LA SORTIE DU MOIS : MAI
C’est une boucle que nous avions déjà proposé aux gens que nous connaissons pour leur montrer tout ce que notre région peut offrir en une seule sortie. Cette dernière est désormais connue sous le nom de « L’Arme Secrète ». Notre ami new yorkais, qui a beaucoup voyagé Donalrey Nieva a parcouru cette section gravel avec le rédacteur de CyclingTips, Caley Fretz. Ils lui ont attribué une note de 9/10. Les punks parisiens, PCR Gravier sans surprise, n’en avaient jamais assez.
Un deconfinement tout terrain
Après plus de huit semaines de confinement et l’assouplissement des règles, il est maintenant possible de rouler dans un rayon de 100 kilomètres. Il était évident de retrouver et d’apprécier ce qui nous manquait : les cols classiques, les différentes vues sur les montagnes, les sections gravel, les routes cachées, la sensation de vitesse dans les grandes descentes.
Dans le monde du cyclisme, le col de Braus est un classique oublié. Il fut au programme du Tour de France dans les années 30, mais comme toute la région, il fut mis de côté pour des raisons logistiques. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un « col célèbre », il fait partie du type de routes « jadis parcourues, jamais oubliées ». La parfaite disposition de ses épingles suivie d’une ligne droite offrant une vue privilégiée sur ses virages, vous marquent à jamais. La suite ? Une vue allant des montagnes à la mer, la stèle René Vietto au sommet, vous ne pouvez qu’apprécier cette montée. Excusez-nous, nous pourrions être lyriques sur le col de Braus toute la journée.
L’auberge située au sommet sert de refuge aux cyclistes, aux motards et conducteurs de voiture de sport – nous pourrions voir cela comme le club informel de ceux qui apprécient la route. Il y a quelques hivers, le propriétaire nous a confié que sa grand-mère de 90 ans était championne de VTT de descente et qu’il buvait un litre d’huile d’olive directement à la bouteille chaque semaine. L’une de ces déclarations est vraie.
Après cette parenthèse excentrique, tournez à droite au sommet du col en vous dirigeant vers la route en gravier. Celle-ci débute par une petite montée et longe la crête en direction du col de Farguet. Il ne faut pas longtemps pour se sentir perdu au milieu des montagnes. Nous rencontrons un berger menant son troupeau vers des pâturages situés plus en altitude – c’est la transhumance estivale, le retour à la montagne. Le symbolisme ne nous échappe pas.
Une fois arrivé au col du Farguet, arrêtez-vous et regardez les montagnes qui vous entourent : Turini, Tende. Continuez ensuite vers le sud et faufilez-vous entre les montagnes avant d’apercevoir Sainte Agnès. La section non goudronnée prend fin avant le col de Ségra, mais le plaisir continue. Cette route cachée est presque totalement déserte toute l’année. C’est pendant la saison de la chasse que l’on y croise le plus de monde, lorsque les gilets orange camouflés parsèment le paysage à la recherche de gibier entre les arbres.
Une série de lacets vous emmène au col des Banquettes – où cas où vous n’auriez pas compté, nous en sommes à quatre cols jusqu’à présent – avant l’arrivée à Sainte Agnès : l’un des « plus beaux villages de France » et apparemment le plus haut village côtier d’Europe. Pour les cyclistes, il est plus connu comme la moitié de l’ascension du col de la Madone depuis Menton.
La deuxième moitié de l’ascension est la plus pittoresque. Après seulement un kilomètre, une rampe raide à travers les arbres mène à un virage droite qui offre une vue panoramique sur toute la baie de Menton et l’Italie.
Si vous roulez durant la journée, il y a de fortes chances que vous rencontriez un pro. La rumeur veut que, quel que soit l’endroit où il a roulé, Richie Porte fait un crochet par la Madone, comme une personne qui rentre du travail par son trajet quotidien. Ne vous laissez pas entraîner à suivre les roues sur les faux plats avant les tunnels, car une fois passés, la pente ne se relâche plus jusqu’au sommet.
Comme beaucoup d’ascensions, le sommet de la Madone est un peu décevant – il s’agit plus du voyage pour y arriver. La vue s’améliore au fur et à mesure de la descente et quelle descente ! 40 minutes en direction de la mer via La Turbie. Après deux cols classiques, 15 km dans la nature, 1600m de dénivelé, elle est presque aussi bienvenue que le verre qui vous attend sur le port.
Pause-café : Pain d’Aqui, la boulangerie située à côté du pont à L’Escarène pour un café, une pâtisserie ou le déjeuner. Sur place ou à emporter si vous voulez vous arrêter sur la section gravel.
Vous pouvez vous arrêter à la Buvette du Col de Braus, mais vérifiez les heures d’ouverture avant de partir.
Pause déjeuner : Le Righi à Sainte Agnès. C’est une montée supplémentaire à travers le village. Il se trouve à côté d’un bunker de la Seconde Guerre mondiale et possède une terrasse avec une vue spectaculaire sur Menton.
Si vous voulez voler pendant votre sortie, optez pour l’arme secrète tout terrain, le Cervélo Aspero. Tout en carbone, assez rigide pour les montées et assez robuste pour les conditions difficiles. Louez le vôtre ICI