The Tumble : Montagnes du monde #4
Le sud du Pays de Galles peut offrir un parcours très différent du Paris-Roubaix mais les deux lieux, qui, sur papier n’ont l’air d'être des endroits pour rouler, partagent une histoire commune dans le développement du sport, dans leur environnement.
L’histoire est née sous terre, dans des mines désertées qui ont aidé à lancer la Révolution Industrielle.
Alors que l’Enfer du Nord a les pavés d’Arenberg, les Brecon Beacons ont des pistes de L’Iron Mountain, Aka, The Tumble. C’est un des cols les plus iconic du nord de la Grande-Bretagne, ses environs offrent une montée graveleuse.
Considérée comme la passerelle vers les vallées du Sud du Pays de Galles, où les villages sont apparu, alors que les industrialists ont découvert les réserves de fer et de charbon sous les paysages ondulants et verdoyants. Avec 4,7 km en longueur et une pente moyenne de 8,2% ce n’est pas surprenant qu’elle soit la préférée parmi les rouleurs locaux et le sommet final du Tour de Grande-Bretagne en 2014.
Et les cyclistes qui connaissent l’histoire du Tumble le prendrons du côté de Govilon pour monter vers et dans les terres profondes et rurales du Pays de Galles.
La pente est gentille au début et devient plus raide après 800m en roulant dans les zones boisées. Cachées sous le tunnel du feuillage des arbres, les pentes initiales sont implacables. Un maillage empêchant le bétail de sortir, qui signale le début des landes, une pente plus docile mais qui expose souvent à un vent épuisant.
Alors que les arbres disparaissent, la route s’aplatit, la vue se dégage à votre droite. Par une journée éclaircie, c’est pittoresque, avec seulement des collines roulantes et des terres agricoles vertes. Les routes ondulées vers le sommet, descendant légèrement avant de remonter pour la finale à Keeper’s Pond.
Liez vous d’amitié avec les moutons alors que vous vous couvrez pour la descente vers Blaenavon, le site du patrimoine Mondial de l’UNESCO, un mémoire vivant des villages miniers. «L’énorme ferronnerie et le Big Pit, les canaux, les chemins de fer et les maisons terrassées où les travailleurs récupèrent de leurs efforts souterrains. En toute évidence, ce qui est considéré comme un des éléments majeurs de la Révolution Industrielle en Grande-Bretagne.
Et, comme le montre l’histoire du cyclisme, ces lieux et cette époque forgeaient des hommes durs à qui le vélo permettait de s’échapper quelques instants et, pour certains, de se faire une nouvelle meilleure vie.
C’est impossible de lire à propos du cyclisme Gallois sans croiser l’histoire d'Arthur Linton. C’est un conte de talent remarquable et de succès suivi de tragédie. Avec son salaire de miniers il achète un Grand-bi avant de progresser vers une forme plus familière de « bicyclette de sécurité ». En 1890 il gagnait des courses et son ascension vers la célébrité culmina en battant le record des 100 miles au vélodrome d'Herne Hill, avant de déménager à Paris. Il est devenu un pistard à succès, gagnant même dans le fameux vélodrome d’Hiver à Paris, et cette forme se traduira naturellement sur la route. Mais là se trouva le problème.
En 1896 Linton retourna à son pays minier, cette fois en finissant quatrième à la première édition du Paris-Roubaix. À l’époque, elle était considérée comme la petite soeur de la plus grande course à une étape sur le calendrier, Bordeaux-Paris.
Pendant la course, des problèmes mécaniques l’ont mené vers une chute, ce qui l’amena à changer de vélo, puis de se tromper dans un virage, de rechuter ensuite et finalement, une course désespérée à la ligne d’arrivée. Après beaucoup de fureur par rapport à sa déviation de parcours et le changement de route qui n’étaient pas communiqués aux rouleurs, Linton a été récompensé en victoire commune avec Gaston Rivière.
Mais le mal est fait. Il participa à plusieurs courses à Londres et à Paris et ne pouvait pas finir à cause de sa santé fragile. Linton retourna à Aberaman aux Pays de Galles du sud seulement pour s’éteindre éventuellement d’un diagnostic officiel d’une fièvre de typhoïde. Le diagnostic, non officiel lui, était une combinaison d’épuisement physique et de dopage supposé.
C’est une légende d'une ascension et d'une chute qui sert de rappel du vrai privilège de pouvoir grimper des cols magnifiques, tel que The Tumble pour le loisir. Alors, quand vous grimpez ces premières pentes raides, souvenez-vous d'Arthur Linton, souriez et n’oubliez pas de réclamer votre badge après.
Pour en savoir plus sur les ascensions emblématiques autour du monde, consultez notre série Montagnes du Monde.
Photos : Luke Davies