Koppenberg: Montagnes du monde #9 Jambes qui tremblent, bras aussi lourds que des sacs de shopping du Black Friday. C'est comme si l'on respirait du feu et chaque pavé sur la route est un vrai calvaire. Tu es à quelques coups de pédale de vomir lorsque... tu te fais renverser par une voiture. C'est exactement ce qui est arrivé au jeune Danois Jesper Skibby lors de la Ronde van Vlaanderen (Tour des Flandres) en 1987, sur le très redouté Koppenberg. Au-delà de ses limites, Skibby se démenait sur la surface pavée lorsqu'il a été heurté par la voiture du directeur de course. Son vélo s'est fait écraser, ce qui signifiait la fin de la course pour Skibby. Suite à cette accident, la montée a été éliminée du parcours pendant de nombreuses années.La 'Bosse de Melden', connu localement sous le nom de Koppenberg n'est d'aucune pitié, pas même pour les légendes du sport. Eddy Merckx, le cycliste le plus célèbre de Belgique a dit un jour : 'Autant demander aux cyclistes de monter sur une échelle avec leurs vélos sur les épaules.' Avec son introduction à la Ronde van Vlaanderen en 1976, seuls cinq coureurs ont pu rester sur leur vélo avant d'atteindre le sommet. Même le puissant Cannibal a dû monter à pieds. Le surnom de 'Chambre Flamande de la Torture' était né.Le Koppenberg se trouve à Melden, un village près d'Audenarde au cœur des Ardennes flamandes, en Belgique. La bosse n'est qu'à 64 mètres au-dessus du niveau de la mer et seulement de 682 mètres de long, mais comprend certaines parties avec des pentes allant jusqu'à 21% d'inclinaison. La route est très étroite et se compose de 66 240 pavés sur 2 760 rangées pour une moyenne de 24 pierres par ligne sur la partie la plus raide. L'impact répétitif contre les pavés abrupts vous fait perdre tout élan. C'est ce qui rend cette ascension si brutale.En 2002, le Koppenberg fut de retour sur le Tour des Flandres, après quelques rénovations importantes. Des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises, les pavés ont été refaits et la route s'est un peu élargie. Le Koppenberg est un tueur emblématique et c'est sans aucun doute l'ascension la plus redoutable du Tour des Flandres. À vous de la conquérir, si vous l'osez. Une célèbre bière belge vous attend au Centre d'accueil du Tour des Flandres à Oudenaarde.Si vous souhaitez conquérir Koppenberg ou en savoir plus sur les possibilités infinies d'aller dans le Nord, 'Cycling in Flanders' peut vous aider. Pour en savoir plus sur les ascensions emblématiques autour du monde, consultez notre série Montagnes du Monde. CLAIM THE BADGE VIA STRAVA Notes: Photos Jered & Ashley Gruber / Texte Dries Verclyte of Cyclinginflanders.cc

Wuling: Montagnes du monde #8 Est-ce la maison spirituelle du KOM ? Depuis 2012, les grimpeurs amateurs et professionnels affluent à Taiwan pour apprivoiser la bête qu'est Wuling. Pourtant, beaucoup n'ont encore même pas entendu parler de la montagne de l'Extrême-Orient. Les statistiques de cette ascension parlent d'elles-mêmes : 55 km de long, avec un dénivelé total de 2825m jusqu'aux hauteurs vertigineuses à 3275m. La pente moyenne n'est peut-être que de 5 % tout au plus, mais sur une montagne de cette envergure, vous savez bien que chaque kilomètre est loin d'être un jeu d'enfant.Le Taiwan KOM Challenge a eu lieu pour la première fois en 2012. Il couvre 105 km, une distance relativement courte, mais il passe de 0 à 3275m d'un seul coup. En 2017, comme si gagner le Giro d'Italia ne suffisait pas, Vincenzo Nibali, a terminé sa saison en voyageant vers l'Est et en signant le meilleur temps en 2h12 min et 48 secondes.Sur une île qui ne représente que 5,5 % de la superficie de la France, le mouvement des plaques tectoniques a créé cette barrière naturelle de haute montagne. Le Col de Wuling est situé au centre de Taiwan et est accessible par la route qui relie l'Ouest à l'Est de l'île. Il devient ainsi la plus haute route goudronnée de toute la région de l'Asie du Sud Est. Les 20 premiers kilomètres de la route qui remonte le côté Ouest du col présentent une pente moyenne de 6,3%. Cela peut sembler beaucoup et pourtant, il ne s'agit plutôt que d'un échauffement avant que la route ne monte en puissance et que l'approvisionnement en oxygène ne diminue.En cours de route, vous découvrirez les différentes fermes qui jalonnent le paysage, notamment les plantations de pêches et de fruits de la passion. Si les cyclistes ne sont pas là pour un chrono, nous suggérons un arrêt au stand pour déguster ces fruits sucrés et ne pas laisser ce voyage indifférent. Ensuite, le long de la route, il y a un mémorial en l'honneur des habitants de l'île qui ont lutté contre l'occupation japonaise de Taïwan. Célèbre pour son épisode de Wushe en 1930, au cours duquel des centaines d'indigènes sont morts. L'adaptation cinématographique de cette histoire, Seediq Bale, signifie bravoure et espoir contre l'oppression - vivre sur cette montagne endurcis.En arrivant à 2200m, vous serez accueillis par les immensément beaux pâturages verts, de QingJing (se traduisant par Etat paisible). Ici, vous trouverez la plus haute supérette '7-Eleven' (vous rappelez-vous de cette équipe pro ?) de Taiwan. La bonne idée est d'y marquer une pause et d'y faire le plein de carburant car la vraie ascension est sur le point de commencer. À partir de là, la pente moyenne se situe entre 10% et 15%. Non seulement les cyclistes doivent faire face à la montée. Mais plus important encore, ils doivent se dépasser physiquement alors que l'oxygène diminue. Les 2,2 derniers kilomètres sont comme l'horizon enchâssé dans les montagnes. Connu des cyclistes expérimentés sous le nom de 'La route du paradis'. C'est beau à voir mais extrêmement difficile à finir. Le dernier tronçon de route semble horizontal, mais en réalité, c'est une pente moyenne de 9 %. Après 50 km d'ascension, cette dernière étape est un véritable défi pour les cyclistes d'un point de vue mental et physique.Le paysage à l'arrivée est un tapis de verdure qui recouvre le paysage montagneux. Le relief se transforme en un monde blanc lorsqu'il neige, ce qui lui vaut la description élégante de 'Selle d'argent'. Par nuit claire, la constellation de la Croix du Sud peut être visible à l'œil nu, un endroit parfait pour apprécier les majestueux paysages enneigés, les levers de soleil et les vagues de nuages. Le col de Wuling est la référence pour les cyclistes qui viennent visiter Taïwan.Pour en savoir plus sur les ascensions emblématiques autour du monde, consultez notre série Montagnes du Monde. CLAIM THE BADGE VIA STRAVA Texte & Photos by Café du Cycliste retail partner Ares Studio, Taiwan.

The Wuling climbing club Here at Café du Cycliste we have a tradition of riding our highest mountain, the Bonette, every year. More than halfway around the world our retail partners, Ares Studio, have a similar habit. And in terms of pure elevation, they win. Their mountain is higher, and certainly more than high enough for pretty much every cyclist on the planet.It is, of course, Wuling Pass. It looms near the centre of the island taunting riders each year to take on the 55km challenge. At Ares a group of friends and customers has formed and each year they come together to conquer Wuling. SZ Chen and Stephen Chen are an extreme example. Last year they rode through torrential rain to reach the summit for the first time. This year they had their first baby daughter in June but despite that life-changing event, they couldn't say no to another day on Wuling's slopes.At the other end of the scale, Maggie Tai and Hsien-Chin Chiu have done the parenting but not the mountain. With the freedom of a daughter fresh from university and starting her own career, Maggie Tai and Hsien-Chin find themselves with time to cycle together. Both in misty rose Fleurettes, bien sûr. Maggie is new to cycling so Wuling is a baptism of fire.The benefit of this group is the shared experience. Sure, everyone has different levels but that means advice can be shared by the more experienced climbers before each rider finds their place on the road, which also happens to allow space to enjoy the sunshine and mountain vistas.And as things get above 2,000m, the riders exit from the trees and enter into what is known locally as the 'road to heaven'. It's the final 10km stretch when legs are already showing signs of cramping from the previous 45km of uphill. The gradient increases and the oxygen thins. A bit like Ventoux, in the last 5km they have a view of the summit to tease out the final effort. Cloud swirls over the top of the mountain to make things more challenging. Friends, Jasper Huang and Stone Laio encourage each other to the top.Everybody in the group, without exception, makes it. SZ Chen was solo on the 'road to heaven' but she was not alone. She carried the baby-grow of their new-born daughter to motivate her along the way. The baby-grow is adorned with a print of a Wuling emblem made by Ares Studio and is both testament to the impact of this mountain on the Taiwanese people and a suggestion that they will be cycling it for generations to come.Photography : Long Chang for Ares Studio, Taiwan.

TCR checkmate Démonter, cellophaner, scotcher, prendre un TGV, tout déballer, remonter, tout checker, puis prendre un train régional. Nous y voilà. Cela fait déjà des mois que j'attendais ce moment. Retrouver ses amis au départ et s'en faire de nouveaux pour se raconter des blagues, dédramatiser. Organiser le repas du soir dans un restaurant au sommet du Muur après le briefing du staff de course rappelant les grands principes et quelques rappels des règles à respecter.C'est la deuxième fois que je me retrouve sur le départ de la Transcontinental Race, cette fois ci, tout est plus simple, j'ai déjà vécu cette routine, je reste serein. Je ne garde qu’un seul objectif, une vision, un seul focus: la ligne d'arrivée.Les discours, les tapes dans le dos, les encouragements, les accolades, nous en sommes là. On peu ressentir un étrange sentiment entre flottement et tension positive. Il est 22h00, la nuit est tombée. La cloche retenti, le tour de Parade commence, on entame la première ascension du Muur en peloton, on fait un tour de la ville, on retourne sur la place puis on entend les encouragements des spectateurs. On reconnait des visages familiers. C’est l'ascension finale, le vrai départ, les cris se font de plus en plus nombreux. On passe un virage à droite et là, plus rien. En haut du Muur, un virage à droite et puis plus de bruit. Nous n’entendons plus que les roues libres, les silhouettes commencent déjà à s'allonger sur les prolongateurs. Chacun commence à prendre sa place, son rythme. Lors des premiers grands croisements, les pelotons commencent peu à peu à se diviser, s'éparpiller, marquant les différentes options de chacun.Plus les heures passent, moins je côtoie de participants. L'excitation du départ retombe, et le matin pointe déjà le bout de son nez. Il faut essayer d’ignorer la fatigue. Les deux premiers check point se jouerons contre la montre. Il faut sortir de la Belgique par les Hauts de France, filer jusqu'à Strasbourg, traverser l'Allemagne en commençant par gravir un premier col digne de ce nom et descendre jusqu'en Suisse pour arriver en Autriche. Je valide le check point 1, puis j’enchaine le somptueux serpent du Parcours 1, j’arrive au premier hôtel, puis je m’enfonce dans le Tyrol en disant bonjour à l'Italie pour revenir en Autriche et passer la frontière Slovène, je traverse une ancienne cité minière du bloc de l'Est abandonnée, et j’attaque l'ascension du Mangart Sedlo. Le plan est simple, traverser les Alpes. 1250 km et 12000 m. D+ en quatre jours et quinze heure, CP2 validé. Rallier ces deux CP dans un chrono honorable était pour moi l'assurance d'être bien lancé. L'année dernière j'ai gouté à l'échec. Quand il arrive, c'est rarement au dernier moment, on le sent venir, les pépins s'enchainent, les retards s'accumulent, les mauvais calculs entrent en scène et le moral s'échappe peu à peu vers d'innombrables excuses. Souvent bonnes.Mon point de bascule était le CP3 mais à vrai dire, cette année fut bien différente, et dans le bon sens. Arrivé au sommet du Mangart, je repère un emplacement un peu plus haut que la route dans l'herbe qui dévoile l'immense panorama. Je n'ai pas dormi depuis deux jours et me dis que c'est un bon endroit pour se poser avant la descente et savourer ce moment. Ici, une émotion intense m'envahit. J’arrivai à comprendre un langage sans mots qui me disait que tout allait bien, que tout irait bien, que rien ne m'empêcherait d'aller au bout, les dés étaient jetés et c'était une victoire anticipée qui me chamboulait de sentiments. Les larmes m'envahissent, celles de la revanche: pas sur la course, elle était loin d'être terminée, mais sur la vie, sur le mauvais sort. L'objectif suivant est a 800 km, au nord. Tandis que bien des participants se lancent dans une nouvelle traversée Alpine, j'ai décidé de remonter en contournant les massifs au maximum et traverser Vienne. Je voulais voir Vienne, le tourisme en version accélérée fait aussi partie de l'aventure. C'est avec un bonheur non dissimulé que je quitte l'humidité des montagnes pour retrouver un climat certes chaud mais sec, avec la promesse de nouvelles frontières, je traverse la République Tchèque par des petites routes avec une brève pause en Pologne afin de pointer au CP3. Les arrivées aux CP ont cette particularité d’effet « entonnoir ». Quelque soit la route choisie par les participants, il arrive un point où tous les chemins se regroupent et les retrouvailles s'opèrent. L'occasion de se créer de nouveaux amis aussi. Quand j'arrive au pied du parcours, j'annonce aux quelques participants qui m'entourent que c'est mon anniversaire, et ils me le rendent bien! Les mots chaleureux, la sympathie sincère, ce moment privilégié de fêter un jour heureux au cœur de l'aventure d'une vie.C'est ici que les choses sérieuses commencent. La Transcontinental Race a ce pouvoir, quand tu crois que tu as passé le plus difficile, il y a toujours quelque chose de plus difficile qui arrive. Le vent se lève, et comme à son habitude, pas dans le bon sens. Ma route me fait redescendre entièrement sur la République Tchèque, puis sur un passage en Slovaquie par Bratislava où je ferai mon troisième et avant dernier arrêt à l’hôtel, ensuite une nouvelle traversée m’attend, la Hongrie, pour enfin accéder à l’inconnu: les Balkans et mon entrée en Bosnie. La route qui devait filer tout doux s'avère bien plus compliquée, le vent ralenti tous les pronostiques et de simples bosses en obstacles deviennent épuisantes. Les camions menaçant commencent à faire leur apparition et les premières meutes de chiens errant entrent également en action plus tôt que prévu, dès le sud de la Hongrie j'ai le droit à mes deux premiers rappels à l'ordre, c'était juste un entrainement.Dans les Balkans tout est différent. N'attendez pas forcément la route là où vous l'aviez prévue. Les stigmates de la guerre sont encore bien présent et parfois vous ne trouverez que le vestige d'un pont là où autrefois une petite route était encore entretenue. Mais toujours présente sur nos cartes. Même si j'étais prévenu de rester au maximum sur les routes principales, quelques passages gravel et même un col en pleine forêt arrive en bonus, les commerces se font rares, l'ambiance plus rude, le relief se reforme, l'humidité revient. Payer peut aussi poser des problèmes, il faut commencer à oublier sa carte bleue et entrer dans le monde du tout Cash. Et à chaque pays sa monnaie, ça serait trop facile sinon. Sarajevo approche, les chiens se font plus féroces et mes sprint pour les éviter toujours plus dans l'adrénaline, le ciel est menaçant, les villes aux murs criblés d'impacts d'obus sont là, je n'arrive pas à savoir si c'est indécent de passer comme une fleur au milieu de ce lourd passé si présent ou si justement c'est faire vivre le plus naturellement du monde ces lieux en y passant comme partout ailleurs. Malgré tout, c'est l'euphorie. L'entonnoir, à l'approche du CP je retrouve du monde, heureux de constater que chacun continue son aventure, Thomas, Charles, Jean-Yves, Seb, et tant d'autres. Le CP 4 est validé au bout de 12 jours et 21 heures, je peux maintenant réellement entrer dans l'Enfer des Balkans. La dernière partie se fera comme en apnée. Plus vous descendez au sud, plus tout parait plus conséquent. Le trafic est encore plus intense, les chiens encore plus menaçant, les ravitaillements encore plus compliqués et il y fait encore plus chaud. J’ai manqué d'expérience pour savoir déceler les bons des mauvais choix de route, anticiper les changements de monnaie, repérer les bons endroits pour me ravitailler ou avoir du réseau wifi afin de faire le point et prendre des décisions réfléchies.Quand la forme physique va très bien et que l'on voit son chronomètre avancer laborieusement par simple 'fait de route', le moral en prend un coup. C'est à ce moment qu'il faut rester calme et assumer ses mauvais choix pour tenir, tenir jusqu'au bout. Qu'importe si les 50 km de route sympa prévue se transforme en chantier de cailloux, si la ville attendue pour manger ne propose aucun service en dehors d'un bar routier sans nourriture, si la longue route en creux de vallée planifiée vers la frontière grecque s'avère inexistante. Tout se joue au moral, à la gestion de la fatigue. Ici, c'est ma compagne qui a fait un travail fantastique. Si sur le papier la Transcontinental Race est une course en solitaire, il faut admettre qu'une grande partie des participants ont ce qu'on appelle un 'dolwatcher' attitré, quelqu'un qui va vous suivre plus assidument que les copains, qui va être un peu comme votre ange gardien 24h / 24H et surtout votre interlocuteur 'unique' afin de rester concentré sur sa course. Dans mon cas ce fut ma compagne qui s'était déjà prise au jeu l'an passé. Me connaissant parfaitement, elle a toujours su trouver en quelques mots rapides les bonnes formules pour me relancer, pour relativiser une situation, ou bien me confirmer que j'étais dans le pétrin encore quelques km, par exemple.Qu'importe, derrière le chaos des villes, des Mercedes Albanaises omniprésentes, la saleté des rues, reste le reste. Si l'effet de masse est repoussant, les individualités sont touchantes, chaleureuses, hospitalières. Les campagnes fantastiques, immenses, belles, simples. L'apothéose de ce sentiment ambivalent fut l'Albanie, je n'arrive toujours pas à regretter mes mauvais choix de route ralentissant ma progression finale tant j'ai gagné en rencontres locales inoubliables et paysages tout droit sortis des livres d'aventures. Le jour n'est pas tout à fait levé à Kodovjat (Albanie), j'ai réussi à dormir deux heures sur une terrasse de café. Il me reste 295 km et 4000 m. de D+ jusqu'à la ligne d'arrivée, c’est le jour du 'closure' officiel. Les heures passent, mes doutes du midi sur mon heure d'arrivée s'effacent, plus rien n'a d'importance, j'arriverai ce soir. Quand on passe la frontière Grecque, rien n'est joué, ok. Mais rien ne peut plus vous arrêter. Fatigue, dernières blagues de chiens ou commerces fermés parce que vous avez la bonne idée d'arriver le jour de la fête nationale ? Des broutilles. J'arrive. Exténué, sur un nuage, esquivant les dernières embuches, un dernier coup de fil à Alain qui me confirme que bières et victuailles m'attendent, j'arrive. 3968 km, 33725 m. D+, 17 jours à travers l'Europe, nous sommes le 15 Aout, Meteora, c'est la revanche.

Week-end prolongé: Café du Catskills Le Week-End Prolongé : Add an extra day (or two), breathing room to find riding space somewhere special. Or simply somewhere simple. Get up, kit on, ride out kind of trips. Cycling for the soul. Stephanie had never seen a firefly before, apparently. If that’s not a good reason to escape the city, what is?Hailing from the Pacific Northwest but now a full time NYC resident, she met Lucia and Ted when her competitive spirit led her to the racing scene. Lucia and Ted are board members of the Century Road Club Association, and they help make sure the NYC cycling community has a full calendar of events to burn off all those miles and watts banked by laps of Prospect Park and repeated River Road rides. Ted describes the NYC cycling scene succinctly; ‘race, race, race’. Lucia sees it as ‘diverse, passionate and defiant’. Steph agrees on the diversity, saying there is much more representation compared to the rest of the white male dominated world of cycling. They all agree, however, that the best thing about NYC riding is the community. No matter what type of cyclist you are, you will find your tribe. And the truth is, these days, people often float between the packs – one day urban masher, next day crit racer and, increasingly, wayward weekend adventurer.     Enter the Catskills. When people hear of the Catskills they usually think of Woodstock. Perhaps you’ve heard of that small music festival that happened back in 1969. The actual festival took place in the town of Bethel but that’s another story. Head another 60 miles further north west of Bethel and you’ll reach the small town of Bovina. The clue is in the name – this is remote, rolling countryside. ‘Farmland for days’ as Steph said. And Bovina is indeed bovine, with our beefy friends literally everywhere, outnumbering humans and profiting from the great outdoors just as we were about to.Dissecting the green spaces are smooth paved rollercoaster roads and shooting off to criss-cross the fields and dive into the forests are crisp gravel doubletracks, or ‘groads’ as they are known in these parts. A friend, Nik, had recently built a cabin on top of Bramley Mountain, just north of Bovina's centre, and had offered it up as a ride base for the weekend. “Magical” is how he described it, which is certainly the case for Steph who arrives for the start of the weekend just as the burnt red sun rests on the horizon. With hammocks slung under the awning of the cabin, focus turns to the riding, and more particularly, to the forecast. Around the campfire, comparing weather reports reveals that rain would be the theme for the weekend. But what becomes apparent amongst the group is that competitive racing backgrounds breed tenacity. No-one will let a little water get in the way of this city escape – there is too much on offer right outside the front door, including the ridiculously steep ‘groad’ driveway leading to it. Sunset was not followed by sunrise, as a blanket of fog seemed to stop the big yellow ball getting out of bed. Ted helped lift any mental fog with some AeroPress coffee and wheels were turning in no time. A big day on the saddle was planned – a short distance at 48 miles but 5,800 ft. of climbing, most of which would be on dirt roads. At least that’s what was hoped for. Google street view hasn’t made it out this far west so a bit of guesswork was involved. But the rain…..A couple of miles in and the trio were completely soaked and freezing - wishing for that heatwave they’d gladly left behind in the city. Logic prevailed, and shelter was sought. The good thing is low density does not mean fewer options. The Catskills have been a NYC escape destination for over half a century and it has the culture and the cuisine to show for it. As evidenced by Russell’s General Store - a Bovina staple since it opened back in 1919.A second round of coffee and a proper big breakfast and things risked getting too comfortable. After a couple of hours the downpour had reduced itself to constant drizzle so there was no option but to continue even if bib shorts were still on the damp side. The trio crawling out from the café like the little orange newts that Lucia found adventuring out of the grass and onto the road. Steph can add a new species to her weekend of wildlife discoveries. Another discovery was the dirt. Half way round the route and faces are speckled with mud and backs stained from the wet unpaved roads. It’s not just kit and bikes that suffer – the soft red clay mud requires a lot of power to make progress. The topography might be rolling, but like the Ardennes or the Strada Bianche, that also means some steep ramps are hidden in the folds. The second half of the ride was more mud slinging than gravel grinding. But suddenly – finally - the sun came out, just in time for the planned stop at Wayside Cider to stay true to the farmland theme. With craft brews and artisanal food on offer, the five mile climb back up Bramley Mountain to the cabin was always going to be the hardest part of the day’s pedalling.Day one had been due south, so obviously day two was a loop to discover what lay in the opposite direction. The sun was out and the weather was looking promising. The thought of riding in dry kits got everyone excited. However, dark clouds suddenly appeared as soon as the descent down Bramley was done. A light drizzle then turned into a downpour It was time to talk tactics on how to endure the weather. Riding on Highway 10, the discussion focused on whether the paved road or the nearby rail trail was the better option. The debate was settled by a German Shepherd. Clearly feeling his farm was at threat by three non-bovine beings, he charged the group. A sprint ensued, and thankfully the dog gave up first.The effort helped open up the legs for the cyclocross style ride over the rutted rail trail. More mud required more power and concentration to pick a line. Which meant the weather became a secondary concern. The benefits of all road riding are many. And the scenic trail arrived back at the bottom of Bramley, of course, as soon the sun came out to shine on the last climb of the weekend. The drive home to the city was broken up by a visit to the famous Phoenica Diner, whose owners transplanted themselves into the natural beauty and nearer to the great ingredient box of the Catskills back in the 80s. That raised the question about moving from the city to the wide open spaces. The consensus is the trio could never leave their beloved NYC. Lucia gets her energy from the city, and tomorrow morning it’s going to be needed – being wet for almost 48hours somehow saps a lot of energy. But rain and mud aside, Nik was absolutely right. Bovina is quite a magical place.

Honeymooning on the Transatlantic Way We, Becci and Al, take thee transatlantic way, to be our long-distance cycling honeymoon... Venue. Tick. Band. Tick. Dress. Tick. Now for the most exciting part of wedding planning - where to go on honeymoon. After completing the Transcontinental Bike Race (TCR) in 2016 and the TransAmerica Bike Race (TransAm) in 2017 we wanted something a little more... active once the knot was tied. A small amount of route planning revealed that we'd be swapping the honeymoon suite for 2255km in the saddle around the west coast of Ireland on the TransAtlantic Way (TAW). For us it was the perfect escape. Focusing on the primal needs of eating, sleeping and riding for 12-16 hours a day provided the ideal post-wedding wind down. And after all, nothing says romance quite like eating sausage rolls on the side of the road followed by a 250km bike ride in the rain. FROM THIS DAY FORWARD, AND AROUND, AND OUT AND BACK...... The TAW spans two countries on one island - the Republic of Ireland ("the South") and Northern Ireland ("the North"). Start in Dublin, finish in Cork - it looked pretty close on the map, a mere 280km according to Google... so where was that other 2000km coming from? On closer inspection, we would actually start by heading north to find the Atlantic, the complete opposite direction of our final destination. The first checkpoint was in Derry before following pretty much every single inch of coastline on Ireland's west side - around all of the peninsulas as well as out and back to every headland. From the most northerly and to the most southwesterly point of Ireland with the sea being the ever-present 'third wheel' on our honeymoon adventure. The most northerly point of Ireland was a loop around Malin Head in Donegal - a spectacular piece of coastline with some of the most fantastic views on near-deserted roads. The dramatic descents and tough climbs out of the bays were worth every watt of effort. There were times that riding this convoluted route became quite psychologically tough... especially when seeing a countdown for Tra Li on a particularly wet and windy day - a town we’d stayed in over 200km of riding ago, and yet we were headed straight back. The stunning coastline kept us focused and enjoying the ride, along with the rowdy media crew. Just when we started to think we were out there on our own someone would beep their horn and put their head out of the window to make sure we were ok. TO HAVE AND TO HOLD, TO FOLLOW THE WHEEL..... We often get asked “how is it riding together?”, “it must make it easier having someone to ride with?”, “do you argue?”. Riding as a pair has positives and negatives. It’s great to have someone to keep you motivated and tuck in behind when you’re struggling, like on the penultimate day when I woke up with legs of lead. I took some pain killers, ate a massive breakfast, had a coffee, listened to music, had some sugar, another coffee... but nothing made it better. I continued to grind, locked in my own battle even with Al's wheel to sit on. I know Al could have quite easily zipped off and made much more progress that day than we did - but being a pair we stuck together. It can be difficult when your good days and bad days don’t align. For the most part though we are in sync and it’s great having someone else to share all of these moments with and to reminisce together afterwards about the parts of the adventure no one else can understand. In sickness and in health, in form and out of form.....THROUGH SUNSHINE AND HAILSTORMS..... We started the ride in beautiful clear blue skies and gentle winds. It was glorious - riding late into the summer evening, watching the sunset and soaking in the scenery. One of these evenings we rode through Glenveagh national park – epic scenery, no cars, sun starting to set, when I saw we were taking a right turn off-piste down a gravel descent- I was glad it was sunset rather than nightfall! With the extra weight from my bike packs though I was like a tank – so sturdy – I’ve never ridden so quickly on gravel. That night we rode until midnight under the romantic light of the stars. Then storm Hector hit early Wednesday morning- we awoke to drizzling rain, feeling fatigued and drained from 6 days already in the saddle. We had a short disco nap in an Audax restaurant (petrol station) before continuing as the rain became torrential and the winds started to howl. It was pretty miserable riding made so much better by our shared suffering and the knowledge that we weren’t alone. That evening we took shelter early with the hope that tomorrow would be kinder. The dregs of the storm continued into the following morning. Our spirits were soggy and I wasn’t sure how much more pruned fingers and toes I could take. Feet frozen, head down to avoid being blinded by the rain we continued to ride. After a 6am start we rode over the Gap of Dunloe, a stunning mountain pass taking you up along single track roads through a luscious green scenery past a lake and through the jagged rocks at the tops. We were greated by a rainbow arching over the road. The rewards from these long distance rides cannot always be put into words - but in that moment we were glad we had gotten up that morning, glad we had ridden so far the day before, because in what other circumstances would we have been up there at dawn in the rain. It is these moments I cling to, remembering that nothing lasts forever. Plus, of course the double breakfast we feasted on 80km later.TILL CLIMBING DO US PART..... The TAW didn’t have any great alpine passes like in the TCR or any long drags up to 3500m such as in the TransAm, however it is interspersed with some beautiful mountain roads. In order to honor Mike Hall’s memory, long distance cycling legend who was tragically killed during last year’s Indian Pacific Wheel Race, the organisers added in a climbing challenge to recognise the fastest rider up each of the ascents. The most memorable climb was the Gap of Mamore in Donegal. You can see this beast ascending tightly up into the sky as you approach. At only 2km in length it makes up for its short distance in gradient maxing out at 22% in parts, explaining why the road up was littered with cyclists pushing their laden bikes. At the top we had an enthusiastic greeting from one of the local cycling club’s presidents who had been trying to catch as many riders as possible - he informed me that all of the women he had seen were crushing the men up this climb! There were around 15 female riders at the start line out of 160 so we were definitely in the minority… Hopefully as cycling sheds its traditional male-dominated image we will see more and more women lining up to take on these epic rides.AN EXTRA VOW.... Getting to the finish was a mixed bag- exultation to have finished in just over 9 days averaging over 150 miles per day... excitement to catch up with all the other riders we had come across on the road… sadness that it was all over and I wouldn’t be riding my steel pony tomorrow. Flash back 2 weeks later, sat in a café eating breakfast whilst simultaneously waving for the bill we looked at each other. “No races next year” we promised each other. Definitely not. They take over your life, there’s no time for relaxation, you feel guilty about any time off the bike and you can’t enjoy your meals. No races next year. As I write, I’m sat in our fancy hotel ordering room service and relaxing… looking up which race to do next.

Où nous roulons – Les Ascensions Globales Découvrez quelques-unes des ascensions les plus célèbres du Monde. Et certaines un peu moins célèbres, mais tout aussi importantes.L'ALPE D'HUEZ ALTITUDE : 1850 M LONGUEUR : 14.4 KM ASCENSION : 1123 M PENTE MOYENNE : 9 % PENTE MAX : 11.80 % DÉPART : LE BOURG D'OISANSVOIR PLUSVOIR ROUTEBEAR MOUNTAIN ALTITUDE : 393 M LONGUEUR : 7.6 KM ASCENSION : 387 M PENTE MOYENNE : 5 % PENTE MAX : 11.50 % DÉPART : STONY POINTVOIR PLUSVOIR ROUTEKOPPENBERG ALTITUDE : 64 M LONGUEUR : 0.5 KM ASCENSION : 62 M PENTE MOYENNE : 12.60 % PENTE MAX : 23 % DÉPART : OUDENAARDE VOIR PLUSVOIR ROUTEMOUNT BALDY ALTITUDE : 1935 M LONGUEUR : 7.2 KM ASCENSION : 628 M PENTE MOYENNE : 8.70 % PENTE MAX : 14.50 % DÉPART : SOUTH ANTELOPE VALLEYVOIR PLUSVOIR ROUTEMOUNT HOTHAM ALTITUDE : 1850 M LONGUEUR : 28.7 KM ASCENSION : 1358 M PENTE MOYENNE : 4.70 % PENTE MAX : 13.40 % DÉPART : HARRIETVILLEVOIR ROUTENAMSAN ALTITUDE : 262 M LONGUEUR : 4.3 KM ASCENSION : 213 M PENTE MOYENNE : 5 % PENTE MAX : 16 % DÉPART : TSEUN WANVOIR PLUSVOIR ROUTESA CALOBRA ALTITUDE : 682 M LONGUEUR : 9.5 KM ASCENSION : 647 M PENTE MOYENNE : 7 % PENTE MAX : 16.30 % DÉPART : ESCORCAVOIR PLUSVOIR ROUTEPASSO DELLO STELVIO ALTITUDE : 2758 M LONGUEUR : 24 KM ASCENSION : 1774 M PENTE MOYENNE : 7.4 % PENTE MAX : 12.90 % DÉPART : LE BOURG D'OISANSVOIR PLUSVOIR ROUTETAI MO SHAN ALTITUDE : 930 M LONGUEUR : 9.8 KM ASCENSION : 845 M PENTE MOYENNE : 8.60 % PENTE MAX : 14.50 % DÉPART : TAI MO SHAN ROADVOIR PLUSVOIR ROUTECOL DU TOURMALET ALTITUDE : 2115 M LONGUEUR : 17.1 KM ASCENSION : 1210 M PENTE MOYENNE : 7.10 % PENTE MAX : 20.40 % DÉPART : MONGLI SIDEVOIR PLUSVOIR ROUTETHE TUMBLE ALTITUDE : 512 M LONGUEUR : 4.1 KM ASCENSION : 347 M PENTE MOYENNE : 8.50 % PENTE MAX : 12.20 % DÉPART : ABERGAVENNYVOIR PLUSVOIR ROUTEWULING ALTITUDE : 3275 M LONGUEUR : 53 KM ASCENSION : 2623 M PENTE MOYENNE : 5 % PENTE MAX : 18.20 % DÉPART : PULIVOIR PLUSVOIR ROUTE

Col du Tourmalet: Montagnes du monde #7 ‘Vous êtes des assassins! Oui, des assassins!’ C’est une fameuse citation quoi que répétitive. Dans le contexte de cette citation, la statue géante en argent du Col de Tourmalet érigée en mémoire de Gustave Lapize pourrait presque être interprétée comme une apologie. Lapize a été le premier à monter le Tourmalet en 1910 durant la première édition du Tour, à plus de 2 000 mètres. Il a pousser et au sommet a exprimé son dégoût face aux organisateurs de la course. À 2 115m de hauteur et avec un départ comme celui-là, le Tourmalet est le roi des Pyrénées et le grand-père de la plupart des autres cols du Tour de France.Entre Mai et Octobre, vous trouverez probablement des petits groups de cyclistes entourant la fontaine de Sainte-Marie-de-Campan, remplissant leurs bidons avec anticipation. D’autres sont assis, attendant leurs compagnions qu’ils ont laissé lors de la descente. Peu importe le côté que vous avez choisi pour attaquer le Tourmalet, vous passerez certainement par ce village. Après que la neige ait été enlevée autour de la mi-mai, l’air est graduellement remplie par le rythme cadensé des chaines. Puis, une fois par an s’est le moment fou du passage de la caravane qui marque l’arrivée de la plus grosse course cycliste. Le chant des cigales et des vélos sont remplacés par les foules rauques, attendant d’applaudire les performeurs.Le Tourmalet est une vraie montée de cyclistes. Avec un pied dans l’histoire, alors que de nombreux cols populaires sont polués par les bus et voitures de sports, le Tourmalet est relativement silencieux. Alors que certaines sections sont difficiles, elles n’atteignent que très rarement les 10 pourcents, mais au kilometre 19, c’est long depuis Luz-Saint-Sauveur. Il y a une différence notoire sur la qualité des routes – reconnaitre que les Pyrénées ont une autre saveur que les Alpes. Moins d’épingles à cheveux, plus de changements de gradient, de longs tronçons avec des vues intimidantes de la tâche à venir. Le plus grand défi est probablement la météo. Les temperatures peuvent dépasser les 40 degrés dans les virages les plus bas avant d’échapper à la chaleur de la vallée, et puis le même jour, il peut y avoir des grêlons de la taille d’une balle de golf. C’est cet inconnu qui rend le défi exhaltant et dicte si la descente vers Sainte-Marie-de-Campan sera appreciable ou juste froide.Le Tournalet à fait apparition dans la Grande Boucle plus que toutes les autres montées de cols. Depuis plus de 100 ans le peloton passe par ce sommet. Ça a commencé par Alphonse Steinès et sa fameuse experience de la mort imminente (en dépit de quoi il a assure le fondateur du Tour, Henri Desgrange, que la route était praticable) avant sa première inclusion dans la course. Depuis lors, beaucoup ont rencontré des tribulations sur ces pentes pyrénéennes emblématiques. En 1913, Eugène Christophe s’est lancé dans un trek de 326kms depuis Bayonne jusqu’à Luchon, défiant le leader de la course par 5 minutes. C’était un écart relativement peu important pour une étape aussi monstre qui a emmené les coureurs le long de ce qui est maintenant connu sous le nom de Route des Cols ; un grand huit sur l'Aubisque, le Tourmalet, l'Aspin et le Peyresourde. Christophe s'est classé juste derrière le futur vainqueur Phillipe Thys et a été informé par les officiels de course qu'il était en route vers la tête du classement général. Mais lorsqu'il est parti à la poursuite du Belge, ses fourches se sont cassées - la ligne officielle était qu'il avait été heurté par une voiture, mais il a été dit plus tard que l’histoire avait été fabriquée de toute pièce pour maintenir la réputation de Peugeot et que les fourches avaient en fait cassés.Les règles étaient claires, un coureur ne pouvait pas changer de vélo. Il a donc été contraint de le porter sur son épaule pour les 14 kms restants jusqu'à Sainte-Marie-de-Campan. Une fois sur place, il a été conduit chez le réparateur local où il s'est mis à réparer son vélo sous l'œil attentif des officiels de la course, car le règlement stipulait qu'un coureur doit faire ses propres réparations. En suivant les instructions du réparateur local, Monsieur Lecomte, il a réussi à souder son vélo par lui-même. Peu impressionné par le manque d'empathie des organisateurs, lorsque l'un des responsables de l'encadrement demanda au commissaire si Henri Desgrange pouvait aller manger, Christophe cria en colère, 'Si vous avez faim, mangez du charbon....je suis votre prisonnier et vous resterez mon gardien...'. En fin de compte, l'incident lui a coûté plus de quatre heures (y compris une pénalité de trois minutes pour avoir permis à un garçon de 7 ans d’utiliser le soufflet), mais il a fini septième. Une plaque se trouve maintenant à l'extérieur de la forgerie, et l'histoire reste légendaire dans le village.Le (presque) pèlerinage annuel au Tourmalet a lieu à nouveau cette année, et alors qu'il est peu probable de voir Romain Bardet portant son vélo en descendant la montagne, des milliers de personnes passeront devant la plaque dans le petit village au pied de l'ascension, marquant ainsi l'une des performances les plus héroïques du Tour.Pour en savoir plus sur les ascensions emblématiques autour du monde, consultez notre série Montagnes du Monde. CLAIM THE BADGE VIA STRAVA Photos : Antton Miettinen

L’Alpe d’Huez: Montagnes du monde #6 « C’est une pente riche », était le message répandu par les Romains. La première attraction à l’Alpe n’était pas le Tour de France ou les spectacles des JO d’hiver, non, c’était l’argent caché dans le coeur de la montagne qui attirait de nombreuses nationalités vers Huez. Riche en minéraux les plus pures, cuivre, zinc et charbon étaient tous minés ici avec un ratio risque / récompense causant parfois des avalanches mortelles dans les pentes raides.Au sol, l’Alpe devint rapidement un « hotspot » pour les sports d’hiver. En 1936 elle donna naissance à la première version de la remontée mécanique moderne. Donc le cyclisme, le Tour, ne sont arrivés que plus tard, 20 ans après, ce qui est difficile à imaginer sachant qu’il est probablement le col le plus connu dans l’histoire de La Grande Boucle. L’industrie et le tourisme mènent à l’ingénierie. Tout le monde sait que c'est l'une des route la mieux conçue du monde. La manière dont l’homme mesure cette montagne ? 21 virages en aiguilles en va-et-vient sur 13,2kms à une pente moyenne de 8,1%. En été, chaque virage, chaque kilomètre et toutes le rampes qui remplissent les espaces entre les virages sont animés par les maillots de cyclisme colorés et voix excitées venues d’ailleurs, des endroits comme l’Australie et la Russie. L’ingénierie routière transformée en monument par les courses de cyclisme. Comme le Giro et la Stelvio, la relation entre l’Alpe d’Huez et le Tour de France commença en 1952 avec une victoire d’étape gagnée par le légendaire Faustro Coppi ; Depuis, surtout à partir de la fin de années 70, ce petit village Alpin est un point clé sur la carte du cyclisme.Chaque virage a son unique histoire. Ils sont nommés après les gagnants des étapes (certains après deux d'entre eux) et où se sont produit leurs attaques iconiques. Ne mentionnez pas Lance. Le 7ème virage et aussi connu sous le nom de Dutch Corner puisqu'il est souvent plein de centaine d'Hollandais passionnés qui suivent le Tour. Le record man de l’ascension est Marco Pantani, qui en 1997 grimpa à la station en 37 minutes et 35 secondes et gagna l’étape. Le podium ce jour là se composa de Pantani, Jan Ullrich et Richard Virenque et leurs chronos se classent dans le top 10 de l’histoire. Cette édition particulière du Tour est considérée comme celle ayant le plus « améliorer la performance »… Ceux cherchant à faire un chrono, doivent commencer avec respect, et commencer tôt pour éviter la chaleur et la foule. Les quelques premiers kilomètres sont particulièrement rudes et il faut du temps pour trouver son propre rythme. Laissez vous emporter dans des train de pensées nostalgiques, imaginant toutes les belles batailles qui ont eu lieu sur la même route. En décomptant les virages de 21 à 0 - Armstrong ici, Schleck ou Sastre là bas.Le village de l’Alpe d’Huez n’est certainement pas le plus beau comparé à d’autres stations de ski en France. Toutefois, il est moins touristique et a une incroyable atmosphère de cyclisme. Tout le monde est enthousiaste et amical. Il n’y a pas de sentiment de rivalité, les gens échanges leur expériences autour d'un café, parlant de leur plans pour la journée. Un beau mélange de nationalités, toutes reliées simplement par le cyclisme.La montagne peut accueillir jusqu’à 1 000 cyclistes à la journée pendant la haute saison. C’est une analogie évidente mais inéluctable que ces vélocipèdes sont là pour miner l’histoire riche de cette montagne. Jugez là ou appréciez là. Et quand le deuxième expresso est bu, préparez-vous pour la descente tordue. Cette fois en comptant de 0 à 21. Conti ici, Hinault là bas.Pour en savoir plus sur les ascensions emblématiques autour du monde, consultez notre série Montagnes du Monde. CLAIM THE BADGE VIA STRAVA Photo & Video : Karol Jaworski

Passo dello Stelvio: Montagnes du monde #5 Je suis au col et cet endroit est laid » Un certain photographe a dit un jour. Il vit dans les montagnes, il travaille (la plupart du temps) dans les montagnes et c’est un grimpeur de montagnes, redondant. Donc il connaît les montagnes. Et il a raison. Dans une certaine mesure. Il y a une partie de Paso hello Stelvio qui est pleine de lignes à haute tension et de structures en métal. C’est n’est pas La Mélodie du bonheur mais plutôt la mélodie des motos et voitures sportives. Ce n’est pas forcement ce que vous montrera internet.Demandez à n’importe quel cycliste, professionnel ou amateur ils vous diront la même chose. C’est un col laid. Du moins dans le sens de l’effort nécessaire. Étant le troisième col le plus haut d’Europe, mesurant 22 km en longueur avec une pente moyenne de 7,1%, cela n’est pas surprenant. Cependant, les hommes passent ici depuis l’Âge de bronze et continuent de revenir année après année. Principalement à cause des virages, mais aussi pour les histoires. Depuis que le cyclisme est devenu un phénomène mondial, Stevlio inscrit sa place dans l’histoire du sport. C’est l’originel et le plus haut Cima Coppi (la récompense donnée au col avec la plus grande élévation dans le grand tour d’Italie) dans l’histoire du Giro.À partir de Bormio il y a un mélange de mouvements dans la montée; les routes lentes sont assez tendres et serpentent à travers les arbres de moyenne taille et les buissons jusqu’à ce que vous atteigniez une série de tunnels, même le décompte de 35 épingles et relativement décontracté. Alors que vous émergez des tunnels vous vous heurterez à la section principale des virages en épingles, la plus belle partie du côté Bormio. Vous ascendez en haut dans les gorges à la station hydroélectrique et son nid parfait d'épingle à cheveux. Sous ce qui peut être où ne pas être un sommet « laid », il y a une éclatante, éclatante beauté.Après les virages vous montez dans une vallée, le long d’un ruisseau, beau mais ouvert et donc hostile sous le soleil. Alors que vous suivez la crête en dehors de la vallée, faites un virage serré à droite au vieux bureau de douane, à gauche vous mène à la frontière Suisse et vous commencez à attaquer le haut plateau. C’est le morceau « laid » - roche ouverte et des virages pas assez serrés pour être amusants, ils sont modernes et ennuyeux. Le plateau est envahi de lignes à haute tension et le géant squelette d’acier qui les tiennent en l’air - ce n’est pas une cime de montagne isolée. Vous devez partager le sommet avec ceux arrivant par la puissance d’un moteur.Ces autres visiteurs n’on peut n'être pas la montée d’endorphine ou l’appréciation des histoires de cyclisme écrites ici. La météorologie a été la joueuse central du script, presque à chaque fois. La neige se dégagea seulement le jour avant le premier passage quand la Fausto Coppi s’inscrit lui-même et la montagne de façon permanente de l’histoire du Giro. L’image d’Il Campionissimo coupant seul dans les murs de neige durant le Giro de 1953 restera gravé à jamais. Et ce premier passage est immortalisé dans le prix Cima Coppi.Être le plus haut point jamais traversé par le Giro, entraine ses propres complications. Le Stelvio à une histoire d’altérations et d’annulations à cause du mauvais temps, et cela est confirmé par le fait qu’il a seulement était présenté 12 fois depuis son introduction en 1953. À cette élévation la fenêtre d’opportunité s’ouvre des fois fin mai ou début juin et se ferme de nouveau en septembre ou octobre. C’est ce qui accentue l’anticipation et l’appréciation quand les charrues raclent la neige et révèlent le bitume sombre lisse. Stelvio n’est pas seulement un col; c’est un précurseur d'une descente aussi dure que la montée et où les courses peuvent être gagnées ou perdues. Bernard Hinault et Jean-René Bernaudeau ont décidés de faire passer la victoire avant leur sécurité dans les tunnels à une voie du côte Bormio pour s’emparer du maglia rosa. l y a peine quatre ans la descente et la météo faisait toujours des ravages quand la communication de la radio, maintenant infâme, essayait de contrôler mais pas neutraliser la course plus bas. Trois coureurs, dont le candidat au titre Nairo Quintana, descendit en piqué sur les virages Trafoi, parfaitement ignorant du pantomime au sommet. Beaucoup dans le peloton pensant que la course avait été neutralisée, arrêtée pour qu’il puissent se vêtir de plus de couches possible.Que vous souhaitez vous arrêter au sommet ou non, ce n’est pas une question de goût. Le haut du col est flanqué d'hôtels fonctionnels, kiosques et des fast food qui servant du wurst. Mais levez votre tête et vous verrez le Refugio Garibaldi. Construit dans les années 60s à côté des ruines de l’hôtel Suisse détruit durant la Seconde Guerre Mondiale, c’est une célébration de la culture montagnarde. C’est pour cela que tout le monde, des motards aux enthousiastes de voitures sportives, jusqu’au photographes vététistes viennent ici. Oui, le col lui même n’est peut-être pas le plus beau, mais il faut l’oublier avec la beauté en dessous.Pour en savoir plus sur les ascensions emblématiques autour du monde, consultez notre série Montagnes du Monde. CLAIM THE BADGE VIA STRAVA Photos : Matt Wragg

Beach to Bonette La transhumance est le mouvement saisonnier des personnes et de leurs animaux entre le pied de la montagne et son sommet. En montagne, la première partie est l'ascension vers des alpages abondants en été, la deuxième partie est la descente vers les vallées pour s'abriter de l'hiver. À Saint-Étienne-de-Tinée, au pied sud du Col de la Bonette, il y a un festival annuel pour célébrer ce processus. Les cyclistes de la region Provence-Alpes-Côte-d’Azur ne sont pas si différents des bergers et de leurs troupeaux. Dès que les équipes de déneigement ont terminé leur bataille annuelle avec la neige, les cyclistes affluent à la Bonette. C'est une tradition annuelle pour le Café du Cycliste, même si cette année nous sommes un peu en retard à la fête. Normalement, c'est un trajet précipité jusqu'à la base de Saint-Étienne-de-Tinee pour se rendre au col alors que les bancs de neige sont encore élevés et que la circulation est faible (même si cette montée n'est jamais aussi fréquentée que ses homologues plus célèbres). Après avoir manqué la semaine d'ouverture en raison de notre avanture tout-terrain du Ventoux, pourquoi ne pas ralentir et monter pour le coucher du soleil ? De la plage jusqu’à la Bonette il y a une bonne boucle à faire. Et des statistiques à égaler – de zéro mètre au-dessus du niveau de la mer à 2 802 m en 120 km. Comme toute course sérieuse, il est préférable de la décomposer en parties qui forment le tout. INTRO: NOUS SOMMES DES ROCKS Nice n’a pas des plages de sables blancs. Elle a des galets, ces galets ovales lisses qui se forment dans les vagues et le tumulte des rivières qui coulent des sommets des Alpes-Maritimes. Rouler dans la direction opposée - vers le haut, toujours vers le haut - nous façonne, nous les cyclistes, tout comme les rivières façonnent les galets. We rode to the Promenade, put some galets in our pockets, clipped in and rode north. PRÈMIERE PARTIE : UNE RIVIÈRE LA TRAVERSED'abord les vastes plaines du Var, depuis l'estuaire de la Méditerranée, jusqu'au confluent avec d'abord la Vesubie, puis la Tinée. Localement, la vallée est connue pour son vent bidirectionnel. Vent de face le matin avant que la masse terrestre ne s'échauffe, vent de dos l'après-midi. Heureusement, nous avions prévu d'atteindre le sommet au coucher du soleil, donc ce n’était que du vent de dos jusqu'au pont.DEUXIÈME PARTIE : ENTRE LES ROCHESPlan-du-Var et comme un hameau, une porte d’entrée entre les plaines ouvertes et les gorges de la vallée. Presque immédiatement, la route s'accroche à la haute paroi rocheuse tandis que la rivière fait rage en contrebas. Il est facile de manquer la petite route vers la vallée de la Tinée sur la droite, qui comme l'eau est serrée entre les falaises des Gorges de la Mescla. La route et la rivière s'entrecroisent et nous découvrons un 'Parcours de pêche à la mouche'. De la pêche à la mouche dans le ventre de la montagne, une scène de tranquillité, bercée par le bruit des rapides. Apparemment, il y a une de politique de 'ne pas tuer'. Ce qui est un peu comme le rythme de la course. Avec une montée de 24 km pour arrive au sommet de la vallée, il s'agit de garder la poudreuse au sec.TROISIÈME PARTIE : ROCHE ROUGE & BUNKERSAprès la jonction qui mène jusqu’au Rimplas avec son Bunker équipé d’un court de tennis, le paysage change drastiquement. De la gorge grise profonde à la gorge plus haute et plus ouverte, il y a une bataille entre les marronniers verts presque lumineux et la roche de schiste rouge. Nous avions pris part à la recherche de Bunkers auparavant donc nous sommes pleinement conscients non seulement des forts en bord de route, mais aussi de ceux perchésau dessus de nous. Cette route était à l’origine d’une importance nationale pour son fondateur, Napoléon III, et plus tard d’une utilité nationale pour la sécurité lors de la seconde guerre mondiale. Il s’aplatit et serpent vers le nord avec un faux-plat Presque constant.QUATRIÈME PARTIE : SAINT SAVEURLes cyclistes sont, comme nous le savons, sauvés grâce au patisseries. Étant situé exactement au milieu de la vallée, la boulangerie de Saint-Saveur-de-Tinée est considérée comme un point essential pour recharger les batterie (même si vous n’avez pas de voiture). La tropézienne est trop bonne. Les rivières des vallées latérales alimentaient ici l'ancien moulin, dans un village qui était autrefois plus commerçant que touristique. A la périphérie nord, le Col de la Couillole monte hors de la vallée en direction de Roubion. Il est facile d'oublier dans cette ville endormie que le Tour passait par ici et que la Couillole a contribué à la grande défaillance du Canibal en 1975.CINQUIÈME PARTIE : À LA BASEIl y a beaucoup de grandes ascensions en dehors de la vallée de la Tinée. Toujours, sur le chemin de la Bonette, l'arrivée à Isola vous dit que la fin de la vallée est proche. Plus connu pour la station de ski à 2 000 m d’altitude de la vieille ville, Isola est le point de départ du Col de la Lombarde. C'est une belle ascension en soi et une scène de “What About Joe” pendant le Giro de 2016. Mais notre pèlerinage se dirige vers la 'Route la plus haute d'Europe', c'est-à-dire vers le haut de la dernière 'ascension' de la vallée. Au sommet de la colline avant la ville, la nature met en scène un spectacle de lumière comme pour suggérer que nous sommes arrivés au paradis du cyclisme.SIXIÈME PARTIE : SUR LES RAMPESIl n’y a pas le temps de s’arrêter à Saint-Étienne. Le coucher de soleil doit être à 21h00 sur la Promenade, mais le soleil plonge sous la ligne d’horizon de la mere n premier et la lumière doit faire une longue traverse pour atteindre la Cime.. La récompense pour nous vient du haut du hameau de Bouseyias, après la moitié de la montée. Le monde est divisé en deux parties; la lumière à l’Est et l’ombre à l’Ouest. Comme les gorges d’en bas, l’herbe verte qui mène tout en haut au Camp des Fourches est irisé. Nous sommes peut-être derrière les autres coureurs mais nous sommes en avance sur les bergers et leurs moutons et nous sommes entourés par la raison qui nous pousse à revenir. Nous entrons dans la dernière section de roches grises, parsemées de lumière et des derniers amas de neige. Le col est ouvert, mais la Cime a été fermée, par une barricade de neige. Nous démontons et suivons les derniers rayons. Distrait par la vue, les 15% de pentes sont moins douloureuses que prévu.OUTRO : EPOUSTOUFLÉ EN ALTITUDEC'est probablement l'effet de l'altitude. On oublie presque les galets dans nos poches. Enlever les cailloux et les placer sur le bord de la route c’est faire exactement ce qu'il était prévu - immédiatement, debout sur le paysage lunaire avec le soleil qui se couche derrière les sommets, le contraste avec la plage occupée au début de la journée est presque trop dure à comprendre. COUREURS NOTES Route Komoot - click here Footnotes: Photographie : Matt Wragg

Ça peak Le Mont Ventoux est une épée à double trenchant, parce que c'est le Mont Ventoux. Bien sûr, La Casse Déserte d'Izoard pourrait vous rappeler les pentes supérieures du Géant de Provence et les forêts de Turini peuvent avoir des bois similaire. Mais le Ventoux est tout, y compris unique. La grande forêt s'enroule autour des pentes inférieures. Des rochers de calcaire blanc au bord de la route. Ce mât rouge et blanc. Une surface si parfaite qui mène à un sommet légèrement surréaliste. Ce sommet n'est pas le Col de Ventoux. Ce n'est pas une porte d'entrée entre deux vallées. Vous pouvez faire le tour plutôt que de franchir la montagne pour relier ses villes relais. C’est, bien entendu, la plus grande montée de France avec ses 1911m d’altitude, juste pour le plaisir de monter. Et c'est une étape clé pour les cyclistes. Chacune des villes de base - Malaucène, Bédoin et Sault sont complètement remplies de cyclistes, de location et de magasins de vélos. Une Mecque du vélocipède. Comparé à l'isolement et à la sérénité des routes de l’arrière pays Niçois, c'est franchement, un choc. Des cyclistes....partout. Des moto.....partout. Des voitures de sport.... partout. Des camping-cars...... vraiment partout. Cependant, il y a toujours un moyen d'échapper aux foules enragées. Dans ce cas, c’est le tout-terrain. Il y a une quatrième montée inscrite au Club des Cinglés du Ventoux. Mais nous avons prévu une autre course, à partir de Bédoin, jusqu'à Malaucène, en passant principalement par des routes tout-terrain jusqu'au sommet, puis redescendre sur un terrain lisse.Le service national de cartographie français s'appelle IGN (Institut national de l'information Géographique et Forestière). La Forestière est un ajout récent mais indispensable. Les routes forestières sont des infrastructures nationales qui dépendent du financement public et de l'accès à des terres parfois privées. Dans le Ventoux, où l'on pratique des activités forestières depuis le XIIIème siècle, ces activités étaient sans nul doute les plus importantes. Si vous roulez à VTT, vous les trouverez délimitées par des lignes blanches avec un contour à pois noir. Classés sous les routes nationales et les routes départementales, les chemins départementaux sont des pistes de gravel.Une piste peut signifier une multitude de chemins détournés. Un chemin, un sentier, un chemin étroit, un chemin large, une piste, et même une piste de danse si vous le voulez vraiment… En théorie, tous ceux marqués sur les cartes IGN devraient être praticables à VTT. En théorie. C'est la différence entre ce qui est écrit sur le papier et la réalité du terrain qui fait de la lecture de cartes une expérience plus excitante qu'il n'y paraît. “Non pavé” signifie qu'il n'y a aucune garantie. En prenant la Piste des Graviers Blanc, il devient évident que l'eau de pluie de printemps a tout chamboulé, créant des canaux remplis de roches qui ne sont certainement pas bonnes pour une progression. Les pentes les plus basses sont les pires.Après la première série de virages abrupts et bruts, un signe du bitume apparait. Mylène est si heureuse qu'elle descend et embrasse le sol. Puis elle cueille une poignée de thym sur le bord de la route. L'effet nasal est plus fort qu'un inhalateur de salbutamol. Ce qui est une bonne chose car le bitume dure 100m. En dehors des rires, il n'y a pas de son. Parce qu'il n'y a personne. Pas même des randonneurs. C'est pourquoi nous choisissons les pistes de gravel. Au fur et à mesure que l'altitude augmente, la piste traverse la montagne plus longtemps et s'enfonce plus profondement dans la forêt avec de grands cèdres et sapins. Les longues lignes droites offrent la lumière du soleil et l'ombre à même mesure. Quand le mistral ne souffle pas, la fameuse chaleur du Ventoux nous fait apprécier d'autant plus la brise marine de la Riviera.Nous arrivons finalement à un grand carrefour de pistes, ce qui soulève la question de savoir combien d'autres façons de monter la montagne en tout-terrain ? Après cela, la route s'adoucit et la vitesse augmente. Tout comme le font les nuages. Le drame de la montagne se déroule devant nous. Avec toutes les distractions, la fin de la piste arrive plus vite que prévu. Et c'est comme rejoindre une autoroute. Les coureurs qui passent dans les deux sens en pelotons ne s’arrête plus de visages douloureux regardant vers le haut et d’yeux regardant vers le bas. Un cycliste s’appuie sur la glissière de sécurité après être tombé à l’endroit où le chemin de terre rencontre le tarmac.Le tout-terrain, qui a commencé à Bédoin, s'est incurvé autour de la montagne et nous grimpons maintenant les quatre derniers kilomètres du versant de Malaucène. Il y a surtout des passionnés de vélo de route mais il aussi d’autres types d'aventuriers à deux roues – VTT, moto, vélos couchés. Et il y a une atmosphère spéciale dans le dernier kilomètre jusqu'au sommet. Le photographe résident sur la dernière épingle à cheveux gauche crie d'encouragement tout en prenant des clichés qu'il espère lui faire gagner quelques euros. Il s'agit cependant d'une belle reconnaissance des efforts de chacun pour atteindre le sommet.Pour ceux qui roulent en VTT, c’est Presque une règle d’or pour atteindre le sommet ; le trajet ne s'arrête pas là où la route s'arrête. Andrea repère un chemin étroit serpentant vers le plus célèbre des mâts. La vue d’Andrea combattant les degrés et les roches avec en arrière plan l’antenne alors que les nuages tourbillonnent autour du sommet est époustouflante. Arrivés au sommet, il est temps de profiter des 21kms de descente en courbe. Mais l'air est épais avec des particules volantes au vent. La bouche fermée, les lunettes sur le nez, les arrêts sont réduits au minimum. C'est un rappel que la nature passe avant le terrain de jeu. RIDERS' NOTES Footnotes: Photographie : Matt WraggMont Ventoux, Mont Ventoux, France

The Tumble : Montagnes du monde #4 Le sud du Pays de Galles peut offrir un parcours très différent du Paris-Roubaix mais les deux lieux, qui, sur papier n’ont l’air d'être des endroits pour rouler, partagent une histoire commune dans le développement du sport, dans leur environnement. L’histoire est née sous terre, dans des mines désertées qui ont aidé à lancer la Révolution Industrielle. Alors que l’Enfer du Nord a les pavés d’Arenberg, les Brecon Beacons ont des pistes de L’Iron Mountain, Aka, The Tumble. C’est un des cols les plus iconic du nord de la Grande-Bretagne, ses environs offrent une montée graveleuse.Considérée comme la passerelle vers les vallées du Sud du Pays de Galles, où les villages sont apparu, alors que les industrialists ont découvert les réserves de fer et de charbon sous les paysages ondulants et verdoyants. Avec 4,7 km en longueur et une pente moyenne de 8,2% ce n’est pas surprenant qu’elle soit la préférée parmi les rouleurs locaux et le sommet final du Tour de Grande-Bretagne en 2014.Et les cyclistes qui connaissent l’histoire du Tumble le prendrons du côté de Govilon pour monter vers et dans les terres profondes et rurales du Pays de Galles. La pente est gentille au début et devient plus raide après 800m en roulant dans les zones boisées. Cachées sous le tunnel du feuillage des arbres, les pentes initiales sont implacables. Un maillage empêchant le bétail de sortir, qui signale le début des landes, une pente plus docile mais qui expose souvent à un vent épuisant.Alors que les arbres disparaissent, la route s’aplatit, la vue se dégage à votre droite. Par une journée éclaircie, c’est pittoresque, avec seulement des collines roulantes et des terres agricoles vertes. Les routes ondulées vers le sommet, descendant légèrement avant de remonter pour la finale à Keeper’s Pond. Liez vous d’amitié avec les moutons alors que vous vous couvrez pour la descente vers Blaenavon, le site du patrimoine Mondial de l’UNESCO, un mémoire vivant des villages miniers. «L’énorme ferronnerie et le Big Pit, les canaux, les chemins de fer et les maisons terrassées où les travailleurs récupèrent de leurs efforts souterrains. En toute évidence, ce qui est considéré comme un des éléments majeurs de la Révolution Industrielle en Grande-Bretagne.Et, comme le montre l’histoire du cyclisme, ces lieux et cette époque forgeaient des hommes durs à qui le vélo permettait de s’échapper quelques instants et, pour certains, de se faire une nouvelle meilleure vie. C’est impossible de lire à propos du cyclisme Gallois sans croiser l’histoire d'Arthur Linton. C’est un conte de talent remarquable et de succès suivi de tragédie. Avec son salaire de miniers il achète un Grand-bi avant de progresser vers une forme plus familière de « bicyclette de sécurité ». En 1890 il gagnait des courses et son ascension vers la célébrité culmina en battant le record des 100 miles au vélodrome d'Herne Hill, avant de déménager à Paris. Il est devenu un pistard à succès, gagnant même dans le fameux vélodrome d’Hiver à Paris, et cette forme se traduira naturellement sur la route. Mais là se trouva le problème.En 1896 Linton retourna à son pays minier, cette fois en finissant quatrième à la première édition du Paris-Roubaix. À l’époque, elle était considérée comme la petite soeur de la plus grande course à une étape sur le calendrier, Bordeaux-Paris. Pendant la course, des problèmes mécaniques l’ont mené vers une chute, ce qui l’amena à changer de vélo, puis de se tromper dans un virage, de rechuter ensuite et finalement, une course désespérée à la ligne d’arrivée. Après beaucoup de fureur par rapport à sa déviation de parcours et le changement de route qui n’étaient pas communiqués aux rouleurs, Linton a été récompensé en victoire commune avec Gaston Rivière.Mais le mal est fait. Il participa à plusieurs courses à Londres et à Paris et ne pouvait pas finir à cause de sa santé fragile. Linton retourna à Aberaman aux Pays de Galles du sud seulement pour s’éteindre éventuellement d’un diagnostic officiel d’une fièvre de typhoïde. Le diagnostic, non officiel lui, était une combinaison d’épuisement physique et de dopage supposé. C’est une légende d'une ascension et d'une chute qui sert de rappel du vrai privilège de pouvoir grimper des cols magnifiques, tel que The Tumble pour le loisir. Alors, quand vous grimpez ces premières pentes raides, souvenez-vous d'Arthur Linton, souriez et n’oubliez pas de réclamer votre badge après.Pour en savoir plus sur les ascensions emblématiques autour du monde, consultez notre série Montagnes du Monde. CLAIM THE BADGE VIA STRAVA Photos : Luke Davies

Adventure commute noun: commute; plural noun: commutes. 1. A regular journey of some distance to and from one's place of work."the daily commute" No app in its right mind would suggest this route, but perhaps that’s the aim. Twenty kilometres there. Twenty kilometres back. Most days the aim is to arrive quickly and efficiently. Carve a trace amongst the buses and taxis until you join the daily peloton for the usual single-focus ride: across the bridge, along Embankment and back amongst the buses and taxis to the finish.Why not make the regular irregular? Deviate from the beaten path to find a more beat-up track that makes your ride, well, more upbeat.Head to Richmond Park on any morning and you’ll find plenty of cyclists. Smashing out laps or simply passing through, on bikes ranging from worn out workhorses to aero TT stallions, punching holes through the morning air. But it’s a big green space amongst the grey, and a chance to get amongst the foliage in the morning mist. Early in the morning the single tracks around the park are deserted. It’s a chance to play; to ride amongst the deep grass; an opportunity to ride solo at a time when most are either sleeping or on someone else’s wheel. And the gravel demands your focus on one thing and one thing only: riding.Exit the park, and instead of the bus lane, get up close to the river. In the shade of the trees, interspersed with sudden shafts of light breaking through the undergrowth, you feel the coolness of the early morning. The river to your left, the boat houses to your right. Instead of white vans and bin lorries to accompany you, you have dog walkers and runners. The sight of rowers is somehow relaxing, seeing them effortlessly cut through the water, nothing in their way. On this ride, everything is going against the flow, in every possible way.Then it’s time for some bridge roulette. The next one will do. Head north of the river, and see where you end up. The further you get, the mind starts to focus. A flurry of cars and traffic lights greet you as you hit the main road. Then Hyde Park gate appears, and there is calm again. Busier than Richmond earlier, the paths are littered with riders who have become fatigued with the battle on the bitumen.Getting closer to the City and some things are unavoidable. As you exit the park past Marble Arch, you can start to feel the pressure mounting. A sense that time is running out, queues and traffic beginning to build. Time to head east. At this point imagination helps to maintain the illusion – to maintain the adventure. Ducking down side streets, riding cobbles, climbing walls. Scouring the urban forest for all it has to offer…past the Horse Hospital and onto the Panther House.Then everything is clear. Buildings look familiar, and it becomes apparent that these roads have been ridden before. Work is just around the corner. Time for one final stop, to reflect on the journey.As you cross the square, the suits are beginning to arrive, stale from the underground, gripping their daytime drug coffee cups. A quick glance at the bike where white dust and grit clings to the down tube; remnants and reminders of the ride in. An extended commute. An adventure commute. One that makes the post-ride coffee taste better and adds endorphin highs to the day ahead.

Bear Mountain: Montagnes du monde #3 La Statue de la Liberté, Empire State Building, Brooklyn Bridge et Central Park sont tous des monuments connus synonymes de New York City. Cependant, demandez à n’importe quel cycliste pour leur choix et ils mentionnerons probablement Bear Mountain. Bien que, il n’est pas techniquement dans les limites de la ville, c’est le pic le mieux connu accessible a tous les cyclsites de New York City. Situé à approximativement 50 miles au nord de la ville parmi les hauts-plateaux de la Hudson River valley, à portée de main si une grosse journée est planifiée.Pendant le Guerre de la Révolution Américaine, la Hudson River valley était considérée comme une zone stratégiquement critique. Gagner le control de la rivière voulait dire contrôler les provisions, les hommes et le matériels entre les états de la Nouvelle-Angleterre et ceux plus au sud. Des restes des batailles combattu, telles que la fameuse Bataille de Forts Clinton et Montgomery, peuvent encore être vu éparpillés dans les limites de Bear Mountain State Park. Aujourd’hui, le park est surtout fréquenté par des gens qui essai d’échapper à la ville - cyclistes inclus.Il y a plusieurs façon d’atteindre Bear Mountain. Une manière, que beaucoup de cyclistes considèrent comme la route pittoresque, est de rentrer dans la parc par le nord sur Seven Lakes Drive. Comme le nom l’implique, le route vous mènera à travers sept lacs dans le Harriman State Park sur des routes principalement dépourvu de circulation. Pendant les journées d’été, un plouf d’un le lac est un must ! Les vues, cependant, arrivent quelques kilomètres et montées plus loin avant d’atteindre Bear Mountain. La route la plus directe - et celle qui compte sur Strava - et celle qui entre le parc par la route pavée de l’entrée du sud par 9 West Highway ou 9W comme les locaux l’appelle.À son sommet, Bear Mountain a une élévation juste en dessous de 1,300 pied (396 m) sur une distance de 4,5 miles de route pavée magnifique - une petite colline comparée aux cols le plus connu au monde. Toutefois, ce qui lui manque en grandeur se compense par les meilleurs vus des hauts plateaux d'Hudson. De l’entrée sud, les premiers mille vers le rond point devient très raide comparé au reste du col - avec une pente de 9%. Suivez le rond point au nord vers Seven Lakes Drive et la route redescend à 5%-6%. Après 2,5 miles prenez a droit à Perkins Memorial Drive - nommé après l’homme qui a aidé à créer le parc.Pendant la plupart de l’hiver, cette route est fermée aux voitures - parfaite pour aller chercher les KOMs - mais faites attention aux randonneurs parce que le Appalachian Trail traverse Bear Mountain. Une fois sur Perkins Memorial Drive le route se raidit à 10% alors qu’elle s’ouvre pour révéler la vue de Hudson valley. La section étroite redescend à 5%-6%; attendant d’être attaquée so vous avez assez en réserve pour l’effort final. Une fois arrivé à Perkins Memorial Tower, vous savez que vous l’avez gravit. De là, vous êtes récompensé avec un vue incroyable. En fait, vous pouvez voir quatre état du sommet de Bear Mountain - New York (obviously), New Jersey, Pennsylvania et Connecticut. Par une journée clair vous pouvez voir ligne d’horizon de Manhattan et voir tout le chemin parcouru! Et la distance est ce qui fait de Bear Mountain un challenge - il y a entre 50-60 miles (80,5-96,5 km)à rouler avec d’arriver en bas de la montée. Pas besoin d’un mathématicien pour savoir que l’aller et le retour depuis la ville plus de 100 miles (161 km) à la journée. Peut être, la meilleure chose à faire et de rouler de l’autre côté de la Hudson et prendre le train à Peekskill jusqu’à la ville. Mais assurez-vous d’en prendre un frais pour apprécier le train du retour.Pour en savoir plus sur les ascensions emblématiques autour du monde, consultez notre série Montagnes du Monde. CLAIM THE BADGE VIA STRAVA Photos & Texte : Donalrey Nieva

Tai Mo Shan: Montagnes du monde #2 Alors que les températures bipolaires et la foule dense font que Hong Kong est un candidat peu probable pour rouler, la culture du cyclisme dans la ville s’est rapidement développée ces dernières années. En fait, c’est une des industries du cyclisme qui grandit le plus vite sur le globe. Et avec la 2ème plus grande concentration de milliardaires et parmi les meilleurs Dim Sum au monde, rouler à Hong Kong veut dire côtoyer les élites mais aussi manger comme un roi.L’expansion des territoires d’Hong Kong veut aussi dire qu’il y a des nombreuses routes à explorer et dans une ville si épaisse avec intensité, le besoin de sortir et aussi essentiel que l’oxygène.Grimper est une des raisons pour lesquelles le cyclisme à Hong Kong est si reconnu. Le Pic Victoria est une des montagnes les plus connues et se situe en plein centre de l’île de Hong Kong. La montée du Foi Go Shan se vante d'une pente entre 15% et 20%. Et le Pic de Lantau à l’île de Lantau est surmontée d’une statue massive de Bouddha.Mais la plus iconique et la plus haute montagne de Hong Kong est Tai Mo Shan. Une fois connue pour un type de thé vert nommé « Cloud Tea », Tai Mo Shan est aussi connue sous le nom de « Cloud Mountain » parce qu’il y a constamment des nuages au sommet. Les cyclistes disent que quand les conditions sont bonnes, on a la sensation de faire partie du ciel.Avant d’atteindre le segment de Tai Mo Shan, vous vous échaufferez sur une section appelée « route twisk » qui commence à la station de Tseun Wan. Elle fait environ 6 km de long et la pente est plutôt tendre - une préparation parfaite pour vos poumons et jambes avant que la montée devienne plus punchy sur Tai Mo Shan.En sortant de la « route twisk » vous passerez le panneau « Tai Mo Shan Country Park ». C’est l’indication que vous venez d’entrer dans le segment du col - une route sinueuse de 2,5 km et une pente stable d’une moyenne de 9%, jusqu’au sommet.Les tous nouveaux ont tendance à se faire avoir par la pente relativement facile au pied de la montagne, mais elle devient de plus en plus dure jusqu’à ce que vous atteignez les trois derniers virages serrés avant d’arriver au sommet. Une fois dans cette section de virages, il est temps de sortir tout ce que vous avez dans les jambes pour finir le col en beauté. Avec la montée terminée, tout ce qui reste à faire est de descendre à Choi Lung pour leur fameux Dim Sum. Pour en savoir plus sur les ascensions emblématiques autour du monde, consultez notre série Montagnes du Monde. CLAIM THE BADGE VIA STRAVA Photos & Texte : Far Ride Magazine

Qu'est ce que la Longue Distance? Du cercle intime des grands rouleurs, passé de l'autre côté de la barrière au point charnière de la culture populaire. La Transcontinentale, la French Divide, la TransAm Race - le cyclisme ultra distance est maintenant dans les normes.. Il est lié a un long (oui, on sait ...) et profond passé Français, mais comme d'autres sports extrêmes, ayez une conversation avec un étranger et la question reste la même - 'mais pourquoi'? Les Trois Amigos - Matthieu, Elisabeth et Gregory - de Due North, l'aventure du magasin de Nice à celui de Londres, tentent d'expliquer le quoi, le pourquoi, le comment et ce que la longue distance leur rend si bien. QU'EST CE QUE LA LONGUE DISTANCE?MATTHIEU Notre discipline, notre façon de rouler, s'inspire de la tradition Audax, des randonnées sportives, des Brevets de Randonneurs Mondiaux. La distance est une donnée très subjective, mais je crois que l'on peut commencer à s'inscrire dans 'la longue' quand on passe à minima la journée sur la route, ce qui ouvre la porte à des trajets tournant autour des 200 km et tout un champs de possibilités sur le type de parcours. Une fois cette expérience acquise, il devient naturel de rallonger les journées, d'emprunter la nuit, d'être en autonomie complète pour faire face à chaque situation et continuer d'aller voir un peu plus loin. Ici s'ouvre alors la possibilité des grandes traversées allant de quelques jours à plusieurs semaines, dans un cadre amical ou s'inscrivant sur des épreuves officielles.ELISABETH C'est une façon de rouler qui existe depuis les débuts du cyclisme et qui combine à mon sens un aspect d'endurance et de voyage. La tradition de la randonnée au long cours ne s'est jamais perdue, et s'est perpétuée en France dans des épreuves comme Paris-Brest-Paris, les diagonales, les flèches, etc. Il me semble qu'on peut commencer à parler de longue distance au delà de 200 km par jour, avec roulage de nuit. Ce que nous avons fait en avril est à la limite de la longue distance. Dans la pratique sportive, la longue distance modifie la notion de performance : on ne parle pas de moyenne de roulage mais d'un temps de déplacement global pour aller d'un point A à un point B. La gestion des pauses est plus importante que la vitesse sur le vélo. Elle implique également une vraie connaissance de son corps, notamment au niveau du sommeil, de l'alimentation et de l'hydratation - et bien sûr de la récupération. Un vélo de longue distance doit donc être avant tout un vélo sur lequel on se sent bien, confortable avant d'être performant.GREGORYLa longue distance représente l’école de l’humilité et de la patience. C’est quelque chose qui demande beaucoup de prudence car rien ne se passe comme prévu et cela demande une capacité a sortir de sa zone de comfort, peu importe la taille de celle ci.POURQUOI FAIS-JE DE LA LONGUE DISTANCE ?M: Pour combler deux aspects de ma personnalité. D'un côté j'ai une nature contemplative et curieuse, et d'un autre j'avoue être nerveux et avoir du mal à me canaliser au naturel. La pratique hypnotique, binaire, du cyclisme a su régler mon énergie, lui trouver son rythme. Elle me permet de trouver l'équilibre entre cette dépense énergétique inutile et mon oisiveté naturelle en lui donnant un sens, devenant le moteur (au sens littéral du terme) de ma curiosité. Elle me permet d'avancer, de découvrir de nouveaux lieux, de gravir de nouveaux cols, de prendre plaisir au pilotage d'une machine bien réglée mais également de ramener du contenu graphique de ces aventures qui deviendra l'axe principal de mon quotidien professionnel entre deux sorties.E: D'abord, je ne fais pas que cela, ma pratique habituelle, ce sont des vacances à travers la France avec des journées de 120 / 150 km par jour, sans regarder le chrono, pour me promener. Ensuite, je fais de la longue distance parce que cela correspond bien à ma physiologie et à ma psychologie : je suis endurante et persévérante, je ne souffre pas vraiment de l'effort sur la durée. Je me suis avérée être bien plus à l'aise sur les longues sorties que sur les efforts brefs et intenses. Comme tout le monde, j'aime savoir où sont mes limites, et je prends plaisir à relever des défis réalistes. Enfin, je garde un émerveillement intact devant la distance qu'on peut traverser sur un petit tas de ferraille de 10kg à la seule force de ses mollets. Je n'ai pas de voiture, rouler loin à vélo, c'est une forme de réaction envers certains comportements de certains de mes contemporains - aller chercher le pain en voiture… 1 tonne de ferraille pour trimballer un humain de 70kg !G: Car je cherche quelque chose, quelque chose que le quotidien ne peux pas m’apporter, une routine différente, un regard neuf sur les choses. Une douche prend une toute autre dimension quand c’est la première depuis 3 jours, un texto encouragement donne des ailes même a 1000km de distance alors qu’on pense abandonner et à rentrer a la maison. Ce sont ces emotions que je recherche et que la longue distance m’apporte. Se perdre pour mieux se retrouver en somme.DE QUOI A-T-ON BESOIN POUR FAIRE DE LA LONGUE DISTANCE ?M: L'aspect mental est personnel, il est fondamental de trouver son équilibre et dans une certaine mesure un sens à nos errances. Ou tout du moins de nous y faire croire. Une fois acquise l'expérience physique et mentale j'attache de l'importance à avoir un matériel de qualité et adapté. Un vélo bien équilibré entre confort et rendement, une position agréable qui se fera oublier, une solution de bagagerie pratique et l'équipement textile dédié. Si les embûches et pépins feront toujours partie de l'histoire, partir avec du matériel conçu et éprouvé pour de longues heures en action est un réel bénéfice. Il permet de se focaliser sur les choses importantes en n'étant que peu perturbé par les petits traquas. Et d'un couteau, un couteau ça sert toujours. E: D'abord il faut en avoir envie. Il y a plein d'autres formes de cyclisme, celle-ci n'attire pas forcément tout le monde. Ensuite il faut un bon entraînement. Pas forcément ultra sportif, mais il faut acquérir une habitude des longues heures de selle. Il est indispensable d'avoir trouvé les bons réglages de la position sur le vélo pour ne pas se blesser. Il est important d'avoir testé et validé son matériel pour ne pas se retrouver coincé bêtement par un problème matériel. Enfin, il faut avoir le goût de l'effort et une certaine envie du dépassement de soi, ainsi qu'une forme de patience. C'est important de bien s'entendre avec soi même et de savoir où s'arrêter pour ne pas se faire mal. C'est une discipline qui rend introspectif et contemplatif, ça calme les grands nerveux…! De mental, beaucoup de mental. Peu importe la distance, le temps altère les emotions, qui prennent des dimensions tout autre (passer du rire au larmes en moins de 5 minutes), et cela requiert une capacité a tricher avec son cerveau pour lui faire croire que tout va bien.QU’EST CE QUE JE TIRE DE LA LONGUE DISTANCE ?M: Une sensation de hors temps. D'un réel irréel. Toute temporalité évolue, se distord, au bout de quelques jours l'aspect animal prend une part plus importante de nos comportements, les sens s'aiguisent, les sentiments aussi. Une satisfaction. Celle rétrospective d'avoir parcouru 'tout ça' sans l'aide de personne, d'avoir transpercé la vie d'un pays comme une flèche silencieuse et d'y avoir élu son terrain de jeu. Des histoires d'amitiés hors normes. Qu'est-ce que je tire de la longue distance ? Eh bien un sacré shoot d'endorphine ! Et le plaisir d'un long voyage, qui se déroule comme un film quasiment ininterrompu. Et la satisfaction d'être allée loin avec des moyens mécaniques simples. Et enfin une pause dans le quotidien, car les seules préoccupations sur le vélo sont d'ordres esthétique devant le paysage, physique et logistique, à très court terme. On est en quelque sorte contraint à l'immédiateté et ça fait du bien.G: Des souvenirs, bons ou mauvais, mais inoubliables. Des amitiés aussi, parfois inattendues et souvent fortes et surtout, une perspective différente sur le monde car les attentes sont moindres quand on voyage avec un vélo et son sac de couchage. Footnotes: Photography by Manivelle.cc

Sa Calobra: Montagnes du monde #1 Ingénieur Antonio Parietti né à Palma ne le savait pas. Ni la majorité des milliers de cyclists qui ne visitent que les îles balnéaires de Majorque chaque année. Mais ce sont des âmes soeurs : des amoureux de la nature et des pourvoyeurs de belles routes. Nous cyclistes remercions Parietti pour un des rubans de tarmac les plus finement posés en Europe : Sa CalobraAyant complété son diplôme de génie civil à Madrid, Parietti retourna à Palma et a presque immédiatement été engagé dans un nouveau projet de route, avec pour objectif de rendre la beauté sauvage des lieux plus accessibles sur l’île. Le premier de ses exploits fut révélé en 1925, ouvrant le chemin vers le phare Formentor sur la partie là plus au nord de l’île. Une beauté de route qui serpente le long de l'arête du Cap de Formentor, on peut la considérer comme un entraînement pour un chef-d'oeuvre à venir. Sa Calobra est la route la plus vénérée sur l’île de la même manière par les ingénieurs et les cyclistes.Les locaux ont plusieurs surnoms pour le col : « La Cobra »; « Le Noeud »,« La Cravate » ou simplement « Le Trou ». Sa Calobra est le petit village dans la baie, au fond et précédemment était atteignable seulement par bateau. La route de Parietti changea ça. Elle ouvrit en 1932, un an avant que le Tour de France introduisit des points bonus pour la classification de montagne et rendit aux grimpeurs la partie la plus importante du cyclisme professionnel. Et il est ainsi à Majorque.Sa Calobra est l’endroit où le massif de Serra de Tramuntana, qui dominent le nord et l’ouest de Majorque, rejoint la mer. Aller à Sa Calobra n’est donc pas facile, premièrement vous devez grimper et puis apprécier la descente en piqué dans le trou du port. De Palma vous devrez vous préparer à un parcours avec des statistiques similaires aux étapes de grands tours, et des sommets additionnels au Coll de Soller et Puig Major sur le voyage de l’aller.Par chance, Serra de Tramuntana est captivante et a été reconnue comme un site du Patrimoine Mondial de L’UNESCO, récompensée pour son équilibre bien maintenu entre l’impact humain et la préservation de richesse naturel. Parietti suivit la même philosophie.Il a été cité qu’il préférait suivre le contour des montagnes plutôt que percer à travers et changer le paysage naturel. Complimenter et non couper. C’est pour quoi le ruban est si parfaitement beau et il n’y a pas moins de 26 épingles entre la mer et le fameux virage en cravate de 270 degrés en haut. La pente constante offre une montée souple.Toutefois, souple ne veut pas dire facile, et Sa Calobra et le col le plus dur de l’île, mesurant 9,4kms en distance avec un pente moyenne de 7%. Comme notre propre Col de la Madone, c’est le parfait terrain d’essai sans jonctions et des pistes stables pour aider à extraire la puissance. Le KOM de Strava est officiellement détenu par Sergio Henao avec un temps de 24:54. De simples mortels sont contents de faire moins d’une heure et un bon temps est autour de 40minutes.C’est une contradiction de parler de statistique étant donné l’objectif de cette route et la beauté des montagnes environnantes. C’est une montée de destination, une aventure et on advise que vous ne restiez pas coincé en regardant votre potence.Pour en savoir plus sur les ascensions emblématiques autour du monde, consultez notre série Montagnes du Monde. CLAIM THE BADGE VIA STRAVA Photos : John Braymard

Week-end prolongé: Père & fils Le Week-End Prolongé (n) : Un ou deux jours de plus pour prendre le temps et trouver un endroit à part pour pédaler. Quelque chose de simple. Se lever, prendre son barda et aller de l'avant. Pédaler pour s’aérer l’esprit. Paul-Louis Clermont, 72 ans, est en train de régler le vélo qu’il vient d’emprunter à l’atelier du Café. Il tente de se remettre en selle avec ce VTT électrique Scott qui vient rejoindre sa collection personnelle assez fournie : des vieux vélos en acier aux gravels personnalisés, en passant par des VTT non suspendus et des éditions spéciales en carbone. Son fils est là pour l’aider. C’est notre co-fondateur, Rémi, qui sait parfaitement que les réglages, pour son père, sont tout aussi importants que l’analyse du trajet Strava après l’arrivée. Michel Icard, 61 ans, avec son éternel sourire aux lèvres et des yeux qui pétillent, nous rejoint. Il pose son sac devant le bar du Café. Ce sac arbore encore son numéro de coureur du championnat du monde Gran Fondo de l’an dernier. Michel, grimpeur dans l’âme, était déçu de finir seulement 14ème à cette course de sprinters... Florent, son fils, arrive en même temps, après avoir passé la matinée à aider des touristes à enfiler leurs skis à Auron. Ancienne étoile montante, Flo partage aujourd’hui son année entre la montagne en hiver et le vélo en été. C’est sa première vraie sortie vélo de 2018. Il s’inquiète un peu de ne voir que la roue arrière de l’ancien.... Cela fait des mois que nous soupirons après ce week-end prolongé. Vraiment. Chaque soir et chaque matin, les ferries sont au port pour nous rappeler que la Corse n’est pas si loin de Nice. C’est un choix qui s’impose pour le Café du Cycliste : pas de portiques de sécurité à l’aéroport, pas de vélos à empaqueter... rien qui ne vient interférer avec le voyage. On ne plaisante pas avec la Corse chez les Icard. Michel (ou « Mich Mich » pour les Niçois qui partagent le bitume avec lui) est marié à une Corse. Lui et son fils Flo retournent au moins une fois par an à la maison de famille, perdue dans les montagnes du sud. Flo nous confie que pendant ses années de semi-professionnel, alors qu’il lorgnait sur un contrat pour passer pro, ses entraînements les plus difficiles ont été sur les routes corses. « Jamais plat »('never flat'), ajoute-t-il. Et avec tous ses pics et promontoires qui se voient depuis la mer, personne ne peut le contredire !Camp de base à Bastia. Le Cap Corse sera la première épreuve. Une randonnée de 100 km pour faire le tour de cette péninsule dans le sens contraire des aiguilles d’une montre et partir aux premiers rayons du soleil de l’est pour aller voir le soleil se coucher à l’ouest. Paul-Louis remet immédiatement en doute l’itinéraire : « Si nous partons vers l’ouest, ça veut dire que nous finirons par le col de Teghime ? ». Paul-Louis est alsacien, mais il connaît si bien les routes et montagnes du pays que c’est à se demander s’il n’a pas une carte Michelin de chaque région implantée dans le cerveau. Il n’a jamais fait de course et n’a jamais appartenu à aucun club. D’ailleurs, il préférera mille fois faire l’ascension nocturne du Ventoux que de faire de la compétition. Mais il a fait du vélo toute sa vie. Pour le plaisir, pour lui-même, et avec son fils. Rémi est fait du même bois. Son père l’a aidé à appréhender le cyclisme autrement, le préparant à toujours s’échapper du peloton. Le Cap Corse vous plonge immédiatement dans cette atmosphère d’isolement palpable dans toute l’île. À droite, l’horizon qui se perd sur la mer, à gauche les pics enneigés. Et non ce n’est pas un cliché, c’est vraiment cela la Corse : une montagne en pleine mer. Erbalunga est la première carte postale de notre randonnée. Petit port de pêche calme et charmant qui vit encore de cette activité. L’île entière est bordée de tours génoises, réminiscence de siècles de guerre.Un petit conseil : ne faites jamais le tour du Cap Corse hors saison sans réserver une table pour midi. La tranquillité, c’est une chose, mais faire 50 km alors que le ventre crie famine, c’en est une autre ! Pour Mich Mich, l’une des meilleures épreuves d’ultra-endurance (l’une des nombreuses disciplines qu’il pratique) est d’arriver en ville, de passer au travers de toutes les bonnes odeurs qui sortent des restaurants pour arriver jusqu’à l’assiette. Parce que bien qu’il soit fin comme un haricot vert, Mich Mich mange aussi bien qu’il grimpe. Il sait très bien comment ravitailler la machine : peu à la fois, mais souvent. Quoique le « peu » soit relatif... Flo et Rémi pourraient en prendre de la graine pendant qu’ils se remémorent leurs premières difficultés et comment leur père respectif les ramenait en petits morceaux à la maison. Après avoir trouvé par hasard de la charcuterie digne d'un roi à Centuri, les quatre compères empruntent l’une des routes côtières les plus spectaculaires que connaissent les cyclistes. En certains endroits, la route à une voie prétend être une route nationale, mais la ligne blanche ne trompe pas : impossible de passer à deux voitures de front si on souhaite rester en vie. Elle est suspendue au flanc de la montagne dont les racines disparaissent dans la mer et semble se perdre dans les méandres rocheux, n’offrant pour seul horizon que le bleu de la mer et du ciel. Le groupe progresse en formation serrée, profitant du tapis d’asphalte lisse et du panorama. Peu de mots sont échangés, mais qu’il y a-t-il à ajouter quand on y pense ?À l’ouest, le soleil égrène les heures comme un sablier au fur et à mesure qu’il se rapproche de l’eau. C’est lui qui décide quand les coureurs partent et quand ils arrivent. Objectif : la baie de Nonza. Coucher de soleil sur la plage, les pieds dans l’eau pour reprendre des forces le second jour. Paul-Louis, du haut de ses 72 ans, souffrait plus du froid que nous et il a donc choisi de renoncer. Flo, pour sa part, a préféré jeter des cailloux et essayer d’asperger Rémi et Mich Mich qui ne demandaient qu'une chose : profiter de la vue. Après avoir couru un gran fondo, les endorphines se libèrent. La seule solution est de manger plus. Au restaurant, le serveur tente désespérément d’écouler son stock de côtes de bœuf aux clients de la dernière heure. Mais attention, le meilleur bœuf corse, « fais-moi confiance » ne se lasse-t-il de répéter, nous faisant rire et douter tout à la fois. Tout le monde a commandé une pizza, mais pour le vin, nous avons fait dans le local.Après une journée sur cette magnifique route côtière, s’ensuit une boucle de 80 km à l’intérieur des terres, dans la montagne, et avec pour introduction le col de Santo Stefano. La D62, comme bon nombre de routes corses, est repérée comme une route touristique sur la carte Michelin. Les bosquets d’oliviers sur les premières pentes douces laissent rapidement la place à une gorge et une vue sur les sommets enneigés d’Asco, où on peut encore faire du ski à cette saison. Mais les arbres ont le tronc noirci par les incendies et, un peu plus haut dans la montée, nous découvrons un cimetière de voitures abandonnées. On se croirait dans un film. Mais c’est une bonne excuse pour reprendre notre souffle en plaisantant. Cela nous rappelle que la Corse ne se résume pas à « l’île de beauté ». La panique de la pénurie du premier jour laisse place au pique-nique. Baguettes dans les poches arrière et déjeuner sur un rocher, au milieu de nulle part. Les fleurs commencent à poindre, au milieu des cartouches de fusil jaunies qui parsèment l’herbe. Le grand-père de Flo est chasseur, ce qui est le cas de 90 % des hommes de l’île selon lui. Après tout, elle doit bien venir de quelque part cette délicieuse charcuterie. Nous découvrons au fil des villages perchés de Pieve, Sorio et San Pietro-di-Tenda la vie rurale de la Corse – ou tout de moins ce qui lui ressemble. Nous redescendons sur Saint-Florent pour prendre un café et nous asseoir aux premières loges d’une partie de pétanque post-déjeuner. Un homme imposant arrive et pointe immédiatement toutes les boules du jeu sans en manquer une seule, pour le plus grand plaisir de Rémi.La vallée en forme de cuvette qui s’étend derrière Saint-Florent et qui remonte jusqu’aux villages d’Oletta et de Patrimonio n’est pas sans rappeler la Toscane. Une terre idéale pour la vigne. Patrimonio est réputé pour cela et le domaine Leccia constitue un arrêt au stand idéal avant d’entamer le col de Teghime pour le retour. Mich Mich fait une dégustation, au risque de « déguster » ensuite sur le vélo, mais cela fait partie de l’aventure, une anecdote qu’il pourra ajouter à l’encyclopédie de ses expériences cyclistes. Flo n’arrête pas de demander s’il n’y a pas un peu de charcuterie et Rémi est dépité en songeant au peu de place qu’il y a pour rapporter du vin à Nice et en songeant qu’il n’a même pas de cave. Paul-Louis ? Lui est dans son élément. Il collectionne les bouteilles avec presque autant de ferveur que les vélos, et finit par en acheter deux caisses : « Il n’est pas mal, mais surtout, c’est que chaque fois que j’en ouvrirai une je me souviendrai de cette randonnée ». La sagesse ne s’acquière pas en un jour.Flo nous raconte un grand moment de sa vie de cycliste. Ayant tenu une échappée toute une journée dans le Tour de Savoie, il a connu une grande défaillance dans la dernière montée et a perdu 15 minutes sur les 10 derniers kilomètres. Il est comme tous les moteurs de course : il peut monter facilement dans les tours, mais s’il manque une seule goutte d’huile, c’est la catastrophe. Il se retrouve en hypo dans la montée du col de Teghime et se fait distancer par tout le monde. Ils l’ont attendu et... il a fini au sprint ! On peut toujours priver un coureur de courses, mais un coureur le reste dans l’âme, comme Flo. Il manquait un petit « fais-moi confiance » au dîner. Il faut dire que nous avons pris du poulet grillé et du pain en regardant le va-et-vient des ferries au port. Sur le bateau, les pères et fils se sont réparti les cabines, qui, sur les ferries les moins chers, disons-le, ne sont pas très grandes. Après un week-end comme cela, certains trouveraient la proximité trop pesante. Mais ce n’est pas un souci pour les Clermont et les Icard : le corps fatigué, ils peuvent se reposer en silence, contents d’avoir resserrer les liens dans une telle aventure. CARNET DE NOTESLes ferries pour la Corse amarrent juste devant le Café du Cycliste du port de Nice. Les voyages sont assurés par deux compagnies qui offrent la possibilité de faire la traversée de nuit. Jour 1 - Cap Corse TRACÉ Jour 2 - Haute Corse Heights TRACÉ Footnotes: Photography : Matt Wragg

Gravel to gravel, dust to mud Cycle to Tuscany for the Strade Bianche said the little voice in my head. The Italian Riviera in the springtime; the Cinque Terre and the Med always to the right. Pisa and pizza and then finishing between rows of cypresses on the infamous Tuscan white roads, watching the pros zip past in dust and sun.A gravel bike ride to a riding gravel race – the sort of concept the little voice in my head knows I cannot resist. It could have been a short shorts and shaved legs ride: what could possibly go wrong? February is the cruellest month, TS Eliot almost wrote, but actually February was fine. February 27th, February 28th and the sun shone, though it gave out little heat. The bike was loaded and the Wahoo programmed to take me along the coast and then into the hills. Camogli. I stopped here once before, I remember, when I was a student, travelling on the train with friends. That day we took the last room in town, overlooking the pebbly beach, and watched the setting sun burnish the walls of the room with gold. Then we swam in the cold sea, heads bobbing over the dark blue, faces disappearing and reappearing in the swell, lens flare in the last rays. In the evening the locals processed statues of Saint Fortunato in the streets, fried fish and made spectacular bonfires on the beach. This time, years later, seasons earlier, it is too cold to stay outside, and so I drink brandy and think with trepidation about the next day’s cold. Snow in piles in the shade, the sun setting and the Cinque Terre rising before me.The bike route across the first hills to Portofino becomes very climby, following timeworn tracks used by walkers and pack animals. Even now they are patrolled by tiny trucks. In Italy there is an industry still making diminutive vehicles for these tiny steep lanes between the olive trees. In some places I have to get off and carry my bike, but there are three-wheeled Apes here hardier than I. In the warmest corners there is the smell of wild garlic, sole reminder of spring, but elsewhere my tyres crunch through frost. In Portofino, Russian girls in yachting wear and furs pose for a camera, but as soon as the lens cap is on they dive into the cafe where I am having coffee. Out of town up in the hills the landscape drains of colour. There are tiny birds lying frozen dead on the road. On the north side of the hills the road is frigid monochrome and on the south it is white from salt stains and snow melt. A 10-kilometre descent calls for an emergency pizza. Finally stopped, after 150km, I wash my base layers – two, and two neck warmers – in the hotel sink and go to a restaurant, where I shock the waiter with how much food I eat.The next day is 1 March and though that is the calendar start of spring, it is also when the Beast from the East comes to visit. Outside the hotel there is snow on the ground and it is snowing, a wet, cold, cloying snow. By Pisa, 40km south I give up and try to catch a train. But there are no trains running into the hills of Tuscany. Lines closed. I have to get to the Strade Bianche. I have to interview a rider for a magazine, and besides my bed that night is in the team hotel, an expensive luxury to miss. I stand around in Pisa station for a while with crowds of tourists who want to go to Florence, not knowing what to do. And then you realise that you keep putting yourself in these situations and that there is only one way out. I get back on the bike. Hours of zero degrees, sleet and dirty snowmelt road spray. The headwind the icy breath of the Beast from the East. I stop at the next station, still no trains, and no taxis too. The kindness of strangers in a café and a tobaconnist where I stop to drink coffee and eat chocolate. No photos and nothing to report beyond the tip of my nose. Empty handlebar pack, all my clothes are on. Eventually, with 30km left, I find a cab that will take me to my warm shower and bed. I drip all over the inside as I warm up. The view from the hotel is white. Two days before the Strade Bianche and it’s not just the roads in Tuscany that are white – it’s everything. The teams trickle in through the hotel lobby doors in cold gusts of apprehension, sheltering from winter’s revenge outside.The next day I recce the course with the team, and the snow has mainly gone, but it is all mud rivers and slush piles instead. How many, tomorrow, will be truly up for it? Will the battle be won before the start? Riding down to Siena that evening, rows of cypresses stand guard in the gloom over the infamous strade bianche. The women’s race starts and ends in the rain, all embrocation and sounds of brakes in the wet. The men get wet and are strafed by stormclouds all day. But heroes rise out of this mud. Heroes like Anna van der Breggen, and Tiesj Benoot, Wout van Aert and Romain Bardet. And they would not be the heroes we need them to be if these races were easy. Why do we try to do things that are so hard, I ask myself. And then I realise that I keep putting myself in these situations and that there is only one way out.