THE CLIMB

L'été dernier, Michael Angelo Covino a fait le voyage côtier depuis le Festival de Cannes jusqu’au Café du Cycliste, afin de louer un vélo, aussitôt après avoir obtenu les fonds nécessaires à la réalisation de son premier long métrage.

 Monter en groupe sur le col d'Eze, quelques noisettes et trois mois plus tard, Mike dirigeait et jouait la première scène de THE CLIMB sur le col de Vence, dûment équipé d'un maillot personnalisé du Café. Sans oublier le peloton habillé de maillots Monique Audax le poursuivant au sommet accompagné de son partenaire Kyle Marvin, co-star et rédacteur associé.

Cette année, la sélection officielle du Festival de Cannes a été annoncée et le Président, Thierry Fremaux, a confirmé que THE CLIMB serait inclus dans la catégorie “Un Certain Regard”.

Le film est projeté en avant première ce vendredi 17 mai et même si Kyle et Mike ont un emploi du temps chargé, ils ont bien sûr eu le temps de se rattraper en montant le Col de Vence, là où tout a commencé.

THE CLIMB
Un début dans la réalisation, sélectionné pour Cannes - FÉLICITATIONS - comment cela s'est-il passé ?

MIKE : Il faudrait demander au jury de sélection... Je ne sais pas à quoi ils pensaient....

Ce fut un parcours de fou. Nous avions un court-métrage que les gens semblaient aimer. Une fois qu'il a été sélectionné pour Sundance, nous avons commencé à explorer des idées pour l'étendre à un long métrage complet. Mais il fallait faire vite. Nous avons rendu notre premier scenario l’année dernière, cinq jours avant Cannes. Puis nous avons tourné en août.

C'était un scénario de rêve absolu que de projeter ce film à Cannes, à la fois parce que nous avions tourné ici - à 35 minutes de la Croisette - mais aussi parce que les fondements du film sont basés sur une vision américaine, des sensibilités françaises, la culture française et le cyclisme.

Alors avoir été sélectionné fut incroyable, d'autant plus que lorsque vous faites le film, vous n'avez pas de validation par un tiers extérieur - seulement votre propre conviction sur ce que vous faites.

KYLE : D'une certaine façon, le voyage a commencé ici. Mike a d'abord présenté le scénario dans sa forme finale, à Cannes l'an dernier. Et puis nous avons tourné l'une des premières scènes ici, donc d'une certaine façon, c'est un destin évident - nous avons commencé ici et nous sommes à présent en avant-première au même endroit.


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Pouvez-vous définir le concept du film en deux mots?

MIKE : Je pense que c'est une histoire d'amour sur l'amitié entre deux hommes, racontée sur une période qui s'étale sur plus de 12 ans, traitant des hauts et des bas de cette relation.


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Pourquoi avez-vous choisi THE CLIMB comme titre ?

MIKE : La vie est une ascension. Je pense que le titre est la représentation la plus fidèle de ce qui est au cœur de l'histoire – en ce que la vie pour ces personnages est une lutte constante, qu’ils doivent accepter que ce ne sera pas facile et que des défis rendront les choses de plus en plus difficiles.

C'est un peu à l’image des meilleurs cyclistes qui arrivent à supporter beaucoup de douleurs sur une longue durée. Notre capacité à profiter de la vie et à la vivre est directement liée à celle d’endurer la souffrance.

Un peu comme Kyle sur le Col de Vence aujourd'hui lorqu’il a eu des crampes. Il a quand même continué à faire tourner les pédales...


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Est-ce pour cela que vous avez choisi d'utiliser le cyclisme comme thème pour raconter une histoire?

KYLE : Il y a beaucoup de raisons. L’une d’entre elle tient au fait que c'est un grand défi physique qui met à nu votre état émotionnel. Lorsque votre concentration et votre énergie sont absorbées par l’effort physique de rouler. Il y a une pureté de penser dans la conversation en vélo et c’est exactement cela que vous essayez sans cesse de capturer au cinema. La première et la dernière scène se déroulent sur le vélo - c'est un thème fort du film en effet.


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Et sentez-vous clairement un lien avec la France ?

MIKE : Il y a une histoire du cyclisme pas les comme les autres en France. Le drame, les intrigues et l'histoire sont sans fin.

Mais en réalité cela est plutot lié au fait d'avoir une ex-petite amie française et une période de ma vie où j’ai commençé à tomber dans la culture française. Cela a été subjectivement lié à mon sentiment d'amour au moment où j’ai été prêt à faire un film.

Le cinéma français est aussi une source d’influence - avec ces grandes idées d'amour qui viennent des histoires, du cinéma et de la poésie française. Et nous avions besoin de créer un mystère exotique autour du personnage dont Kyle et Mike sont amoureux. Une Française avec deux personnages américains déroutés qui ont une idée idyllique de ce qu'est l'amour.


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Pourquoi avoir choisi le Col de Vence pour tourner la première scène ?

Nous l'avons fait en partie pour des raisons logistique mais aussi car la vue est incroyable ; on peut voir l'océan et cela vous plante directement dans le décor. Et il y a aussi des petites choses étonnantes comme ce petit élevage de poneys juste après le col que je n'aurais jamais pu imaginer à la fin de la première scène si je ne l’avais pas vu.


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Chaque scène du film est tournée selon la technique de prise unique - quel était le raisonnement derrière cela et à quel point cela a-t-il été difficile à réaliser ?

MIKE : Il y a une instantanéité qui se produit lorsque l’on ne coupe pas. C'est dans le style documentaire. Et en utilisant aussi des techniques cinématographiques, des mouvements, des blocages et des mises en scène pour créer une atmosphère cinématographique devant la caméra, on obtient le meilleur des deux mondes : l'intimité du documentaire et la richesse des mouvements dynamiques des caméras. Vous utilisez, d'une certaine manière les aspects les plus “spectaculaires” du cinéma.

La façon que nous avons eu d’écrire les scènes était très propice à ce style de tournage... Même si cela nous a obligé à mettre Kyle sous un lac de glace lorsqu’il faisait -20 degrès dehors pendant 45 secondes...

KYLE : Ou se battre sur une montée à vélo pendant 7 minutes tout en parlant.

S’accompagne aussi une pression et une concentration en jouant. Tout le monde entre profondement dans le moment car il est importamt d’y vivre chaque seconde.

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Vous êtes déjà venus à Cannes de nombreuses fois sur d'autres films auxquels vous avez participé, que se soit en tant que scénariste ou producteur - qu'est-ce que ce festival a de si spécial ?

MIKE : pour moi c'est la plus grande scène du cinéma mondial, ce qui rend cette participation surréaliste.

C’est une histoire de célébration du cinéma qui n'est pas celle de beaucoup d'autres festivals avec cette “mission” étonnante d'y apporter le meilleur du cinéma mondial des quatre coins du monde et de tous les genres. C'est un lieu vraiment pas comme les autres.


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Faites-vous encore du vélo régulièrement ?

KYLE : Oh oui. Je n'étais pas cycliste avant. Quand on a commencé, je n'avais pas fait de vélo depuis l'âge de 12 ans. Ce fut une révélation en terme de découverte et de beauté. Il fallait qu'on s'y mette si fort. L'été dernier, nous avons montés et descendus le long du col de Vence, peut-être 24 fois au total. La veille, nous l'avions monté en entier (avec vous). Nous connaissions assez bien le col de Vence. C'est un vieil ami.

Nous roulons lorsque nous écrivons en Californie. Nous faisons une pause à l'heure du déjeuner aller retour pour nous rendre à Griffith Park, l'enseigne d'Hollywood. C'est une excellente façon de changer notre rythme, de profiter de cette thérapie et d’obtenir une clarté d'esprit dans la tête. Ça fait partie de ma vie maintenant.

MIKE : J'ai commencé à faire du vélo car je voulais acheter les vêtements. Je me suis dit que ce serait bizarre si je portais les vêtements sans vélo. Je voulais porter du lycra tout le temps et pour éviter de passer pour un fou, j'ai pensé que je devrais m'acheter un vélo.


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Qu'attendez-vous de la conception des vêtements de cyclisme ?

La simplicité je pense. Simplicité ou fantaisie mais les couleurs sont la chose la plus importante.

Nous nous en sommes tenus à une palette de couleurs très spécifique tant pour les personnages que pour l'ensemble du visuel du film. C'est pourquoi, lorsque nous avons parlé pour la première fois avec Café du Cycliste, j'ai voulu trouver un moyen de collaborer car l'esthétique du film, les couleurs et les designs utilisés par la marque correspondaient parfaitement. C'est simple, mais c'est aussi un choix de couleurs très audacieux qui se démarque et qui fait du bruit plutôt que d'avoir des designs et des choses folles un peu partout.

KYLE : Il y a aussi une authenticité de la marque. Vous pouvez porter des vêtements tape-à-l'œil, mais si ils ne sont pas authentiques avec des tissus performants cela devient bon marché. La qualité donne vraiment l'impression d'être naturelle.

MIKE : Le fait d'être une marque Française se situant ici sur le terrain et d'être connectée à la scène locale a aidé. Vous avez tellement apportés à trouver des cyclistes locaux pour constituer le peloton et toute la logistique autour du cyclisme. Nous n'aurions certainement pas pu faire la scène d'ouverture sans vous.

Photos : Eugénie Pigeonnier