monde : étant donné que le meilleur café est cultivé dans des régions montagneuses, chaque gorgée raconte une histoire de géographie, de climat et d'aventure. Le Mexique a été leur première destination pour l'achat de grains, grâce à l'amour de Tom pour le pays et la complexité de ses cafés : certains des meilleurs grains fermetés anaérobiquement vienent de là, donc c'était un choix facile. Et Anouche et Tom ont tous les deux trouvé quelque chose qu'ils aimaient au Mexique : le royaume du Café de Olla. Ce mélange enivrant asocie au café, sucre brun brut et canelle pour une sensation de chatouillement des papilles gustatives. Prochaine étape ? Peut-être le Rwanda, mais il y a tellement d'endroits à explorer. Certains pourraient trouver la tâche intimidante ; pour eux, cependant, c'est un défi qu'ils sont impatients de relever. Lors de leurs rencontres avec les producteurs, ils ont été émerveillés par l'accueil chaleureux qu'ils ont reçu de ces artisans passionnés. Goûter une cerise de café fraîchement cueillie a été une expérience inoubliable. Aujourd'hui, avec des centaines de dégustations et encore plus de kilomètres derrière eux, leur passion pour ce précieux grain n'a fait que croître, grâce à la diversité des meilleurs cafés du monde qu'ils ont goûtés. Mais cela leur a aussi ouvert un monde d'aventures. En explorant les plantations de café en haute altitude au Guatemala, où participer à la récolte ressemblait presque à de l'alpinisme, ils ont décidé de gravir l'Acatenango, le plus haut volcan du pays. C'était un défi de taille : après un départ à 3 heures du matin, ils se sont enfoncés dans la jungle dans l'obscurité, au son de grondements lointains. Puis, pendant l'ascension, le soleil s'est levé : c'était "à couper le souffle". "On avait l'impression d'être les seules personnes au monde entier." Après 1 600 mètres de dénivelé en seulement 8 kilomètres, c'était une montée vertigineuse, mais leur courage a été récompensé : du sommet, ils pouvaient voir à travers les plantations de café jusqu'au Fuego grondant, en pleine éruption. En seulement deux semaines, le Mexique a changé à jamais leur perception du café. Il a transformé le café en une histoire de visages amicaux, d'hommes et de femmes consacrant une vie de dur labeur à la recherche de grains d'exception. Et comme le dit le dicton local : "La vida es sólo una taza de café tras otro y no preocuparse por otra cosa" "La vie n'est qu'une tasse de café après l'autre, et rien d'autre n'a vraiment d'importance" Tom et Anouche sont rentrés chez eux avec les poches pleines de grains de café et les papilles pleines de saveurs ! Ils se sont lancés dans la mission de mettre un café extraordinaire dans nos tasses, et ils ne s'arrêtent pas là. Si vous habitez près d'eux, ils vous livreront à vélo par sacoches pleines. Ou pourquoi pas un test de dégustation... cela pourrait être organisé ! Après avoir testé leur première production dans une Bialetti italienne, nous pouvons dire que vous êtes prêts pour un voyage savoureux.
RIDE & CREATE "BOTANICOOL" | KALICE BRUN

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Flag Gazette 19/04

RIDE & CREATE “BOTANICOOL” | KALICE BRUN

par admin
RIDE & CREATE "BOTANICOOL" | KALICE BRUN La Côte d'Azur est connue autant pour ses villes, sa culture et son chic que pour la beauté de ses paysages. Et derrière le fourmillement urbain, derrière les résidences, les jardins et les hôtels il existe encore des endroits sauvages, et si vous cherchez bien c'est sans doute là que vous pourrez croiser Karine Brun. Connue sous le nom de "Kalice" cette herboriste, naturopathe, thérapiste est toujours en exploration pour découvrir et utiliser les secrets des plantes indigènes de la Riviera. Kalice est née dans l'arrière-pays niçois et passe ses étés d'enfant dans le Mercantour, un magnifique havre naturel protégé. Très attachée à la mer, elle apprécie Saint-Jean-Cap-Ferrat pour les baignades. Elle se remémore aussi les étés chez sa grand-mère près de la côte, où elle passait ses journées dans le jardin à collecter les plantes et concocter des potions "Il ne fallait pas me déranger, j’étais persuadée que je faisais des potions magiques » nous raconte-t-elle. Aujourd'hui installée à Nice elle produit des remèdes à base de plantes -de vraies potions magiques!- se considérant comme une sorte de médiatrice entre les plantes et les humains. Elle est aussi la créatrice d'un podcast "Vivaces", auteure et dirige des ateliers autour des plantes et de leurs utilisations. Son rituel du matin commence par un café à la boutique Café du Cycliste, elle y passe parfois la journée entière à travailler. Ses déplacements se font tous à vélo et à l'occasion du lancement de notre collection Botanicool nous avons pu la suivre dans une de ses "cyclo-cueillettes". Ces "voyages olfactifs" mettent en avant les plantes croisées sur le chemin, interrogent et mettent en lumière les expériences, intentions et liens avec la nature de ses clients. Ce travail est en quelque sorte un mirroir de ce que font les plantes au quotidien : grandir à la lumière. "Au quotidien, dans ma relation avec les plantes il y a un double mouvement " "Une partie intuitive -un touché, une rencontre, une odeur -qui va m’ammener à tirer des fils, à aller chercher des informations et une partie olfactive : Pourquoi pas utiliser cette plante en huile essentielle pour la travailler de l’intérieur ?" Les ateliers de Kalice combinent la science à la sensation - le vue, l'odorat, le toucher, le goût - pour enseigner d'une part sur la flore de la région mais aussi sur la cueillette responsable et la méditation en pleine nature. Il est important de rappeler que la cueillette n'est pas autorisée, parfois complètement interdite dans certains endroits et certaines espèces sont protégées. Kalice enseigne la cueillette, d'une manière responsable et durable. Un beau matin de printemps nous nous sommes retrouvés au Café avant de partir, derrière Kalice et son sac de cueillette sur le dos. Notre premier arrêt s'est effectué devant la grotte préhistorique du Lazaret, aux bordures de Nice. Là où la nature sauvage a peu à peu repris le dessus les espèces implantées, il n'est pas difficile d'imaginer nos ancêtres préhistoriques utilisant ces mêmes plantes pour soigner et guérir. Dans cet endroit propice, Kalice nous parle du concept de "Jardin monde" formulé dans les années 90 par le jardinier et botaniste Gilles Clément, qui met en lumière la planète comme un jardin universel façonné par les interactions millénaires entre l'Homme et la nature. "Nous pouvons collaborer avec les plantes, mais jamais les dominer" nous dit Kalice. "Même cultivées, elles restent toujours un peu sauvages". Après Lazaret, direction La Darse à Villefranche et puis encore un peu plus loin à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Sur notre chemin nous nous concentrons sur notre entourage, en déambulant dans les forêts de pin du Cap Ferrat. "Les plantes ont ce pouvoir de nous faire partir en voyage" nous raconte Kalice. Chaque cyclo-cueillette est unique mais voici quelques plantes que nous avons croisées: 1. Criste marine, Fenouil marin ou Perce-Pierre : régule les eaux, lutte contre la cellulite et les oedèmes. Antioxydante, anti-inflammatoire, diurétique. 2. Figuier : symbole des jardins méditerranéens, relaxation, digestive, antispasmodique, laxative. 3. Eucalyptus globulus : originaire d'Australie, Expectorante, antiseptique, décongestionnante. Nettoie les marécages, permet la vie sur les territoires insalubres. 4. Lavande stoechas ou Lavande Papillon : relaxante, cicatrisante, antalgique. 5. Romarin : plante sacrée, stimulante, antioxydante, tonique général, détox du foie. 6. Olivier : symbole de la paix et de longévité, hypotensive, antioxydant, anti- inflammatoire. Découvrez Botanicool here.
Paris–Nice, AKA la Course au Soleil

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Flag Gazette 29/02

Paris–Nice, AKA la Course au Soleil

par admin
Paris–Nice, AKA la Course au Soleil Paris-Nice, AKA La Course au Soleil est depuis bien longtemps une de nos courses préférées. En plus d’être traditionnellement la première course à étapes européenne de la saison – la première occasion de voir les coureurs du grand tour s’affronter – Paris-Nice apporte aussi son lot de romantisme. L’hiver traine souvent encore des pieds dans le nord de la France et le départ depuis la Ville Lumière, le premier dimanche de mars, se fait souvent sous un ciel gris terne accompagné de pluie. La course s’élance ensuite vers le sud, serpentant dans les vignobles nus de la Bourgogne, effleurant ensuite le pied des Alpes puis plongeant dans la Provence. Progressivement durant ce périple le soleil fait son apparition pour finalement apporter un printemps méditerranéen au peloton qui rejoint la Côte d’Azur. Paris-Nice c’est la promesse du printemps et les prémices des longs rides d’été qui approchent. Le Paris-Nice a aussi une place dans notre cœur car il parcourt nos routes les plus chères. Pendant de nombreuses années la finale prenait la forme d’un contre la montre sur le Col d’Èze, notre sortie préférée du midi De nos jours cependant c’est une étape route qui clôture la course, en passant par les montagnes méditerranéennes avant de plonger en ville et de serpenter autour du port pour finir sur la Promenade des Anglais. Les clients de la boutique de Nice suivant la course sur notre écran courent souvent à l’extérieur in extremis pour voir le peloton filer à toute allure vers la ligne d’arrivée. Paris-Nice emprunte l’arrière-pays niçois, à l’opposé des plages, et avant son arrivée sur la Promenade la course contient au moins une vraie étape de montagne. Les années précédente c’était le Col de Vence qui avait été choisi pour l’ascension et pour sommets, le Col de Couillole et le Col de Turini avaient été sélectionnés. Cette année ce sera le Col St Martin/La Colmiane (1,500m), avant de finir par une ascension de 7.2km vers la station d’Auron. Le champion actuel, Tadej Pogačar ne viendra pas défendre son titre cette année mais la course n’en sera pas moins intense car tous les yeux seront rivés sur son compatriote et adversaire de longue date : Primož Roglič. Paris-Nice a vu naître plus d’une star, comme le jeune Peter Sagan et sa victoire à l’âge de 19 ans qui a donné la couleur au reste de sa carrière. Quelle future star va faire son début au Paris-Nice cette année ? Nous le verrons bientôt, après 8 jours et 1220 kilomètres. Si vous êtes de passage, venez nous voir au café partager un bon café et un grand écran pour suivre la course. Louez un vélo et explorez les routes empruntées par les pros – Demandez à notre équipe pour des recommandations de parcours.
Ride & Create | Juliette Bruley

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Flag Gazette 23/01

Ride & Create | Juliette Bruley

par admin
Ride & Create | Juliette Bruley C’est un fait de dire que les artistes ont horreur de la toile vierge tout comme les écrivains de la page blanche. Comment se résilier à abimer cet espace pur encore porteur d’infinies possibilités ? Juliette Bruley est en quelque sorte née cycliste. Grandissant en région parisienne, elle se remémore son grand-père relier Paris et Nice à vélo. Même sans faire de si grandes distances elle-même, le vélo l’accompagne depuis sa jeunesse et est aujourd’hui un allié indispensable de sa vie quotidienne. Le vélo, c’est à la fois sa passion et son moyen de création. En plus de cet amour du cyclisme, Juliette a aussi hérité d’un désir de comprendre le fonctionnement des choses qui l’entoure et leurs mécanismes. Une forte curiosité du « Comment ? ». À 17 ans cet héritage et cette curiosité se mêlent : elle monte son premier vélo en pignon fixe. Elle commence à travailler en tant que mécanicienne vélo, puis obtient un diplôme et devient manager d’atelier. Mais c’est un endroit nommé Stolen Garage qui lui révèle une plus grande passion. C’est là qu’elle apprend la peinture de cadre - sur vélos. Stolen Garage est à notre connaissance le seul endroit proposant une véritable formation de peintre appliquée aux vélos. Juliette est maintenant en charge des peintures de l’atelier. Et quel atelier ! Une partie de Stolen consiste en un café convivial, servant des grains torréfiés à Paris et une carte composée de produits locaux. L’autre moitié, séparée par de grandes fenêtres anti-bruit laisse voir où Stolen produits ses propres cadres à partir de tubes Columbus mais aussi personnalise et répare tous type de vélos. Une sorte de cuisine ouverte, mais avec au menu des vélos et où les clients peuvent observer leur cadre prendre forme tout en sirotant un café. Le travail de Juliette va de la simple retouche, à la peinture de rénovation en passant par la toute première couche de cadre. Certains clients arrivent avec une idée précise de ce qu’ils souhaitent, parfois ils laissent libre court à son imagination. Dans les deux cas, Juliette à la grande responsabilité de créer quelque chose qui satisfait à la fois son propre sens artistique, les attentes des clients et la forme du vélo. Cette dernière tâche est la plus ardue. Un tube traditionnel ne mesure pas plus de 3 cm de diamètre et même les plus gros tubes existants sur le marché sont à peine plus épais. Véritable challenge que de penser aux courbes et aux angles mais aussi véritables possibilités. Les pochoirs et calques peuvent être dessinés et produits digitalement, mais dans tous les cas concevoir puis réaliser une peinture sur vélo demande à la fois projection, visualisation et sens esthétique sans failles. Ce que préfère Juliette dans son métier ? Le choix des couleurs et leurs associations. Elle se demande toujours quelle(s) couleur(s) serions-nous fières d’exposer sur la route ? Malgré les limites du trafic parisien, Juliette trouve sa liberté à vélo en sillonnant et découvrant sans cesse de nouvelles rues. Jeune parent depuis peu, elle découvre que le vélo l’accompagnera vraiment dans toutes les étapes de sa vie. Comme ses parents l’ont fait avec elle, elle est impatiente de partager sa passion avec son fils. Qui sait, peut-être qu’un Paris-Nice est toujours d’actualité. Un café-croissant l’attendra toujours au Café du Cycliste à son arrivée. Crédit photos : Mathieu Pellerin
Travel deep: hiking the Mercantour

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Flag Gazette 14/12

Travel deep: hiking the Mercantour

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Voyager plus loin | Randonnée dans le Mercantour Il y existe de nombreuses façons de voyager. Le printemps et l’été sont propices aux voyages lointains et rapides, mais le confort de l’automne nous envoie vers des voyages plus profonds et introspectifs. Dans l’arrière-pays niçois se trouve le parc régional du Mercantour. Nombreuses de nos routes préférées passent par ce géant du sud, comme le Col de Turin et le Col de la Bonette, lesquels apparaissent d’ailleurs dans le parcours du Tour de France 2024. Mais à cause du terrain et des règles qui régissent ce parc -comme l’interdiction totale de construire, mais aussi de rouler hors de routes prévues, de chasser, de cueillir des champignons et de promener son chien !- une très grande partie du parc est inaccessible même pour les vélos. Il y a donc parfois des chemins et des cols que l’on ne peut explorer qu’à pied. Nous sommes partis pour cette randonnée de mi-saison sous les derniers rayons de l’année, avec en tête d’approfondir notre connaissance des routes. Notre but était de faire un tour du Mont Bégo, haut de 2872 mètres au cœur du parc, dont les flancs constituent une merveilleuse exposition d’art rupestre datant de l’Âge de Bronze. Pourquoi ces gravures sont ici, personne ne le sait vraiment, mais ces vallées reculées ont été considérées comme importantes, sacrées même, pendant des millénaires. Loin du sentier principal, nous sommes rapidement écrasés par le silence et la lumière. Aucune voiture ou moto sur les routes, uniquement un air frais et calme accompagné d’un soleil doux projetant une lumière basse. Durant la saison de nombreux refuges de haute altitude accueillent les voyageurs mais en ce début d’automne, après l’été et avant la neige, un seul est ouvert. Il se trouve dans la vallée des Merveilles. Un seul refuge était bien assez pour nous pour compléter notre boucle. Nous sommes restés deux nuits, séparées par une nuit dans un bivacco. Cette petit cabine, rustique et non surveillée à la frontière de l’Italie nous offrit un lit, une couverture et un toit mais pas plus. Durant ces quelques jours notre vie s’est réduite à seulement quelques actions : marcher, manger, boire, dormir. Le tout dans des paysages magnifiques, des cirques naturels apparemment sans issue, aux pierriers montagneux, aux forêts denses et colorées traversées de ruisseaux. Un chemin est toujours un signe à suivre, aussi petit qu’il soit. Un signe que quelqu’un est déjà passé par là, l’espoir qu’au bout de ce chemin se trouve un peu de chaleur, une bière fraîche et un endroit où poser son sac. Nous avons marché 70 kilomètres durant ces trois jours et demi, à peu près la même distance que trois heures à vélo. Nous avancions plus lentement, pensions plus lentement, nous avons vécu cette expérience lentement, et nous avons vu tellement plus. Même en parcourant des années ces sentiers, jamais les paysages ne se ressembleraient et jamais l’expérience ne serait la même. Je pense même qu’une seule vallée serait largement suffisante à explorer, sous la pluie, le soleil et la neige, à voir les ombres changer et les arbres pousser. Entre temps, depuis que nous sommes retournés à la civilisation, la saison a changé et les orages ont à nouveau ravagé l’arrière-pays niçois. Un rappel que la vie dans ces montagnes peut s’avérer difficile, et qu’elles ne sont pas toujours si accueillantes, ce qui rend nos souvenirs de ce voyage ensoleillé d’autant plus doux. VOIR PLUS Ultra Spirit & Anomadventures | Une aventure humaine. Ultra Spirit est un ultra trail unique, plaçant l’accent sur l’esprit d’équipe, l’expérience et la durabilité plutôt que sur la course. TRANSMISSION #2 | Junior et Carla Lamy. Le deuxième volet de notre série autour de la transmission du vélo illustre la relation mère-fils entre Carla et Junior Lamy. Etienne Hubert | Du Kayak au Gravel Les mois d’été sont synonymes de lourdes charges d’entrainement pour les kayakistes de l’équipe de France. 2023 n’a pas échappé à la règle. Le Guide des Outsiders | Trail Running Mont Cima. Les vols commerciaux, les téléphones connectés et les services de localisation permettent de se rendre n'importe où en un rien de temps.
SOPHIE GATEAU | Adventure in the Ardennes

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Flag Gazette 04/10

SOPHIE GATEAU | Adventure in the Ardennes

par admin
SOPHIE GATEAU | Aventure dans les Ardennes La canicule de l’été 2023 qui s’est abattue sur la moitié sud de la France aura finalement eu du bon. Notre projet initial de bikepacking gravel dans les montagnes provençales s’annonçait dès lors plus proche de la traversée d’une fournaise à température constante que d’une aventure à la découverte des pistes de l’arrière-pays. Changement de programme au débotté donc, adieu les cigales et bonjour les frites, l’été se passera en Belgique! Au fil des années, j’ai constitué une liste de parcours à rouler un jour ou l’autre, et grâce à l’excellent site bikepacking.com, j’avais notamment repéré une trace gravel/VTT de 366km nichée au cœur de la Belgique, dans sa partie sud-est montagneuse. La trace est joliment appelée Ardennes Arbalète, et comme le dit le créateur de cette aven-ture, Kevin Machtelinckx, elle entre directement dans le vif du sujet. Nous optons pour une approche en deux temps. En prenant le train jusqu’à Charleville-Mézières, gare proche de la frontière franco-belge, nous nous laissons le temps de jauger ce qui nous attend en appréhendant le massif des Ardennes par la longue piste cyclable qui longe les méandres de la rivière de la Meuse, comme creusées dans la montagne. Le ton est donné, les touristes sont rares, les paysages sont majestueux et les températures sont douces. La frontière franco-belge n’existe plus matériellement parlant, nous la traversons virtuelle-ment au détour d’un chemin caillouteux, les plaques d’immatriculation des voitures nous indiquant alors que nous avons changé de pays. L’histoire est bien présente cependant, les Ardennes furent le théâtre de rudes combats lors des deux guerres mondiales, et les monuments commémoratifs et les constructions défensives qui jalonnent le parcours nous rappellent constamment la folie des hommes. Suivre une trace créée par quelqu’un d’autre est un exercice très plaisant. On se laisse por-ter, on découvre ce que cette personne a voulu nous montrer, on se demande pourquoi elle a choisi de nous faire passer par ce chemin plutôt que par un autre, on s’abandonne et on profite. Ardennes Arbalète est un mélange de belles pistes roulantes forestières, de petites routes sans voitures et de singles un peu ardus mais qui passent toujours. Le nom Ardenne serait d’origine celtique, il a pour sens « sombre et profond ». Ce terme s’applique tout à fait aux denses forêts que l’on traverse ainsi qu’aux falaises d’ardoise noire qui transpercent le paysage de-ci de-là. On s’imagine une terre de légendes et de créatures féeriques vivant dans ces immenses massifs forestiers qui semblent impénétrables. Les forêts alternent avec des vallées encaissées, les tourbières avec les pâturages des bo-cages, les landes avec les escarpements rocheux, les multiples rivières avec les anciens vil-lages de brique. La région est truffée de campings qui proposent bien souvent de nous faire découvrir la gas-tronomie du coin, toujours accompagnée d’une bière très locale, le nombre de brasseries au mètre carré étant impressionnant dans les Ardennes. Nos vélos sont chaussés de crampons pour passer même dans le plus fourbe des sentiers, et nos sacoches sont plutôt légères malgré la tente que nous transportons, afin de garder de la maniabilité dans les chemins escarpés. Notre rythme se veut intentionnellement lent, pas plus de 70-80 kilomètres par jour pour pouvoir profiter et apprécier. Nous bouclons la trace en 8 jours sans nous presser, avec une folle envie d’y retourner! VOIR PLUS Un tour des volcans d'Auvergne. Sophie Gateau explore l'Auvergne, une région aux vastes étendues. La tente sur le vélo, l'appareil photo à portée de main, découverte de paysages insolites et grandioses. CREATION DE LA SEINE RIVER TRAIL - Sophie Gateau. Un fleuve, c’est une invitation au voyage, un réceptacle pour de nombreuses histoires, une ligne directrice majestueuse et vivante. GUIDE DU TRAIL À MAJORQUE. Connue par les cyclistes du monde entier et réputée pour ses routes exigeantes mais ô combien gratifiantes, l’île paradisiaque offre un terrain rêvé pour les amateurs de course à pied. Les 7 Majeurs. - 3 cyclistes, 7 ascensions, 24 heures. Oui, c’est l’aventure de l’été, voire même de l’année. L’esprit Forever Outsiders, une expérience inoubliable, accompagnée de quelques rires (et peut-être de beaucoup de larmes).
An Outsider’s Guide | Trail Running Mont Cima

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Flag Gazette 19/09

An Outsider’s Guide | Trail Running Mont Cima

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Le Guide des Outsiders | Trail Running Mont Cima. Le monde n'a jamais semblé aussi petit. Ceux qui ont la chance de voyager pourront le confirmer. Partir à l’autre bout de la planète, pour le travail ou pour quelques jours de vacances, n’a jamais été aussi simple. Les vols commerciaux, les téléphones connectés et les services de localisation permettent de se rendre n'importe où en un rien de temps. La facilité ne se trouve pas seulement au coin de la rue, elle est dans la paume de notre main ou attachée à notre poignet, comptant chacun de nos pas, chaque bip, le moindre contact, le moindre tapotement. Lorsque vous vous baladez en montagne ou dans la forêt, combien de fois vous êtes-vous sentis obligé de publier votre aventure sur votre fil d’actualité ? Ne vous inquiétez pas, si vous ne prenez pas votre photo, quelqu'un le fera à votre place. Mère nature aime les randonneurs, pas les likers, ni les followers. Pour mieux explorer les coins cachés de cet immense rocher, aussi connu sous le nom de planète Terre, recentrez-vous sur vous-même. Déconnectez-vous, faites vos lacets et partez à l’aventure, la nature a tellement de choses à vous offrir. Prendre l’air, découvrir de nouveaux endroits ou simplement emprunter un itinéraire local bien connu, il n'y a rien de plus gratifiant que courir en pleine nature. Faites au plus simple. Une fois dehors, élargissez vos poumons, votre esprit et vos horizons. Partez toujours un peu plus loin, au-delà des sentiers battus, soyez maitre de vos mouvements et connectez-vous au monde réel. Cyclistes ou coureurs chevronnés, nous sommes aussi des travailleurs bien occupés. Se tourner vers ses chaussures de course à pied ou de trail est donc un moyen rapide et efficace pour sortir prendre l'air. Encore plus lorsqu’on habite à Nice. Pour découvrir une nouvelle ville à vélo, il faut savoir prendre son temps et, parfois, le temps et la quantité de bagages ne permettent pas d'emporter tous les équipements nécessaires pour le voyage (bien qu'il soit possible de louer des vélos dans nos boutiques de Nice et de Majorque). Le Trail Running est sûrement la combinaison parfaite de notre amour pour les sentiers et le hors-piste. La beauté de la nature et la souffrance physique rendent chaque journée un peu plus fascinante. Notre dernier itinéraire de trail, emprunté par nos collègues Maïlys, Thibault et Lucie, part du petit village d'Aspremont (depuis Nice, comptez 25 minutes en voiture ou 1h10 à vélo), pour parcourir une boucle envoûtante dont le point culminant est le Mont Cima. Notre trio est lié autour de la même passion : ce goût de la montagne et l’envie d’explorer de nouveaux chemins. Thibault, ancien cycliste de haut niveau, Lucie, aventurière toujours accompagnée de son Gravel et Maïlys, la coureuse invétérée de l’équipe. Peu importe le niveau de chacun, l’objectif est de profiter de l’arrière-pays et de ses montagnes idylliques qui se trouvent à quelques encablures de notre siège. En vivant à Nice, avec la mer et les montagnes à vos côtés, il est facile de se sentir rapidement chez soi, dans cet immense environnement naturel. Aspremont est situé sur le versant Est de la partie basse du Var, la vallée qui relie les Alpes Maritimes à Nice. Cet ancien village était autrefois protégé par un château dont on peut encore voir les vestiges. Le nom d'Aspremont se traduit par "montagne rude" et il porte bien son nom. Le paysage et le terrain autour du village s'avèrent effectivement rugueux pour les coureurs, les randonneurs, les cyclistes, ou quiconque s’aventurant dans les alentours. Puis, une fois arrivés au sommet, changement de paysage radical. La descente dans la forêt est bien rythmée, de quoi faire un dernier effort avant de se reposer, allongés dans le feuillage. Ici, la diversité du paysage est incroyable. La végétation se raréfie à mesure que le sentier s'élève vers la cime. En regardant autour de soi, on aperçoit la mer au loin et, devant, la vue changeante des Alpes et de l'arrière-pays niçois. Chaque année, des millions de touristes, cyclo et piétons affluent sur la Côte d'Azur. Les aventures proposées sont infinies, et nous sommes conscients de la chance que nous avons d'avoir tant de richesses à notre porte. Un climat merveilleux, la montagne, la mer, des vues splendides et des arômes incroyables à chaque coin de rue. Nous remercions et louons chaque jour ce petit coin de paradis. C'est pourquoi nous sommes des Forever Outsiders - pour identifier pour qui, et pourquoi nous courons, sautons, pédalons et explorons. VOIR PLUS CAP D'AIL TÊTE DE CHIEN Vous voilà au Cap d’ail pour un trail qui vous emmènera tout droit vers une des plus belles vues qui soient sur Monaco. SAINT JEAN CAP FERRAT Certainement l’un des parcours de trail les plus faciles que vous pourrez trouver sur la Côte d’Azur, ses 120 mètres de dénivelé permettent d’offrir un terrain de jeu aux débutants comme aux chevronnés, question d’allure… MOUNT BORON Vous longez le port, puis la plage de la réserve, le sentier des douaniers débute ici, magique, à flanc de roche, vue dominante sur la mer. GUIDE DE TRAIL À NICE Le trail est au coureur sur route ce que le gravel est au cycliste sur route. Toujours plus d'exploration, plus de sentiers battus, plus de plaisir.
Sculpting the Seine River Trail - Sophie Gateau

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Flag Gazette 15/08

Sculpting the Seine River Trail – Sophie Gateau

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CREATION DE LA SEINE RIVER TRAIL - Sophie Gateau Un fleuve, c’est une invitation au voyage, un réceptacle pour de nombreuses histoires, une ligne directrice majestueuse et vivante. C’est le point de départ d‘une aventure que nous souhaitons partager avec les amateurs et amatrices de gravel et de bikepacking. Nous, c’est Sophie, Pierre-Charles et Camille, un trio composé de deux Parisiens et d’un Dijonnais. L’envie de créer une aventure accessible à tous et toutes le long de la Seine nous a réuni autour de ce projet de longue haleine. La trace Seine River Trail fait 859 kilomètres. Et rien ne devait être laissé au hasard lors de sa création. Il existe une voie vélo qui longe la Seine, à destination des cyclotouristes, mais notre objec-tif est d’établir une trace alternative, empruntant chemins et routes rustiques, adaptée à un trajet en gravel. Nous nous autorisons à quitter les bords du fleuve pour mieux y revenir, pour privilégier un point de vue en hauteur ou encore échapper au trafic automobile. La trace démarre à Dijon, capitale historique de la Bourgogne. Les sources de la Seine se trouvent à quelques kilomètres. Un mince filet d’eau s’y écoule. Le départ symbolique de cette aventure est matérialisé par une sculpture de la déesse Sequana, nymphe des sources du fleuve, elle sera notre muse. La partie Est du parcours, entre Paris et Dijon, a été directement inspirée d'un événement bikepacking piloté par Pierre-Charles. Along est une aventure bikepacking se tenant tous les mois de juillet, et devient de fait une incitation à pratiquer une partie du parcours du Seine River Trail le temps de quelques jours en bonne compagnie. Après quelques ajustements de la trace existante, il ne nous reste plus que la moitié du parcours allant de Paris au Havre à créer et reconnaître. Nous profitons des longues soirées d’hiver pour tracer les 400 km manquants. Nous sommes en terrain conquis pour imaginer la traversée de Paris, mais le reste reste abstrait. Malgré une étude approfondie des cartes, des recommandations laissées par d’autre utilisa-teurs sur Komoot et du recensement des points d’intérêts des différentes régions traver-sées, il nous faut aller vérifier sur le terrain si ce que nous avons imaginé correspond à nos attentes. La première grosse reconnaissance aura lieu mi-décembre, à contre-sens, du port du Havre à Mantes-la-Jolie. Les journées sont courtes en hiver, les températures sont négatives, le spectacle du givre dans les champs normands et de la brume qui monte du fleuve nous ravit chaque jour, malgré le froid mordant. Nous avançons à contre-courant, avec pour objectif Paris, par les chemins et les pistes. La majeure partie de la trace que l’on avait imaginée devant nos écrans se révèle conforme à ce que nous espérions. Certaines parties doivent être complètement réinventées cepen-dant. Notre méthode consiste à sortir nos téléphones, analyser la carte sur l’application Komoot, se séparer afin que chacun explore un chemin différent et se réunir quelques kilo-mètres plus loin pour analyser nos impressions et notre ressenti. Si la trace alternative est trop technique, nous choisissons de l’éliminer, si c’est trop facile ou si la route n’est pas in-téressante, nous continuons à chercher une autre voie. Pour certaines parties de la trace, plus de quatre passages seront nécessaires afin que nous soyons satisfaits. La Seine c’est une tension permanente entre une nature sauvage, des paysages qui ont in-spiré tant de peintres modernes et une industrie, notamment pétrolière. Sur la portion que nous arpentons depuis Le Havre, ce sont les raffineries et les navires pétroliers qui ponc-tuent le paysage. La Seine est très large près de son embouchure et les ponts qui l’enjambent sont rares. Nous choisissons de faire passer la trace par les bacs qui transpor-tent piétons, cyclistes et automobiles d’une rive à l’autre. Franchir le fleuve en bateau offre une nouvelle dimension, donne un autre rythme au voyage et nous connecte d’autant plus à la Seine. Un fleuve creuse le paysage, façonne des falaises. La Seine a sculpté à merveille notre par-cours. Nous alternons chemins de halage et pistes forestières situées sur les plateaux en haut des falaises. Les villages normands à l’architecture si typique et aux toits de chaume rythment notre aventure, nous offrant aussi des pauses bienvenues dans les cafés des vil-lages. En cette fin de printemps et après de multiples allers-retours depuis Paris pour aller vérifier les dernières options de parcours, la trace est enfin prête. Un week-end entre amis nous permet de valider les récentes modifications et de recueillir les premières impressions d’autres amateurs de bikepacking. La végétation a bien changé depuis les journées glaciales d’hiver. Nous redécouvrons notre propre trace avec un plaisir non-contenu. Tout le monde est ravi des quelques dizaines de kilomètres que nous leur fai-sons découvrir. Nous pouvons enfin lancer la trace publiquement. Mission accomplie! Seine River Trail est une trace de 859 km qui suit la Seine de près ou de loin. Elle est pu-blique et gratuite. VOIR PLUS Isabel Del Real : A bike, a drawing kit and a graphic novel later. Un vélo, un kit de dessin et un roman graphique plus tard. Isabel Del Real – cycliste de longue distance, auteur et illustratrice – est venue à Nice pour nous partager son histoire. VOIR PLUS RIDE & CREATE: Jade Robertson. Il est clair que la passion de Jade pour le cyclisme se répercute directement dans son travail artistique. Le mouvement et les textures s'échappent de la toile comme la route d’un col qui se dresse devant vous. VOIR PLUS TRANSMISSION – GUILLAUME NERY. C’est bien plus qu’un sport. C’est une passion, une communauté, une famille, un cadeau qui se transmet de génération en génération. VOIR PLUS Ride & Create | Laurianne Melierre. Bien assise sur son Brompton orange vif, Laurianne Melierre sillonne les beaux quartiers de Paris avec autant de curiosité que d’énergie. VOIR PLUS
RIDE AND CREATE | Isabel Del Real

LA VIE

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Flag Gazette 11/08

RIDE AND CREATE | Isabel Del Real

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RIDE AND CREATE | Isabel Del Real “Découvrir de nouveaux paysages est une formidable source d’inspiration. » Auteure, illustratrice et cycliste de longue distance, Isabel Del Real est née à San Francisco avant de déménager sur la côte Bretonne, passant la majeure partie de son enfance dehors, toujours accompagnée de ses livres. Curieuse de nature et passionnée de voyages, elle décide de faire une petite pause après la fin de ses études. Son rêve ? Voyager, visiter, découvrir le monde. Un rêve qui s'est rapidement concrétisé en une aventure d'un an, à vélo, de la France à l'Iran. C’est à ce moment-là qu’elle redécouvre ses deux passions de toujours : l'exploration et la narration. Fidèle amie de Café du Cycliste, Isabel nous a récemment rendu visite à Nice. Un moment convivial pour nous parler de son amour du bikepacking et de la manière dont elle alimente son travail artistique. Déjà passionnée de randonnée, des grands sommets et des vieilles cartes IGN, Isabel rêvait d'un long périple vers l'est, en passant par toutes les plus hautes montagnes d'Europe et d'Asie. Elle commence sa préparation par une excursion en plein cœur des Pyrénées, un souvenir inoubliable pour l'illustratrice. Toutefois, elle va vite se rendre compte que rejoindre l'Asie à pied lui prendra longtemps, sûrement plus de trois ans. C'est ici que le vélo entre en scène. Elle découvre un moyen de transport plus rapide, bien plus pratique, lui permettant d'emporter tout son matériel avec elle. Depuis sa ville natale de Plouër sur Rance, au nord-ouest de la France, Isabel décide de se rendre à Téhéran. C'est cette aventure qui a conduit la jeune femme de 26 ans à raconter ses voyages au travers de ses dessins. Plus jeune, elle adorait déjà dessiner et colorier, mais sans jamais prendre la moindre leçon. Autodidacte. C'est au cours de ses voyages qu'elle a trouvé le calme et la solitude nécessaires pour raviver son amour pour l'illustration. Surmontant la peur de la feuille blanche et ayant le souci de la perfection, elle trace des lignes qui lui plaisent et commence à se sentir à son aise lorsqu'elle pose son crayon sur le papier. Au cours de son voyage à Téhéran, elle dessine, encore et encore, acquérant une certaine confiance en elle, la fierté de son travail abouti. Ce voyage a notamment abouti à un roman graphique qu’elle a tout récemment publié : Plouheran (contraction de Plouër et Téhéran). Désormais, à chaque voyage, elle retransmet en dessins les émotions qu'elle ressent sur son vélo : la solitude, les rencontres, les nuits en bivouac, les amitiés faites en chemin. Tout regarder, tout observer, jusqu’au bout du bout de la route. Le vélo est un puit de créativité sans fond. Elle sort un nouvel exemplaire de Plouheran d'une pochette et l'examine, en disant : ‘Pédaler, c’est se sentir libre, aussi bien physiquement que mentalement. Le corps est occupé certes, en plein effort, mais l'esprit, lui, peut penser. C'est cette plénitude qui permet d'être créatif. On développe son imagination en ayant devant soi de vastes paysages, des montagnes à perte de vue, on peut y projeter toutes ses idées". Lors de son périple jusqu’à Téhéran, Isabel trouve l'occasion et l'inspiration pour s'adonner au dessin. Tout en observant les différents paysages dans les moindres détails, elle poursuit : ‘Lorsque vous faites un long voyage comme celui-là, vous avez besoin de petits temps de pause : pas d'Internet, pas de livres... Rien. On est seul avec son imagination, il faut apprendre à s’occuper, c'est un immense luxe. L'esprit est tellement lié au mouvement des pédales…par exemple, on peut évacuer toute forme de frustration en gravissant un col, ou au contraire, se sentir libre et détendu en dévalant les pentes. » Évidemment, une question nous vient à l’esprit : comment ce type de voyage influence-t-il son travail de création ? Et comment se manifeste-t-il sur le papier ? ‘Les deux sont vraiment liés mais ils se déroulent dans des environnements bien différents... Lorsque vous faites de la bande dessinée et du vélo, vous êtes amené à passer par deux phases. La phase extérieure, lorsque vous êtes sur le vélo en train de trouver l'inspiration, de chercher de nouvelles histoires à raconter. Sauf qu'à un moment donné, il faut aussi se poser et commencer la bande dessinée, ce n’est pas si simple. C’est la phase intérieure. Vous vous enfermez dans votre studio, vous dessinez et vous y passez du temps.’ Son processus de création d’histoires débute évidemment par des croquis, mais aussi par des photos et des notes prises sur son téléphone, sans oublier cette bonne vieille chose qu'on appelle la mémoire humaine. ‘Quand tu ne regardes par tes photos ou tes notes, il faut te poser la question : « de quoi je me souviens ? ». La mémoire est une capture d’écran dans sa tête. Parfois, l'esprit se déforme un peu, mais il s'agit d'un souvenir, donc d'une image forte. Pour mon roman graphique Plouheran, j'ai utilisé ce dont je me souvenais le plus. Aujourd'hui, je voyage pour trouver de nouvelles histoires. Après quoi, il faut s'efforcer de transformer ces histoires en quelque chose qui soit plus qu'une simple expérience... Il y a tant de bons souvenirs que l'on garde de ses voyages. Chaque jour, je pédalais, j’étais heureuse. Être dans la nature, contempler ce qui s’offre sous nos yeux, faire du sport, se sentir bien. Par exemple, rouler dans les Gorges de l'Euphrate en Iraq, une magnifique piste, plein de belles rencontres faites en chemin, bivouaquer à la pleine étoile. Ce sont des instants rares, l'aventure à l'état pur". Ces moments magiques sont la force motrice d'Isabel, qui ne se considère pas uniquement comme une cycliste, mais plutôt comme une "outsider ". Mais une fois sa destination atteinte, elle s'y sent directement comme chez elle, enthousiaste face à tout ce qu’elle voit, conviviale à chacune de ses rencontres. ‘Je voulais partir quelque part, le vélo a été le moyen de m'y rendre. Aujourd'hui, ma passion pour cette activité est démesurée. En ville ou ailleurs, c'est de loin le meilleur moyen de transport. Ce n'est pas seulement un sport, c'est un moyen de voyager, de s'évader. Je ne pensais pas pouvoir me considérer un jour comme une cycliste, mais maintenant, je pense qu'à partir du moment où l'on monte sur un vélo, peu importe notre pratique, on est de cette catégorie. Chacun a sa propre façon de pédaler". Café du Cycliste a fait équipe avec Isabel pour la première fois en 2021, en lui fournissant un kit complet pour son voyage de la Bretagne à Téhéran (y compris sa fidèle veste Alizée qu'elle emmène "partout"). Sa première visite à Nice fut mémorable, pour toutes les raisons que l’on connait et qui font la renommée de la ville : les montagnes, la mer et la culture locale. ‘Nice m'a inspiré dans mes dessins. C'est une ville de sportifs mais aussi de baroudeurs. Les toitures en tuile, la verdure, les bateaux. Les couleurs, les églises... et la socca. Il règne une atmosphère très italienne dans cette ville. C'est un endroit magnifique, reposant, qui donne l'impression d'être en vacances d'été pendant toute l'année.’ VOIR PLUS RIDE & CREATE: Jade Robertson. Il est clair que la passion de Jade pour le cyclisme se répercute directement dans son travail artistique. Le mouvement et les textures s'échappent de la toile comme la route d’un col qui se dresse devant vous. VOIR PLUS Ride & Create | Laurianne Melierre. Bien assise sur son Brompton orange vif, Laurianne Melierre sillonne les beaux quartiers de Paris avec autant de curiosité que d’énergie. VOIR PLUS Cyclisme et créativité : Andrea Sarri Cycliste étoilé Habitué à rouler tout au long de l’année avec ses potes cyclistes professionnels installés à Monaco et sur la Côte d’Azur, lui qui comptabilise annuellement plus de 25.000 km au compteur de son vélo. VOIR PLUS Cyclisme et Créativité : Anne Pesce. Tous les matins depuis plus de 15 ans, Anne Pesce répète le même rituel. À 6h, alors que le jour se lève à peine ou qu’il fait totalement nuit, elle franchit le seuil de son appartement et enfourche son vélo pour gravir le col de Vence. VOIR PLUS
RIDE & CREATE : Jade Robertson

LA VIE

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Flag Gazette 06/08

RIDE & CREATE : Jade Robertson

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RIDE & CREATE : Jade Robertson Début juin, nous nous sommes arrêtés à l'atelier de Jade Robertson, artiste et cycliste de longue date ayant récemment collaboré avec Café du Cycliste dans le cadre d'une campagne de lancement produit. Originaire du Royaume-Uni, Jade vit maintenant dans le quartier de Bastille à Paris. Selon ses dires, son art est « fait d’énergie ». Difficile de la contredire en parcourant son catalogue de peintures. En y regardant de plus près, vous constaterez que le travail de Jade est empreint de dynamisme et fortement influencé par la nature et l'environnement qu’elle contemple au quotidien, bien assise sur son vélo. « Pour mes 10 ans, mes parents m’ont offert un vélo rose pétant équipé d’un guidon de course. J’avais l’air tellement cool ! Du moins, c’est ce que je pensais. Après quelques coups de pédales, je me suis rapidement cassé la figure en fonçant dans un trottoir. Une bonne leçon pour commencer ! Ça m’a fait mal et (rires) depuis, je fais bien attention à chaque trottoir ». Après l’obtention de son diplôme, Jade choisit New-York pour poursuivre sa carrière de designer textile en travaillant pour les plus grandes marques pendant près de 20 ans. Oui mais voilà, cette artiste remplie d’énergie s’est progressivement découragée dans la monotonie de la mode et du fashion. Un besoin de changement, la recherche de nouveaux débouchés pour exprimer au mieux sa créativité. La lumière est alors venue du vélo et non de l’art. Une nouvelle direction bien plus épanouissante pour l’artiste. « Je ne trouvais plus de source d’inspiration dans ma vie professionnelle, c’est à ce moment-là que je me suis tournée vers le vélo à New-York ». Après avoir débuté sur son vélo de cyclo-cross, Jade fit la rencontre d’un groupe de cyclistes new-yorkais. Ce fut le déclic pour le passage sur un vélo de route. « Le cyclisme a été vital pour moi. J’ai appris à m’exprimer, à extérioriser ce que j’avais au plus profond de moi, chose que je n’arrivais pas à faire dans mon travail. Chaque fois que je terminais une sortie, j’étais impatiente de remonter en selle. Pédaler avec des gars m’a également rendu plus forte. » « Cela peut paraître un peu banal, mais c'est ce qui m'a donné l'élan nécessaire pour mener à bien ma carrière d’artiste. Je me disais : "si je peux suivre ces gars-là et que j'arrive à passer quelques relais à l'avant...". J’ai commencé à prendre confiance en mes capacités et dans mon métier. Quelques années plus tard, j’ai quitté New York pour revenir en Europe et travailler en tant qu’artiste indépendante. » Une fois installée à Paris, Jade s’est mise à la recherche d’un groupe similaire avec lequel rouler. Aux bons souvenirs de New-York. C'est là qu'elle a rencontré Christophe Flemin, aujourd’hui devenu le Photographe de Café du Cycliste. Le courant est vite passé, la création artistique rythmant leurs discussions à vélo. « Le vélo permet de rencontrer des personnes extraordinaires et fascinantes, il y a un esprit de camaraderie que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Christophe a toujours été un excellent conseillé au niveau professionnel et un précieux contact dans mon travail. » Après une première collaboration sur un tout autre projet, Christophe recontacte Jade en 2022 avec une idée bien précise derrière la tête, travailler ensemble sur le lancement des toute premières chaussures de cyclisme Café du Cycliste. « En tant que cycliste, la campagne de lancement des chaussures Café du Cycliste ne pouvait que me plaire. Je sais ce que l'on ressent lorsqu'on roule sur le bitume ou dans les sentiers. Je connais cette sensation - vous savez, traverser Paris à 6 heures du matin, seule avec un petit frisson qui vous traverse en pédalant - je voulais reproduire cela dans la peinture. » Aussi bien inspiré par la peinture Japonaise que par l’expressionnisme Français, le travail de Jade est sans aucun doute empreint d’énergie et de dynamisme, cette vitalité provenant du vélo. Mais c'est aussi une fenêtre pour regarder le monde qui l'entoure. Elle aime capturer la dualité de son expérience, mêlant la lumière et l'obscurité, le calme et le chaos. « La plupart de mes peintures sont imprégnées d'énergie et de sensations. Réaliser ce projet avec Café a donc été une évidence. Nous avons fait seulement quelques versions tests avant d’arriver au résultat. J'ai utilisé plusieurs techniques telles que le flacon pulvérisateur pour créer un effet d'éclaboussure. C'était un projet super excitant et stimulant. » Il est clair que la passion de Jade pour le cyclisme se répercute directement dans son travail artistique. Le mouvement et les textures s'échappent de la toile comme la route d’un col qui se dresse devant vous. Une parfaite compréhension du style et de l’ADN de Café du Cycliste. « L’eau sur la route, la boue, les traces laissées par les roues… Christophe n’a pas eu besoin de m’en dire beaucoup, j’ai tout de suite saisi le message de la marque. J’aime capturer cette inertie, cette énergie si particulière que seul le vélo peut procurer. J’essaye de la recréer dans mes peintures ». La vivacité de Jade est encore plus flagrante lorsque vous la rencontrez, sa positivité débordante vous contaminant en quelques secondes. Mais c'est peut-être l’effort et l'inconfort de ces nombreuses heures passées sur la selle qui créent cette dissonance et finissent par éclaircir l'esprit. Le vélo est une formidable thérapie. Tu en apprends indéfiniment, la liste des découvertes est interminable. C'est une métaphore de la vie, du dépassement de soi. Comme la fois où j'ai grimpé le Mont Ventoux, ce sont des moments si gratifiants, des leçons d'humilité. Le vélo ne peut être réduit à une simple balade ou à une séance d’entraînement. Vous pouvez vous vider l'esprit, vous focaliser sur le moment présent, refaire le plein d’énergie. » « Je pense que le vélo et la créativité sont étroitement liés. Il est difficile de mettre des mots sur tout ce qui me passe par la tête, mais cela m'aide à libérer mon esprit. Je ne pense pas que je pourrais les dissocier. Le vélo me permet de rester concentrée sur mon travail, d’être attentive. Les aspects physiques et mentaux de ces deux activités sont essentiels pour moi. » Pour Jade, le cyclisme et l'art ont un point commun : l'énergie. Cette énergie qui permet d’appuyer sur les pédales et qui porte l’artiste dans son œuvre créative, une fois le pinceau en main. Une énergie qui se retrouve dans tout ce qu’elle fait au quotidien. « Sans vouloir être trop philosophique, je pense que le vélo et l'art m'ont sauvé la vie. Je ne sais pas ce que je ferais sans eux. C'est à 100 % ce que je suis. Je sais qu'il n'est pas facile de réussir en tant qu'artiste. Je veux simplement que les gens se sentent bien lorsqu'ils voient mes peintures. L'énergie que je veux transmettre est quelque chose de très important pour moi. » VOIR PLUS Ride & Create | Laurianne Melierre Bien assise sur son Brompton orange vif, Laurianne Melierre sillonne les beaux quartiers de Paris avec autant de curiosité que d’énergie. Ride & Create : Andrea Sarri Cycliste étoilé Habitué à rouler tout au long de l’année avec ses potes cyclistes professionnels installés à Monaco et sur la Côte d’Azur, lui qui comptabilise annuellement plus de 25.000 km au compteur de son vélo. Ride & Create: Antoine Ricardou Fondateur de l’agence parisienne Saint-Lazare / A.S.L et du Montmartre Vélo Club (le MVC Paris), l’architecte Antoine Ricardou est parti avec nous par un matin pluvieux à Paris pour partager ses réflexions sur le lien entre sa pratique créative et les sports d’endurance. Ride and Create : Anne Pesce Tous les matins depuis plus de 15 ans, Anne Pesce répète le même rituel. À 6h, alors que le jour se lève à peine ou qu’il fait totalement nuit, elle franchit le seuil de son appartement et enfourche son vélo pour gravir le col de Vence.
The Tour 2023: High Profile

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Flag Gazette 19/06

The Tour 2023 –– High Profile

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Le Tour 2023 – 120 ans après Quoi que vous fassiez cet été, vous ne pouvez pas passer à côtés de l’un des plus grands événements du calendrier de course à vélo… En juillet, tous les yeux sont rivés vers la France. Les drapeaux sont levés, la crème solaire est sortie, et trois semaines de course sont prêtes à être dévorées. Bien sûr, en France, nous avons toujours été la maison spirituelle (et le lieu d’entraînement clé) de la course sur route, mais cela n’arrête pas l’excitation grandissante année après année de retrouver le peloton. En plus des paysages époustouflants et de vélos très rapides, le Tour (pour hommes et pour femmes) vous en dit long sur la diversité et la culture française, sa régionalité et ses excentricités. Et avec le jour de la Bastille qui tombe au milieu de la course, le Tour de France est bien plus qu’une course à vélo qui envahit les villes et les villages. En effet, pour de nombreux cyclistes et amateurs de ce sport, cette période de l’année est le sommet de la saison. Cette année marque les 120 ans de cette course mythique qui s’étend sur cinq chaînes de montagnes distinctes : les Vosges, le Jura, le Massif Central et les Alpes, sans oublier les Pyrénées. Et comme chaque année, au mois de juillet, l’anticipation des étapes de montagne fait monter l’effervescence de tous. Voir qui sera le premier et le dernier au sommet de certains des plus célèbres et mythiques cols de montagne du monde, marque le summum de la course à vélo. Les échappées palpitantes en montée et les attaques dangereuses en descente ne perdra jamais de son attrait pour les spectateurs. Le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, s’est fait un nom au travers de la difficulté et de l’attitude de la plus grande course cycliste du 21ème siècle. Et comme le cyclisme est actuellement plus populaire que jamais, il faut admirer tout ce qu’englobe un Tour de France. Sur celui-ci, on ne sait pas toujours comment certains coureurs se sentent mais quoi qu’il arrive ce n’est pas censé être des vacances pour eux. L’approche implacable de Christian Prudhomme dans la création des parcours témoigne du terrain riche que le pays offre et aussi des origines du Tour. Henri Desgrange, le créateur de la course en 1903, a imaginé une odyssée herculéenne sur sa terre natale, si difficile qu’un seul cavalier serait en mesure de la terminer… On retrouve des pièces mystiques de l’histoire qui ont encore de la pertinence aujourd’hui. Quoi qu’Henri Desgrange ait pu penser de ce parcours à l’époque, aujourd’hui tout le monde est à la fois nerveux et heureux de regarder le Tour, que ce soit au bord de la route en tant que spectateur ou à la maison devant son écran. Découvrons maintenant une vue d’ensemble de l’itinéraire de cette année en passant par chacune des cinq chaînes de montagnes. Les Pyrénées Au départ de Bilbao et du Pays Basque, la course démarrera en beauté. Les étapes 5 et 6 sont deux étapes longues et vallonnées dans les pics et les creux des Pyrénées. Les Pyrénées est le cousin des Alpes mais est plus sauvage et imprévisible. Celles-ci délimitent la France et le Pays Basque / Espagne et est plus sombre, plus accidenté et a une conduite incroyable pour les amateurs affamés et professionnels de longue durée. Le Col du Tourmalet et Aspin figurent sur le parcours de cette première semaine. Le Jura Un territoire inconnu pour l’observateur occasionnel (et à ne pas confondre avec l’île écossaise connue pour son whisky), la course à vélo dans le Jura est probablement moins connue que certaines des choses comestibles que vous pouvez trouver dans la région, comme le fromage Morbier fait avec du lait de vache. Cette chaîne de montagnes subalpines longe la frontière entre la France et la Suisse. De plus, la région est densément peuplée de conifères (et de vaches) et est également proche des vignobles qui produisent le Beaujolais. Cette étape devrait donc prendre une tournure très savoureuse. Les Alpes Lier les Alpes au Tour de France n’est pas un cliché. Si le fromage est la nourriture du vélo, alors les Alpes est une tartiflette géante que vous ne pourrez pas finir après avoir grimpé pendant 30 kilomètres. On retrouve un total de cinq jours de course dans les Alpes cette année, dont un contre-la-montre en montée et une étape 15 très vallonnée en Haute-Savoie qui feront remonter le peloton au Col de la Forclaz de Montmin, Croix Fry, Aravis et la Côte des Amerands. À la fin de ce deuxième week-end, les coureurs vont certainement avoir chauds aux jambes. Le Massif Central L’étape 9 se termine au sommet du Puy de Dôme, immortalisé par un duel mythique en 1964 entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor. Qu’est-ce que le public et les médias français donneraient pour revoir une telle rivalité. Nous devrons peut-être nous contenter de moins pour cette deuxième semaine. Nous verrons. Les Vosges La première étape du Tour sur un col de montagne a eu lieu dans les Vosges en 1905 jusqu’au Ballon d’Alsace et la dernière étape de la course de cette année pourrait être tout aussi historique. Le profil se lit comme un cardiographe amateur de fromage qui remonte d’abord le Ballon d’Alsace, puis grimpe cinq autres montées… Selon Christian Prudhomme, cela peut causer un peu d’« indigestion ». Peu importe ce que cela signifie, cela fera une épreuve de force très divertissante. Que la bataille commence. READ MORE Le Tour; Dans la Chaleur. In more recent times we've seen weather protocols finally being introduced to protect riders from snow and freezing cold conditions. But the heat, 'La fournaise', is another matter. La reconnaissance du Tour de France. Avec le col du Turini en guise de sommet et le col d’Èze sur la côte, c’est une sortie allant de la mer vers le ciel qui rivalise avec les meilleures du monde. Un Autre Tour : Morzine, Juillet '22. Le Tour, c’est la vie. Des pavés du Nord aux Alpes, des Pyrénées aux Champs Élysées. Chaque journée est la scène d’un spectacle bien à part. Les hauts et les bas, les montagnes et les vallées, la course est un rouleur compresseur dévorant les paysages. Double Ventoux. Images des bords de route sur le Mont Ventoux lors de l'étape 11 du Tour de France 2021.
Ride & Create | Laurianne Melierre

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Flag Gazette 15/06

Ride & Create | Laurianne Melierre

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Ride & Create | Laurianne Melierre « Il faut savoir être à l’écoute des vélos. Ils en savent beaucoup sur la personnalité de leur propriétaire. » Bien assise sur son Brompton orange vif, Laurianne Melierre sillonne les beaux quartiers de Paris avec autant de curiosité que d’énergie. C’est cette même fougue et cette même passion que nous retrouvons dans la vie professionnelle de cette entrepreneuse polymathe. ‘I have a lot of energy to spare, I think I am an “intense” person.’ She says without hesitation. Lyonnaise de naissance, Laurianne s’est rapidement installée à Paris. Parfaitement acclimatée à sa nouvelle vie dans la capitale, c’est ici qu’elle a fondé PLUME, son « agence de rédaction et de stratégie éditoriale faite par des journalistes ». Depuis 2018, ses auteurs et autrices, stratèges et rédacteurs et rédactrices du monde entier donnent le ton à des marques de tous les secteurs : la mode, le design, le bien-être, la culture ou encore la technologie. Depuis le lancement de son agence en 2018, son emploi du temps est plutôt chargé. En plus de ses activités de rédaction et d’édition, notre cycliste reste très active auprès de sa communauté Instagram. Conférences, réflexions sociétales et interviews auprès des plus grandes personnalités : Serena Williams, Roger Federer, Assa Traoré, Claudie Haigneré, Aya Nakamura ou encore Emma Chamberlain. Oui mais voilà… En plus de ses podcasts et de ses rencontres prestigieuses, c’est bien le monde de la Petite Reine qui est entré dans le quotidien de Laurianne. « Je trouve que le vélo est un outil thérapeutique incroyable, quel que soit le milieu où tu en fais, en ville ou à la campagne, quel que soit le pays où tu te trouves, que tu sois à quelques kilomètres de ta maison ou à l’autre bout du monde. Pour moi, c’est une manière de conquérir un territoire, à ton rythme et selon tes envies. » Comme si cela ne suffisait pas, elle a co-fondé en 2023 avec son amie Marion Free The Cycle, un club de cyclisme féminin pour aider les femmes et les personnes non-binaires à « se réapproprier le bitume » de Paris et de ses environs. Promouvoir les bienfaits du vélo, son pouvoir d'exploration et de transformation qui se trouve nulle part ailleurs. Accompagner les novices ou les personnes passionnées à la recherche de sensations, telle est la ligne directrice portée par la co-fondatrice de cette communauté. “Il y a très peu de contenus qui parlent de vélo de manière décomplexée, sans forcément rentrer dans la performance et la technicité de ce sport". L’idée de fonder un club est venue lors de son premier voyage à vélo avec Marion, son acolyte de toujours. Après s’être lancées dans la folle aventure Bordeaux-Paris, seules sur leur vieux vélo, les deux amies ont décidé de créer Free the Cycle afin de partager à leur entourage leur toute nouvelle passion à deux roues. « Pendant ce périple, nous avons partagé nos aventures quotidiennes sur nos réseaux sociaux… Nous avons vite remarqué un fort engouement, ça nous a plu et l’idée à germer dans notre esprit ». En découvrant ce dont son corps était capable et en repoussant ses limites physiques, bien au-delà de ce qu'elle pouvait imaginer, cette découverte a été le catalyseur de leur nouveau projet. « En rentrant à Paris, j’ai vu les choses différemment. J’avais l’impression de mieux me connaître. J’ai digéré cette aventure et j’ai décidé de tout faire à vélo dans mon quotidien ». Par la suite, Laurianne s’est lancée dans d’autres aventures, seule ou accompagnée, à la découverte de nouveaux territoires : la Bretagne, le Lot, l’Auvergne ou encore l’Alsace en ralliant Strasbourg à Bâle, en Suisse. Prochain objectif : la découverte du Japon, toujours accompagnée de son vélo pliant. « Le vélo a changé ma vie. Mon monde. Ma ville. Je me sens plus rapide, plus libre, plus forte ; j’ai pris confiance en moi. Typiquement, à vélo, je me sens en sécurité, plus que si je me promène seule à pied. À deux roues, tu peux sortir à des heures tardives sans te sentir en danger, tu n’as pas besoin d’être toujours accompagnée. Je me sens plus autonome. » Free the Cycle est encore en développement, le club se structure petit à petit. D’ailleurs, Laurianne insiste sur ce point : il ne s’agit pas d’un « club de vélo » à proprement parler mais bien d’une communauté de cyclistes. Les fondatrices ont un tas d’idées en tête, comme organiser des sorties à vélo mensuelles, au départ de Paris. Rencontrer de nouvelles personnes, prendre confiance à vélo, découvrir les plaisirs du voyage en bikepacking... Leur projet est guidé par l’esprit de partage et de la découverte. Ni plus, ni moins. « Pour l’instant, notre club est réservé aux femmes et personnes non-binaires. Nous sommes parties d’un constat : le vélo n’est pas suffisamment démocratisé à toutes les strates de la société. Ça reste un sport très masculin. Se rassembler autour d’une passion commune et pédaler en groupe, sans souci de performance ou de compétitivité, et surtout, sans jugement, était essentiel pour nous. » Laurianne déborde d’énergie au quotidien et le vélo ne fait qu’alimenter sa flamme et sa passion pour le monde qui l’entoure. « Certes, je suis humaine, je peux avoir des petits moments de fatigue, des petits coups de mou, comme tout le monde. Mais ce qui est important pour moi, c’est de savoir équilibrer mes activités. Et le vélo m’a grandement aidée en ce sens. » READ MORE Cyclisme & Créativité : Antoine Ricardou Fondateur de l’agence parisienne Saint-Lazare / A.S.L et du Montmartre Vélo Club (le MVC Paris), l’architecte Antoine Ricardou est parti avec nous par un matin pluvieux à Paris pour partager ses réflexions sur le lien entre sa pratique créative et les sports d’endurance. VOIR PLUS Cyclisme et créativité : Andrea Sarri Cycliste étoilé Habitué à rouler tout au long de l’année avec ses potes cyclistes professionnels installés à Monaco et sur la Côte d’Azur, lui qui comptabilise annuellement plus de 25.000 km au compteur de son vélo. VOIR PLUS Cyclisme et Créativité : Anne Pesce Tous les matins depuis plus de 15 ans, Anne Pesce répète le même rituel. À 6h, alors que le jour se lève à peine ou qu’il fait totalement nuit, elle franchit le seuil de son appartement et enfourche son vélo pour gravir le col de Vence. VOIR PLUS Cyclisme & Créativité: Rémi Clermont Rémi Clermont est le Directeur Artistique de Café du Cycliste. Il se livre ici sur la créativité et le rôle vital que joue sa pratique du cyclisme dans le processus de création. VOIR PLUS
RIDE & CREATE | Antoine Ricardou

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Flag Gazette 30/03

RIDE & CREATE | Antoine Ricardou

par admin
Cyclisme & Créativité | Antoine Ricardou Fondateur de l’agence parisienne Saint-Lazare / A.S.L et du Montmartre Vélo Club (le MVC Paris), l’architecte Antoine Ricardou a étudié les beaux-arts à l’École d’Architecture de Paris-Val de Seine. Sa société d’architecture et de design, fondée en 2000 à Paris, accompagne les marques dans leur globalité du graphisme à l’architecture. Cycliste et aventurier dévoué, ce père de trois enfants est parti avec nous par un matin pluvieux à Paris pour partager ses réflexions et ses liens entre sa pratique créative et les sports d’endurance. Ayant grandi dans les Hautes-Pyrénées, près de Bagnères-de-Bigorre, Antoine s'oriente naturellement vers les sports de plein air comme l’escalade et la voile. Lui et sa famille n’étaient pas particulièrement intéressés par le vélo à l'époque. C’est ce qu’il nous a expliqué lorsque nous nous sommes arrêtes dans le trafic parisien. « Les foules bruyantes, les couleurs criardes et l’atmosphère générale du vélo ne me plaisaient pas à l’époque. J’ai commencé à courir vers l’âge de 18 ans, devenant obsédée par les marathons et poussant mon corps aussi fort que possible, au point que, au début de la trentaine, j’étais « usé ». » Comme beaucoup de jeunes athlètes, Antoine a testé d’autres sports. « J’ai donc commencé la natation, puis le triathlon, et bien sûr j’avais besoin d’un vélo. Petit à petit, j’ai abandonné le triathlon pour me concentrer principalement au cyclisme. Le vélo a été une révélation pour moi, m’emmenant plus loin que tout autre sport. Maintenant, j’essaie de faire du vélo au moins une fois par semaine, surtout le week-end, généralement en région parisienne et dans la campagne d’Ile-de-France. » Antoine nous éloigne de la circulation et un rapide virage à gauche nous conduit vers Montmartre. Nous nous arrêtons au coin de la rue pavée St. Vincent. Un panneau peint à la main dit « Au lapin agile », Antoine a certainement l’air d’un lapin agile et rusé. « Je suis conscient d’être dans une profession qui m’oblige à vivre dans une grandes villes comme Paris, Londres ou New York. Avec le cyclisme, il y a le côté sportif, bien sûr, mais surtout, la chance de pouvoir s’extraire de la ville pour respirer. Ce n’est pas nécessairement une bouffée d’air frais, mais c’est avant tout une occasion de réfléchir et d’observer, une sorte de thérapie. » Les sorties à vélo d’Antoine sont, comme pour beaucoup de cyclistes vivant en ville, le point culminant de la semaine, élargissant les horizons, trouvant du réconfort. Nous prenons une autre pause pour respirer devant le panorama parisien au sommet de Montmarte, à côté du Sacré Cœur. « C’est le moment où je peux voir la capitale différemment. Le cyclisme est une oxygénation visuelle et intellectuelle qui me permet de découvrir l’arrière-pays parisien, de voir des endroits que la majorité ne voit pas. » En descendant la colline de son atelier, qui ressemble davantage à un atelier de vieille école qu’à votre « espace de conception » numérique moyen, Antoine explique comment il analyse et interprète son travail. « L’architecte doit pouvoir connaître au mieux la marque avec laquelle il va collaborer, il doit s’y plonger. Cela nécessite d’avoir une vision très transversale des marques, il doit comprendre la façon dont elle entoure le client. » Alors que nous admirons toute la papeterie, les outils et les objets magnifiquement organisés, Antoine discute de l’importance des détails. « Vous devez avoir un regard analytique sur chaque détail, savoir disséquer les outils de la vie quotidienne, être à l’affût de tous les codes. Il faut un œil très aiguisé pour tout ce qui nous entoure. Enfin, il y a la chimie qui se produit dans l’esprit après avoir vu et analysé – interpréter et transcrire ce que vous avez vu aussi couramment que possible. » Cette notion de chimie nous ramène à l’effet du cycle catalytique que le sport peut avoir sur le cerveau créatif et le processus. « Il n’y a pas que le cyclisme qui apporte des vibrations positives, mais tous les autres sports de fond et d’endurance, comme le ski de randonnée et le trail running. En effet, de tels sports sont par nature contemplatifs. Dans la contemplation, il y a une sorte de satisfaction à pratiquer le sport indépendamment, avec la force et l’unité de votre respiration, corps et conscience. Elle procure une sensation unique, un élan, une création d’émotions. Le vélo décuple les émotions et la conscience sensorielle. Douleur et plaisir, c’est un vrai privilège. Quand je pédale et que je fais l’expérience de cette unité, je me sens vraiment privilégié, parce qu’à ce moment-là, je suis le seul à vivre cet endroit dans le temps et l’espace. » Antoine est persuadé que le cyclisme est un territoire d’exploration et d’expérimentation pour son travail. « Le monde dynamique du cyclisme offre également un univers visuel et graphique extraordinaire, dans lequel je baigne, et cet univers graphique est une source d’inspiration. » « Je me souviens d’une longue sortie en direction de Rambouillet [à environ 60 km du centre de Paris], dans la Haute Vallée de Chevreuse. Sur une route que je prenais souvent, je passais devant des vieux hangars agricoles que je n’avais jamais vue auparavant ; puis j’ai vu un autre hangar, puis un autre. La vision de ces hangars agricole en Ile-de-France m’a confirmé la légitimité d’en construire un : Le barn Hotel est né ainsi. Mes voyages en Île-de-France à vélo, sur les routes nationales et départementales, ont confirmé l’idée. Le temps passé sur le vélo, à tout observer, m’a rassuré et permis une analyse concrète, un inventaire architectural de la campagne autour de Paris. » Rouler Plus Loin Rémi Clermont Rémi Clermont est le Directeur Artistique de Café du Cycliste. Il se livre ici sur la créativité et le rôle vital que joue sa pratique du cyclisme dans le processus de création. VOIR PLUS Benedict Campbell Pour le photographe, vidéaste et artiste Benedict Campbell, la créativité est intrasèquement liée à la vie sur deux roues. Il nous explique ici pourquoi pour lui, rouler est la clé de la longévité de sa productivité. VOIR PLUS Alexis Carlier Alexis gamberge, ne se sent plus de prendre des risques inconsidérés, sa santé trop fragile lui joue des tours. Las, il finit par arrêter la compétition pour se vouer à la deuxième passion qu’il cultive loin du peloton, on est en 2019, un nouveau volet de sa vie vient de s’ouvrir. VOIR PLUS Andrea Sarri Cycliste étoilé Habitué à rouler tout au long de l’année avec ses potes cyclistes professionnels installés à Monaco et sur la Côte d’Azur, lui qui comptabilise annuellement plus de 25.000 km au compteur de son vélo. VOIR PLUS Anne Pesce Tous les matins depuis plus de 15 ans, Anne Pesce répète le même rituel. À 6h, alors que le jour se lève à peine ou qu’il fait totalement nuit, elle franchit le seuil de son appartement et enfourche son vélo pour gravir le col de Vence. VOIR PLUS
Alexis Carlier

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Flag Gazette 27/01

Alexis Carlier

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Alexis Carlier, la musique à fleur de peau Alexis, c’est le genre de garçon qui ne fait pas les choses à moitié. Depuis qu’il est monté sur un vélo de route, jeune, dès l’âge de 7 ans, c’est déjà avec l’idée en tête d’être le meilleur, de gagner. A 9 ans un premier vrai vélo, un Gitane en acier se rappelle-t-il, pour grimper l’Alpes d’Huez avant ses dix ans. L’année d’après, il s’attaque au Ventoux, par Bédoin, les années qui suivront, il passera des heures et des jours sur des montures de course. Vélo a rarement rimé avec plaisir de balade champêtres et détendues dans la vie d’Alexis, lui c’est le vélo à fond, pour la gagne. Une sortie sur les hauteurs de Grasse où il a grandi, rimait avec entraînement sur des longues distances ou à des intensités soutenues, parfois les deux. Dès les catégories Minime, Cadet, il connaît la victoire et se pique au jeu. Espoir à 19 ans, “super affûté à l’époque” nous dit-il en souriant. Et puis il perd Théo son meilleur ami, pote d’enfance et du vélo. Un sérieux coup d’arrêt qu’un problème au genou vient aggraver. Alexis n’y arrive plus physiquement, le moral n’est pas là. Il revient dans le jeu à la faveur d’une nouvelle équipe qu’il intègre, il renoue avec la victoire au plus haut niveau amateur, emportant des courses face à la génération montante du cyclisme français. Et puis les problèmes de santé de succèdent, une fracture de la clavicule puis des côtes cassées qui l’obligent à courir une course dans des conditions dantesques. Jamais il ne passera autant de temps sur un home trainer, à guetter l’embellie tout en tâchant de conserver le physique. Il reprend du service, une succession de courses sous la pluie à se demander ce qu’il fiche là. Et puis il y a les chutes dans le peloton, les copains qui tombent sous ses yeux, panneaux de signalisation heurtés de plein fouet, sortie de route, choc de face avec des voitures. Alexis gamberge, ne se sent plus de prendre des risques inconsidérés, sa santé trop fragile lui joue des tours. Las, il finit par arrêter la compétition pour se vouer à la deuxième passion qu’il cultive loin du peloton, on est en 2019, un nouveau volet de sa vie vient de s’ouvrir. La musique, c’est l’autre passion d’Alexis. Ses parents l'imaginaient en guitariste, lui ne mord jamais vraiment à cet instrument, à 12 ans il aura le coup de cœur. Nous sommes en 2007, cette année-là, Mika, auteur compositeur interprète Franco-Libanais squatte la bande FM. Tout autant capable de monter dans les aigus que de descendre dans les graves, la tessiture de ce phénomène couvre presque 4 octaves. Il s’accompagne avec une dextérité déconcertante au piano, met le feu aux salles de concerts avec une bonne humeur communicative. C’est le déclic. D’abord autodidacte, Alexis fréquentera un peu plus tard le Conservatoire, la plus académique des voies pour apprendre la musique. Piano classique et jazz, chant, solfège, Il fait ses premières gammes. Enseignement trop cadré, trop orthodoxe de la musique, le solfège, les gammes, tout ça n’est pas trop dans sa nature. Il décroche des cours de piano après quelques années pour ne poursuivre que des cours de chant. Alexis se lance, s’entête, progresse. Il s’essaie à quelques enregistrements, surprend sur le web en interprétant The Scientist de Coldplay parmi d’autres morceaux. “C’est il y a dix ans. Au niveau de la voix ce n’est pas vraiment ça, ça m’est pénible de réentendre ce morceau” Alexis se marre. “La voix c’est vraiment quelque chose qui se travaille en permanence, il y a une marge infinie de progression, il faut s’entraîner encore et encore. Je m’y attelle sans relâche. Il faut trouver ce timbre original qui te différencie de tous les autres, c’est la clé. Que l’on te dise que ta voix ressemble à celle de Freddy Mercury pourrait être un compliment, c’est en réalité un problème. Il n’y aura qu’un Freddy Mercury y ressembler est inutile, Il est plus important de trouver son identité en termes de voix avant de se perfectionner à outrance”. A 18 ans Alexis écrit et compose. A 20 ans il s'essaie à l’enregistrement d’ un premier EP (comprenez un format de disque court de moins de 8 morceaux), 6 morceaux de sa composition, chantés en anglais. A 25 ans il dispose cette fois-ci de morceaux aboutis, le moment est venu de sortir quelque chose de nouveau. Le jeune artiste semble avoir trouvé son style, une originalité de voix et un univers musical pop qui s’inspire également du côté grandiose et épique que l’on retrouve dans des musiques de film propres à Zimmer ou Horner ou encore le groupe anglais Muse. Il est conscient que sur le plan artistique pur, il faut écrire des chansons qui sonnent différemment de ce qui existe sans être “hors format”. “Il faut s’accrocher, faire des concessions. Ce n’est pas ce qui te plait le plus qui fonctionnera le mieux, ce n’est pas là où tu penses exceller que les gens vont t’aimer le plus, et c’est un choix difficile à faire. C’est comme en vélo, j’ai toujours préféré les cols et la montagne, mais les courses que j’ai gagnées étaient vallonnées, jamais montagneuses. On arrivait en petit comité et je gagnais au sprint alors que dans ma tête je me voyais m’échapper et gagner seul en haut d’un col. Dans la musique c’est un peu pareil et en cela cette période cyclisme m’a permis d’apprendre” Alexis explique que ce n’est pas sur un vélo qu’il compose, aucune mélodie ne lui est venue en tête, aucune parole n’a jailli de son cerveau sur un vélo. Lui laissait-il d’ailleurs un peu d’oxygène pour stimuler sa sphère créative ? Il confesse en revanche qu’il a pas mal “borné” avec les écouteurs sur les oreilles et que sa culture musicale doit beaucoup aux longues heures passées sur la selle. Aujourd’hui la musique est devenue son occupation principale. Sur les réseaux sociaux ses reprises dépassent le million de vues, des milliers de followers rejoignent son compte Instagram chaque semaine, preuve que la voix exceptionnelle du garçon ne passe pas inaperçue. Son EP “Dans le mille” sortira dans le premier trimestre 2023, d’ici là un premier Single “A nouveau” donnera la tonalité de ce travail acharné qu’il a mené ces derniers mois, deux clips ont déjà été tournés, l’un d’eux fait d’ailleurs étonnamment allusion à son passé de cycliste. ROULER PLUS LOIN Andrea Sarri Habitué à rouler tout au long de l’année avec ses potes cyclistes professionnels installés à Monaco et sur la Côte d’Azur, lui qui comptabilise annuellement plus de 25.000 km au compteur de son vélo. Voir plus Rémi Clermont Rémi Clermont est le Directeur Artistique de Café du Cycliste. Il se livre ici sur la créativité et le rôle vital que joue sa pratique du cyclisme dans le processus de création. Voir plus PIERRE LÉOPOLD Pierre est spécialiste de la drosophile, la mouche à fruit utilisée pour comprendre la génétique. En dehors de son laboratoire, le cyclisme occupe une place essentielle dans la vie de Pierre, qui nous explique que faire de la recherche et rouler sont complémentaires. Voir plus ANNE PESCE Tous les matins depuis plus de 15 ans, Anne Pesce répète le même rituel. À 6h, alors que le jour se lève à peine ou qu’il fait totalement nuit, elle franchit le seuil de son appartement et enfourche son vélo pour gravir le col de Vence. Voir plus
Ride and Create : Andrea Sarri

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Flag Gazette 06/10

Ride and Create : Andrea Sarri

par admin
Andrea Sarri – Cycliste étoilé L’étoile au Guide Michelin, le graal pour un Chef, la reconnaissance d’un art. L’Etoile couronne la créativité, le talent, récompense la qualité d’un établissement. Comme L’obtention d’un prix littéraire pour un auteur, l’étoile c’est l’assurance du succès pour un restaurant, la certitude d’un carnet de réservation rempli sans discontinuer. Conserver son étoile est souvent dépeint comme un sujet de stress voire d’angoisse pour un Chef, cette crainte que les inspecteurs du Michelin qui débarqueront incognito ne vivent pas l’expérience qui a permis il y a des mois, des années en arrière, de collecter le précieux trophée. Le chef italien Andrea Sarri fait partie de ces étoilés. Le premier restaurant qu’il a ouvert en 2002 a obtenu le précieux label après seulement quelques années d’exercice. Il n’aura fallu que six mois à l’actuel établissement qu’il dirige dans la petite ville ligurienne d’Imperia pour être reconnu dans le Michelin. Andrea semble tout à fait serein sur sa capacité à conserver l’étoile et pourquoi pas en glaner une seconde dans le futur. Comme si cette sérénité provenait des longues heures passées sur son vélo par les monts et vaux de Ligurie. Notre chef évoque le cyclisme avec autant de passion que l’art culinaire, indissociables l’un de l’autre selon lui. Pédaler n’est pas qu’une échappatoire, habitué à rouler tout au long de l’année avec ses potes cyclistes professionnels installés à Monaco et sur la Côte d’Azur, lui qui comptabilise annuellement plus de 25.000 km au compteur de son vélo. Andrea aurait du devenir cycliste professionnel mais la vie en a décidé autrement. Il n’aura pas non plus percé dans la carrière informatique à laquelle on le destinait. Durant ses 3 années d’étude en programmation, lui rêvait d’autre chose. Il a dit à son père, lui-même restaurateur à Imperia, « je veux devenir cuisinier ». Andrea déteste l’école, il est parti, il s’est formé, s’est fait embaucher par des restaurants. A force de beaucoup de travail, il a appris le métier. Devenu chef de rang, il décide de voler de ses propres ailes, ouvre son premier restaurant et apprend encore, affirme son art. Le restaurant qu’il ouvre à Imperia en 2002 glanera l’étoile et quand il ouvrira l’actuel lieu qu’il dirige, il ne lui faudra que six mois pour accéder au précieux satisfécit. Le petit restaurant de 30 couverts ne désemplit pas, sa jeune équipe s’active en cuisine et en salle avec la même passion. A table, les plats se succèdent comme autant d’œuvres d’art dans une galerie, comme un feu d’artifice de couleurs, de parfums et de saveurs. A la question du processus de création de ses œuvres culinaires et du rôle que joue le cyclisme dans ce processus, Andréa fait un étonnant retour sur la période numérique de sa vie. Il nous explique qu’avec le temps, l’expérience, les années, son cerveau fonctionne comme une base de données capable de stocker les odeurs, les goûts et les saveurs avec une étonnante précision. Il nous assure que pour lui il n’est pas utile de sentir ou de goûter pour imaginer un plat, il est capable d’associer mentalement des ingrédients. Ses sorties dans les montagnes, sur le littoral méditerranéen, s’avèrent être des moments de prédilections pour créer un nouveau plat. Une odeur, une sensation peut générer une idée, être à l’origine d’un nouvel assemblage. De retour en cuisine il vérifiera son inspiration. Le restaurant Sarri propose une cuisine de terroir, ancrée dans la pure tradition méditerranéenne. Les produits de la mer, les légumes frais, les aromates sont au cœur de la cuisine d’Andrea, le tempo d’une sortie à vélo c’est l’occasion idéale de réveiller des sensations. Ces éléments qui font la base de sa cuisine sont présents partout à quelques encablures de son restaurant, sur une place de marché, au détour d’un virage, dans les champs d’un agriculteur voisin…Au cœur du raffinement, le restaurant Sarri offre de vivre une expérience familiale. Son épouse Alessandra réserve le meilleur accueil en salle avec attention et délicatesse, une ambiance apaisée règne dans la petite équipe qui fait la réussite d’un restaurant étoilée.Et puis manger chez Sarri, c’est aussi appartenir à la grande famille des cyclistes. Alors si le chef vient à votre table ne lui parlez pas uniquement de sa cuisine, évoquez aussi son vélo, vous verrez dans ses yeux que les étoiles ne s’accrochent pas uniquement sur la façade d’un restaurant. ROULER PLUS LOIN Anne Pesce Tous les matins depuis plus de 15 ans, Anne Pesce répète le même rituel. À 6h, alors que le jour se lève à peine ou qu’il fait totalement nuit, elle franchit le seuil de son appartement et enfourche son vélo pour gravir le col de Vence. Voir plus IZU ANI Izu Ani est un chef réputé de la Côte d'Azur qui a l'habitude de faire des apparitions comme par magie au Café du Cycliste dans le port de Nice. Quand il entre, il remplit totalement les lieux de son énergie de son charisme, bouleversant toute l'atmosphère en un clin d'œil. Voir plus PIERRE LEOPOLD Pierre est spécialiste de la drosophile, la mouche à fruit utilisée pour comprendre la génétique. En dehors de son laboratoire, le cyclisme occupe une place essentielle dans la vie de Pierre, qui nous explique que faire de la recherche et rouler sont complémentaires. Voir plus RÉMI CLERMONT Rémi Clermont est le Directeur Artistique de Café du Cycliste. Il se livre ici sur la créativité et le rôle vital que joue sa pratique du cyclisme dans le processus de création. Voir plus
The best afterwork in the world

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Flag Gazette 13/09

The best afterwork in the world

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Le meilleur apéritif du monde Le meilleur apéritif du monde s’organise en Août à l’issue d’une bonne journée de travail, pour se mêler aux vacanciers qui profitent de la Côte d’Azur. Le meilleur apéritif du monde nécessite de sortir les vélos pour gagner à la force des mollets les lieux ignorés des touristes. Le meilleur apéritif du monde demande de faire preuve d’un peu de génie et d’inventivité pour garder au frais sa boisson durant le voyage à vélo. Le meilleur apéritif du monde est une fête perchée avec une vue à 180 degrés sur la Méditerranée, une table en bois, l’ombre des oliviers, un lieu parfait… Le meilleur apéritif du monde c’est la boisson de son choix et des spécialités niçoises pour l’accompagner : pissaladière, pan bagnat, pizza… Le meilleur apéritif du monde c’est le plaisir de transformer la routine du quotidien entre collègues en un bon moment de rire et de joie partagés Le Meilleur du Monde La meilleure Brasucade du Monde Un met qui clôt à la perfection un ride d’exploration entre potes au milieu des taureaux et des grands oiseaux de Camargue. VOIR PLUS Le Meilleur Aligot du Monde Le aligot doit être longtemps travaillé pour obtenir la texture très élastique. Il est servi avec une saucisse de porcs élevés dans les fermes alentours. VOIR PLUS La meilleure crêpe du monde Se trouve en France. Évidemment. Une région spécifique de la France, à l'endroit où elle a été inventée. La Bretagne sauvage, côtière et rurale. VOIR PLUS La meilleure glace du monde Est pleine de fruits frais, produite artisanalement. On la consomme à l'ombre par une journée de canicule. Elle se trouve dans le sud de la France, l'arrêt idéal après une longue sortie. VOIR PLUS
Ride and Create : Anne Pesce

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Flag Gazette 12/09

Ride and Create : Anne Pesce

par admin
Le Col de Vence d’Anne Pesce Tous les matins depuis plus de 15 ans, Anne Pesce répète le même rituel. Quelle que soit la saison, quelle que soit la météo, à 6h, alors que le jour se lève à peine ou qu’il fasse totalement nuit, elle franchit le seuil de son appartement et enfourche son vélo pour gravir le col de Vence. L’exercice est bien rôdé, presque machinal. Après avoir réalisé une petite boucle de mise en jambes sur le plat, elle passe devant la fontaine de la Foux, cette source d’eau bien connue des cyclistes, pour escalader les 650 mètres de dénivelé positif. Le col de Vence culmine à 963 mètres, son ascension est d’un peu moins de 10km, certains passages à près de 9% représentant la principale difficulté. Peu arborée, la montée n’offre pas le moindre passage à l’ombre, et les locaux évitent soigneusement le col de Vence en été. Ou alors tôt le matin. La vue sur la côte de Nice à Antibes y est imprenable. Cette ascension reste un col mythique de la région… la realiser quotidiennement n’est pas une sinécure. Pourquoi un tel entêtement, pourquoi la récurrence d’un même itinéraire, un protocole inlassablement répété jour après jour ? En observant, en scrutant l’œuvre et la carrière d’Anne Pesce, on comprend mieux son obstination. Cézanne est son père dit-elle avec beaucoup d’humilité. Sa peinture l’inspire fondamentalement, profondément. Peut-être n’est-ce pas un hasard si, à l’instar du peintre d’Aix en Provence elle cultive un tel rite. Cézanne le solitaire se dirigeait tous les jours vers la montagne de la Sainte-Victoire, cherchant sans relâche les gestes picturaux pour exprimer le concave, le convexe, les cônes et cylindres de cette forme qui le fascinait. Cela lui a donné la vigueur de toucher la toile et de retrouver la couleur de l'air, son épaisseur dont dépendent les tons, découvrant ainsi la véritable palette de Sainte-Victoire. « J'aime observer la lumière et ses variations, mais aussi la sensation du froid et de la pluie sur ma peau ». C’est ce qui constitue la peinture d’Anne Pesce, elle se fonde sur une répétition exigeante et quotidienne pour absorber jour après jour des détails et des couleurs qu’elle ne soupçonnait pas jusqu’à cet instant. Elle est déjà entrée dans son atelier lorsqu’elle chevauche son vélo, seule sur les pentes du col. Elle crée déjà et la suite de son travail devant la toile sera la fidèle restitution de ces sensations qu’elle absorbe. Anne décrit son œuvre comme une « traversée du paysage ».Elle défend l’idée que la perception du monde est propre à chacun, que nous n’en voyons pas les mêmes choses.Mais Pesce croit aussi que nos vies sont plus vastes et puissantes que nous l’imaginons. Elle nous invite alors à partager sa route, et de nous restituer ses expériences. C’est ce qu’elle a toujours fait sur les mers, du Pôle Nord au Pôle Sud, d'Islande, aux quartiers de New York, et à présent sur ce Col de Vence, dont elle réitère inlassablement la montée. De cette observation profonde, de cet examen systématique des lieux et du moment où le soleil monte dans le ciel, elle choisit de composer avec trois couleurs; rouge, jaune, bleu. Ces trois couleurs sont celles du lever du soleil. « Quand je pars tôt le matin, je regarde du côté de Saint Jeannet, vers l’Est.Tout est bleu si profond qu’il en devient noir. Dès que je serai vers le sud-ouest, il sera l’heure où peu à peu le ciel rouge teintera les verts des plantes, lentement le jaune inondera le blanc minérale des roches, et le bleu azur apparaîtra. L’hiver, lorsque j’arrive au sommet du col de Vence à 7h du matin, les couleurs au-dessus de la mer sont inouïes, au-delà de l’imaginable. Elles changent d’une année à l’autre, c’est à peine perceptible, mais je peux vous assurer qu’elles changent ». On peut prêter crédit à son affirmation, Anne la solitaire qui consacre un temps infini à observer, à éprouver, absorber. Vient le moment de dévaler les centaines de mètres de dénivelé chèrement accumulés. « Le Col de Vence, c’est la sonate N° 32 de Beethoven. Il y a d’abord cette musique qui monte doucement, comme moi. Je gravis le col et puis il y a cette descente fantastique, à toute vitesse, le retour au pied de la montagne. » En entrant dans Vence à l’heure où la population s’affaire autour des écoles, le contraste est saisissant. En quelques secondes, la solitude des hauteurs laisse place à une forte agitation. Anne gagne la vieille ville, sort de la poche arrière de son maillot un sac pour ramener du pain, passe chez son poissonnier « un amoureux de son métier », pour y choisir la pêche du jour, marque une pause chez Pierre qui tient la rôtisserie pour partager un café avec lui. Tous la connaissent ici et la prennent pour une gentille illuminée. C’est dur le col de Vence, la majorité de celles et ceux qui vivent au pied de la route n’ont même jamais expérimenté son ascension à la force des jambes. Anne est debout dans le calme de son atelier. Devant le cadre de la toile, elle trace avec délicatesse et attention un cercle rouge. Elle reconvoque toutes les sensations, les couleurs les impacts, la rudesse ou la douceur de la météo de la sortie du jour. Un coup de brosse, un trait de pinceau ses gestes picturaux réinterprètent les couleurs, le mouvement, pour nous offrir une vue très singulière du monde, pour nous inviter à une extraordinaire traversée du paysage. Rouler Plus Loin Izu Ani Izu Ani est un chef réputé de la Côte d'Azur qui a l'habitude de faire des apparitions comme par magie au Café du Cycliste dans le port de Nice. VOIR PLUS Pierre Léopold Pierre est spécialiste de la drosophile, la mouche à fruit utilisée pour comprendre la génétique. Le cyclisme occupe une place essentielle dans la vie de Pierre. VOIR PLUS Rémi Clermont Rémi Clermont est le Directeur Artistique de Café du Cycliste. Il se livre ici sur la créativité et le rôle vital que joue sa pratique du cyclisme dans le processus de création. VOIR PLUS Sandra Sommer En tant qu'artiste, Sandra sait que l'inspiration peut débouler quand on s'y attend le moins. VOIR PLUS
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Flag Gazette 14/07

Best Fondue in the World

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La meilleure fondue savoyarde du monde La meilleure fondue savoyarde du monde se déguste lors Tour de France. La meilleure fondue savoyarde du monde est lorsque des supporters passionnés rentrent d’une longue journée de vélo pour voir passer le peloton du Tour au sommet d’un col. La meilleure fondue savoyarde du monde se déguste quand la fraicheur gagne les alpages, venant récompenser les longues ascensions du jour sous le soleil. La meilleure fondue savoyarde du monde se compose de trois sortes de fromages tous aussi bons et crémeux les uns que les autres, exclusivement fabriqués en Savoie : Beaufort, Emmental et Abondance. La meilleure fondue savoyarde du monde se prépare dans un caquelon en fonte chauffé à la flamme. Le fromage fond dans le vin blanc de Savoie porté à ébullition. La meilleure fondue savoyarde du monde se mange avec un pain légèrement rassis, trempé à l’aide de longues fourchettes. Laisser tomber son morceau de pain dans le formage est synonyme de gage. La meilleure fondue savoyarde du monde s’accompagne d’un vin blanc léger, fruité et rafraîchissant du terroir savoyard ou d’ailleurs. La meilleure fondue savoyarde du monde pèsera sans doute un peu lourd sur le vélo le lendemain, mais elle vous mettra définitivement à l’abri de la fringale pour les 24 prochaines heures. Le Meilleur du Monde Les meilleurs gnocchis au monde viennent bien sûr d'Italie. Les meilleurs gnocchis au monde sont ceux que vous avez imaginés au sommet du Colle Fauniera. VOIR PLUS La meilleure socca du monde ne peut venir que de Nissa la Bella. Spécialitée locale, à déguster de préférence après une sortie sur les Cols d’Eze et de la Madone. C'est plus niçois que Nice elle-même. VOIR PLUS La meilleure crêpe du monde se trouve en France. Évidemment. Une région spécifique de la France, à l'endroit où elle a été inventée. La Bretagne sauvage, côtière et rurale. VOIR PLUS La meilleure pizza du monde Fait 38cm de diamètre, mais est servie dans une assiette de 32cm et elle ne vient pas d'Italie. VOIR PLUS
Benedict Campbell

LA VIE

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Flag Gazette 07/07

Benedict Campbell

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BENEDICT CAMPBELL - PHOTOGRAPHE CYCLISME Photographe, cinéaste et artiste, Benedict Campbell voulait être cycliste professionnel il a fait de la photogrphie son métier. Il collabore régulièrement avec Café du Cycliste, l'amour de Benedict pour le vélo est très présent dans son travail commercial et personnel. Pour lui, la créativité est intrinsèquement liée à une vie sur deux roues, et il explique ici comment le vélo est la clé de la préservation et de la productivité. How long have you been cycling? Je fais du vélo depuis très longtemps, cela fait plus 42 ans que j’en fais. J'ai commencé à courir quand j'avais 12 ans, lorsque j'étais junior, je voulais être pro. En même temps, j'ai commencé à me mettre à la photographie rêvant toujours de devenir un cycliste professionnel. Mais j'ai eu un accident de moto et j'ai presque perdu ma jambe. En raison de ma blessure, je ne pouvais pas concourir au niveau requis pour devenir professionnel. J’ai intensifié mon apprentissage de la photographie, à l'âge de 17 ans. How did you discover photography? Mes parents étaient architectes, mon père faisait de la photographie d'architecture. J’ai grandi entouré d'appareils photo à la maison et nous avions aussi une chambre noire. C'est quelque chose qui m’a naturellement attiré, c'est une activité concrète et artistique. Je suis photographe commercial et publicitaire depuis plus de 35 ans, et j'ai travaillé dans l'industrie du vélo en tant que photographe d'équipe et de publicité pour des marques telles que Café du Cycliste. J'ai également réalisé des films, dont le documentaire cycliste For the Love of Mud sur le cyclocross, et des films sur la culture motocycliste, dont Cafe Cowboy, sur un constructeur de motos appelé Dustin Knott. Quelle est ta pratique du cyclisme ? Avant la pandémie, je faisais peut-être 50 kilomètres trois fois par semaine, une alternance de route et de tout-terrain. Puis, le week-end, je faisais plus de 100 km. Mais après la pandémie, je n'ai roulé qu'une ou deux fois par semaine. Mais je me remets à rouler pour moi. J'ai le sentiment que je dois rouler pour mon propre bien-être mental ; cela me rend heureux. Je ne regrette jamais d'être sorti pédaler, quel que soit le temps, et en Angleterre nous avons un très mauvais temps... Même s'il pleut beaucoup, je reviens en me sentant bien et je ne le regrette jamais. C'est difficile de sortir par mauvais temps, mais ça reste un bon moment. En hiver en Angleterre, je roule sur un vélo de cyclocross avec des pneus de cyclocross, et en été sur un gravel bike. Je pense qu'avec le gravel ou le off-road, les parcours sont plus créatifs. Comment s'articulent cyclisme et créativité pour vous ? tu réfléchis d'avantage aux itinéraires, et il y une beauté dans la route que tu choisis d'emprunter. Je trouve que le vélo est le meilleur moyen de trouver une inspiration visuelle. Si tu marches, tu ne peux pas couvrir la même distance, si tu conduis, tu ne peux pas t'arrêter quand tu le veux. Très souvent, lorsque je cherche des lieux dans une ville ou ailleurs, je me déplace à vélo et je trouve des lieux et des idées, puis je les mémorise. Le meilleur moyen est de se déplacer en vélo, je trouve que c'est tout à fait adapté. Je pense que lorsqu'il s'agit de créativité, le vélo tout-terrain m'apporte davantage. Quand je roule en dehors des routes, j'ai plus de temps pour réfléchir. Quand je roule sur la route, j'ai tendance à rouler avec des groupes de personnes qui roulent très vite. Mais quand je roule en tout-terrain, je profite de la nature, je profite davantage de la route, et c'est là que je réfléchis. Habituellement, lorsque j'ai un blocage créatif, rouler en dehors des sentiers battus avec certains amis m'aide à voir les choses et à me détendre. Et ça booste vraiment le flux créatif. Le simple fait d'être dans la nature et de vivre des expériences permet de créer. Parfois, j'emmène un petit appareil photo, mais je trouve que cela ressemble trop à du travail. Parfois, j'ai juste envie de garder les choses que je vois pour moi, de ne pas m'inquiéter de prendre des photos et de me contenter de rouler. Cela dépend de mon humeur. C'est une manie aujourd'hui, tout le monde prend des photos pendant ses sorties. Ma randonnée épique préférée est le rallye Torino-Nice. Les vues sont exceptionnelles, et uniquement accessibles en vélo. 750 kilomètres de paysages épiques. C'est tellement varié. Il ne faut pas aller trop vite, prendre son temps et voir les choses. Je ne bivouaquerai peut-être pas la prochaine fois que je le ferai, j'opterai sans doute pour des nuits en hôtels... Rouler Plus Loin Izu Ani Izu Ani est un chef réputé de la Côte d'Azur qui a l'habitude de faire des apparitions comme par magie au Café du Cycliste dans le port de Nice. VOIR PLUS Pierre Léopold Pierre est spécialiste de la drosophile. En dehors de son laboratoire, le cyclisme occupe une place essentielle dans la vie de Pierre. VOIR PLUS Rémi Clermont Rémi Clermont est le Directeur Artistique de Café du Cycliste. Il se livre ici sur le rôle vital que joue sa pratique du cyclisme dans le processus de création. VOIR PLUS Sandra Sommer Sandra sait que l'inspiration peut débouler quand on s'y attend le moins. Son projet le plus récent lui est venu sur son vélo en explorant les montagnes autour de Salzbourg. VOIR PLUS