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La Volupté

Jean Bobet est un Breton, un littéraire et à un certain degré romantique. Il a parfois eut des difficultés à aimer la profession qu'il a choisi, cependant le simple plaisir de faire du vélo ne l'a jamais quitté. Peut-être parce que c'était tout simplement le ciment qui l’unissait à son frère dont il était si proche mais pour sûr, c’est lors de ces jours où tout s'harmonisait qu’il a réalisé qu'il y avait peu de choses dans ce monde qu’il aimait plus que cela.

Il l'a appelé "La Volupté" - "Le plaisir voluptueux que vous obtenez en faisant du vélo" - et il l'a trouvé, une fois, sur la Côte d'Azur. Relisant son livre, qui exprime si bien ce que nous cherchons à vélo, nous avons décidé de visiter l'endroit où "La Volupté" est venue à Jean et aussi mettre des images à ses mots.

La Volupté

'Ce qui en fait le charme, c'est l'inattendu, ce qui en fait le prix c'est la rareté. C'est plus qu'une sensation, c'est un sentiment parce que l'émotion y tient sa place autant que l'action'

La Volupté

'La volupté à vélo, c'est délicat, c'est intime et c'est éphémère. Ça vous arrive, ça vous prend, ça vous entraine et ça vous quitte. C'est à vous tout seul. C'est une combinaison de vitesse et de facilité, de force et de grâce. C'est un pur bonheur'

La Volupté

' Ce jour-là - un jour clair et frais de Février - je roule seul sur la Côte d'Azur. À la sortie du Lavandou, vers le massif des Maures, la route est montante. La pente est juste comme il faut pour ne pas trop réduire la vitesse, juste comme il faut pour me caler en prise directe, pour tirer sur la chaine le juste développement qui s'est imposé automatiquement'

La Volupté

'Je fais corps à corps avec le vélo ou bien le vélo est le prolongement de mon corps mais le vélo et moi ne faisons qu'un. J'enroule comme je respire, comme je transpire, tout en douceur. Je progresse, j'avance et je suis en progrès par rapport aux autres fois'

La Volupté

'La pente est juste comme il faut pour me maintenir en prise directe sur le grand plateau. Alors je roule comme je vire, tout en souplesse. Les châtaigniers défilent à mes côtés, la vitesse me siffle aux oreilles. Destination le Babaou et puis Collobrières, des lieux qui font rêver. J'ai tout: l'image, le son et l'imagination...'

La Volupté

'C'est fini, le charme est rompu... Mais trente minutes de volupté ça n'est rien. La preuve lorsque, à mon retour, Louison m'interroge, je réponds tout naturellement: Aujourd'hui, je volais'

La Volupté

'Demain on roule' est des livres à avoir dans la vie d'un cycliste. Si ce n'est pas le cas il est à lire et est disponible ici.

Le texte est reproduit avec la permission de Mousehold Press avec les droits d'auteur détenus par Jean Bobet.

Photographie: Antton Miettinen