Thibault et Laura sont de vrais passionnés de vélo niçois. Il ne se passe pas un jour sans qu'ils ne montent à vélo ou qu'ils ne planifient une prochaine sortie. Mais ils aiment aussi le plein air en général et aiment chercher autre chose lors de sorties plus détendues ; ou mieux encore, mélanger les deux. Faire l’effort tout en y récoltant les fruits de la récompense. Comme Manon et Florent, Laura et Thibault ont leurs endroits préférés pour grimper puis nager. Le Braus est devenu leur endroit préféré pour rouler dur et se détendre davantage dans les profondeurs de la gorge.

Bien que ce ne soit pas que du soleil et de la sueur. Cet été, il y a eu de gros orages, ce qui fait que parfois c'est une course contre la pluie plutôt qu'une course avec votre partenaire de route. Le météo peut être localisée et la lecture du ciel est aussi importante que de regarder les applications météorologiques, même si la chaleur et l'humidité ne changent rarement à cette période de l'année. Thibault et Laura ont fui la côte mais pas la pluie pour arriver à L'Escarène par le Col de Nice, un peu plus mouillées qu’à leur départ.

Depuis L'Escaréne, deux choix s'offrent à vous : une plus grande montée directement au Nord vers Luceram où vous pouvez choisir, le Col de Turini en allant tout droit, ou le Col St Roch en vous dirigeant vers l'Ouest (qui, confusément, peut aussi mener à Turini), soit les 10km de Braus à l'Est.

Il n'y a pas d'attaques de Zinzin sur Turini pour Laura et Thibault aujourd'hui ; juste la traditionnelle montée vers Braus avec une boucle : Un short de bain et un maillot de bain dans les poches et c’est parti pour un demi-tour retour vers le lieu de la baignade.

Le ciel est dégagé et la chaleur monte sur les pentes desséchées de cette ascension, orientée Sud-Ouest. Ce côté peut être un véritable chaudron lors des journées les plus chaudes de l'été. Avec le bruit de la rivière en contrebas, il est tentant d'oublier le col pour aller directement se baigner. Cependant, Laura est déterminée à s'entraîner, car elle a l'intention de cocher le Col de la Bonette de sa liste de choses à faire d'ici les semaines qui suivent.

Une fois l'ascension terminée, les deux cyclistes redescendent comme de l'eau le long d’une montagne, s'arrêtant juste avant le hameau de Touët-de-l'Escarène où débute le sentier qui mène au ruisseau de Braus. Il y a quelques voitures abandonnées avec des fleurs poussant sur le pare-brise et les sièges arrière. Au-delà, on trouve une maison avec six chiens de montagne qui ne sont pas aussi accueillants que l'air frais de la gorge. La preuve en est, quand bien même elle soit nécessaire, que l’on entre dans le côté sauvage de l'arrière-pays niçois. Entendre mais ne pas voir la rivière et ses chutes d'eau ne fait que renforcer le plaisir.

Il s'agit d'une approche cyclocross-esque avec des pédales à clip sur les pistes de gravel et des vélos poussés ou portés par-dessus l'épaule. L’arrivée sur place justifie l'effort. Une cascade tombe dans la piscine naturelle entourée de rochers aussi lisses que des jambes fraîchement rasées. Le soleil du milieu d'après-midi projette une ligne directe de lumière et d'ombre sur les sommets et dans le bassin où l'eau de la rivière est assez profonde pour pouvoir plonger.

La température de l'eau est un choc pour le système, mais seulement pour un court instant. Chaque fois que vous plongez dans une rivière, la fraîcheur de l'eau est un contraste surprenant avec l'eau salée de la Méditerranée. C'est presque comme si vous pouviez goûter aux minéraux extraits de la montagne par les torrents qui se trouvent au-dessus. C'est une conséquence naturelle de l'environnement qui encourage mutuellement Thibault et Laura à grimper toujours plus haut pour se jeter en chute libre dans la rivière.

Les rochers, réchauffés par le soleil, sont l'endroit idéal pour se sécher avant que les pensées ne se tournent vers la maison. Et le voyage retour est quelque peu retardé, car lorsque Thibault et Laura s'arrêtent une minute et regardent ce qu'il y a devant eux, ils se souviennent de ce qu'est cet endroit : un petit coin de paradis.