The Rift : le gravel à l’épreuve du feu
Ces voyages pour prendre le départ d’une course sont toujours une épopée. 6 heures plus tôt, les filles regardaient inquiètes en direction du tarmac leurs vélos se faire avaler par l’Airbus A320 dans lequel nous embarquions.
Après une nuit scabreuse entre aéroports et sièges peu confortables, notre avion entame désormais sa descente sur Reykjavik, le chef de cabine vient de l’annoncer, il amorce son dernier virage. Et là, sous l’aile gauche, une vive lumière, un énorme feu attire notre attention. Il nous faut un moment pour réaliser, pour comprendre…
Fagradalsfjall comme on l’appelle ici, ce volcan qui vient d’entrer en éruption il y a moins de deux semaines à quelques kilomètres du principal aéroport d’Islande, est en dessous de nous, crachant vers le ciel sa lave incandescente. Spectacle rare auquel se sont pourtant habitués les autochtones qui en moins de 15 ans ont connu l’éruption de 4 de leurs volcans. Pour nous c’est à peine si l’on arrive à y croire, féérique et effrayant, même vu du ciel. Nous nous rappellerons longtemps notre arrivée sur la ville.
L’Islande, “pays de glace et de feu”, abrite une variété improbable de formations géologiques : volcans, geysers, sources d’eau chaudes, glaciers champs de lave. Les paysages islandais sont lunaires voire extraterrestres, leur aspect unique. The Rift est une course singulière, pas seulement pour les propriétés géologiques du pays mais également pour l’effort qu’elle exige de produire. 200km pour près de 2200 m de cumulé positif, The Rift se court sur les flancs d’Hekla, connu pour l'étendue de ses champs de lave noire à perte de vue, l’un des 130 volcans de l’île.
Sur la distance, les vélos traversent une grande variété de paysages et se heurtent à des difficultés notables, à des pentes dont le pourcentage oblige même les hommes de tête à mettre pied à terre pour pousser leurs machines. La pluie a été plus rare que d’ordinaire cette année et les larges pistes de sable gris se gratinent de bosses et d’ondulations régulières qui rendent le roulage exténuant. Ces bosses à répétitions marqueront les organismes et les postérieurs des cyclistes, rester assis sur la selle est un supplice, sans doute la difficulté la plus marquante de l’épreuve s’il en est.
Les organismes de l’ensemble des filles de l’équipe sont encore marqués par la Migration Race, longue course à étapes à laquelle elles participaient il y a trois semaines de cela au Kenya. Des coureuses sont venues ici certainement plus fraiches et plus combatives, à l’instar de Carolin Schiff qui sera la première à boucler cette édition 2023. Annabel Fisher tenante du titre n’a pas pu lutter cette année.
Rémi, le fondateur de Café du Cycliste, était venu assister à la course l’an dernier, il tendait les bidons à l’équipe, nettoyait les vélos et encourageait les coureuses de la Team. Il s’était mis en tête d’être sur un vélo cette année, il a tenu promesse. Façon de savoir de quoi on parle quand on évoque le confort d’un cuissard ou la respirabilité d’un maillot, passionné d’efforts longs et éprouvants surtout, il boucle la course “rincé” mais les yeux pleins d’étoiles.
Le spectacle dépasse les promesses des meilleurs brochures touristiques. L’effort à produire vous fait certes regretter de ne pas avoir pu passer davantage de temps sur la selle les semaines, les mois précédents, mais la course est bouclée et c’est bien le principal.
The Rift est plus que jamais l’une des plus belles épreuves du Gravel Earth Series. Lauf Cycling, la désormais célèbre marque Islandaise est aux manettes de l’organisation. En venant courir ici, on comprend mieux pourquoi leurs vélos résistent à toutes épreuves mais surtout comment est née la très particulière suspension de la marque qui fait aujourd’hui sa renommée.
Les terres sur lesquelles le matériel est mis au point et testé est d’une exigence incroyable. Solide partenaire de la Team Gravel Café du Cycliste, Lauf permet à nos guerrières depuis deux saisons, de briller sur les terrains les plus exigeants, nous étions fiers de rendre hommage à la marque sur ses terres.
Rendez-vous pris pour la finale des Gravel Earth Series en septembre. D’ici là du repos sera nécessaire. The Rift a une fois de plus marqué les corps et les esprits.
La saison 2023 jusqu’à maintenant
Jusqu'à présent, que du Gravel. L'équipe Gravel Café du Cycliste est bel et bien lancée dans sa deuxième saison de course. Et il est évident qu'elles sont déjà bien rodées.
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The Migration Race is a 600km Gravel race over four stages/days taking place in the territory of Masai Mara in the south-west of Kenya.
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Pour la Gravel Team Café du Cycliste, The Traka n’est plus un rendez-vous en terre inconnue, l’équipe compte d’ailleurs dans ses rangs les deux vainqueurs féminines de la dernière édition
Aachen, Allemagne : Manche qualificative UCI Gravel World Series
Les championnats du monde qui se dérouleront une nouvelle fois du coté de Vénétie (Italie) début octobre prochain.