La Sortie du Mois: Le Tour des Alpes Maritimes et du Var
Le Tour des Alpes Maritimes et du Var, ou plus communément dénommé Tour du Haut Var, se déroule chaque début de saison depuis 1969. Le premier vainqueur de l’épreuve n’est autre que Raymond Poulidor, véritable légende du cyclisme français. “Poupou”, comme il était surnommé, a remporté bien d’autres courses printanières telles que les classiques Milan-San Remo en Italie, la Flèche Wallonne en Belgique ou encore des courses à étapes comme Paris-Nice, qu’il a remporté à deux reprises.
Le Tour du Var ayant lieu deux semaines avant la fameuse Course au Soleil, Paris-Nice, sert d’échauffement aux coureurs. L’épreuve, avec ses trois étapes copieuses, est un test pour les puncheurs et grimpeurs du peloton et est un véritable révélateur des aficionados du début de saison. Parmi les récents vainqueurs, on retrouve des grimpeurs bien connu comme le colombien Nairo Quintana et le vosgien Thibaut Pinot.
Ralentissons un instant, car nous ne sommes pas là pour faire la course. Nous profitons de rouler sur ces routes pour découvrir précisément ce que la Côte d’Azur a à offrir aux cyclistes.
Pour la sortie de ce mois-ci, nous prenons la route de la troisième étape du Tour des Alpes Maritimes entre Villefranche-sur-mer et Blausasc (remportée dimanche dernier par Nairo Quintana). Le tracé est relativement engagé avec 113 kilomètres et 2300 mètres de dénivelé - bien loin d’une balade tranquille sur la Promenade des Anglais.
En une belle matinée, fraîche mais ensoleillée, lunettes sur le nez, bras et jambes couverts, nous mettons les voiles depuis la plage des Marinières qui longe la vieille ville de Villefranche. Déroulant tranquillement le long du bord de mer, la fréquence cardiaque de nos riders du jour montera vite dans les tours à l’assaut du mythique Col d’Èze qui sera la première ascension du jour.
Si vous atteignez son sommet en moins d’une demi-heure, vous êtes soit en très bonne forme ou bien vos yeux vous dupent. Le haut du Col d’Èze vient récompenser l’effort en offrant une vue à 180 degrés sur la mer et sur la péninsule du Cap Ferrat.
La Turbie est le carrefour des cyclistes du coin qui viennent refaire le plein d’eau à sa fontaine iconique, nichée au cœur de la petite ville. Derrière la Turbie sont perchés de nombreux petits villages comme Peille avec en arrière-plan les montagnes des pré-Alpes aux sommets enneigés. Toujours à La Turbie, vous pouvez apercevoir l’idyllique centre d’entraînement de l’AS Monaco, club de Ligue 1, qui ont vu passer des stars du football tel que Thierry Henry ou Kylian Mbappé. La pelouse verte vient parfaitement se fondre dans les collines.
La fameuse descente de Peille, serpentant entre les oliviers, vient pimenter la sortie avant de passer une première fois à Blausasc, ville d’arrivée de cette étape. Blausasc abrite également une pittoresque église construite à flanc de coteau.
À mesure que nous progressons, le jaune des fleurs de mimosa vient fleurir notre journée. Le col de Nice, fait aussi parti du programme de la sortie avec un moyenne de 2,3% et quelques parties plus pentues à 9%.
Nous atteignons ensuite la jolie commune de Berre-les-Alpes, où les oliviers laissent place aux châtaigniers. Descente frileuse jusqu’à Contes, où les gourmands pourront recharger les batteries à la Boulangerie Lefebvre. Mais pas le temps de s’attarder car le plus dur est encore devant nous.
Le Col Saint Roch n’est pas le col le plus connu des Alpes Maritimes, mais il n’est cependant pas à sous-estimer, bien au contraire. Il se grimpe en deux parties.
Une première partie plutôt roulante, suivie par une seconde partie plus raide et intense qui peut venir vous surprendre. La première section se termine à Coaraze, connu pour être l’un des plus beaux villages perchés de la Côte d'Azur et infame pour être l'endroit où les villageois ont un jour attrapé Satan en collant sa queue aux dalles pavés. Après avoir quitté Coaraze, vous vous sentirez peut-être vous-même collé au tarmac lorsque vous atteindrez la seconde partie du col qui comporte des passages à 12% et ce, avec déjà 80 km dans les jambes.
Après avoir rejoint le sommet situé à 1000m au-dessus de la mer, nos riders intrépides sont tentés de tourner à gauche en direction du fameux Col de Turini, pour escalader encore 15km de bosse. Mais l’itinéraire du jour prévoit une redescente vers l’Escarène, empruntant les épingles du Rallye de Monaco avant de filer à toute vitesse dans la vallée et rejoindre Blausasc où une pause-café, pâtisserie sera de mise.
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