La Diagonale

Brest – Menton : une transversale franco-française aux couleurs du terroir.

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C’est important de partir d’un point A pour arriver à un point B. D’avoir un lieu de départ, et un lieu d’arrivée. De laisser derrière soi ce que l’on peut remettre à demain et de regarder vers l’avant, les yeux rivés sur l’objectif. De la grisaille du nord-ouest au soleil du sud-est : des ténèbres à la lumière, pourrait-on presque dire.

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La diagonale est une ligne droite dont seul le regard se détourne pour admirer les paysages. Les champs, les fleurs et la sensation de voyager au lieu du point de fuite.

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Et une évidence qui s’impose : l’autoroute est le pire moyen de découvrir un pays. Les rails de sécurité, l’empressement et le prix du droit de passage. Un cycliste Audax qui traverse nonchalamment ce pont de fer, au milieu de son périple tranquille de 1 500 km, est un véritable pied de nez à ces interminables lignes blanches.

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Les routiers sont peut-être les seuls voyageurs capables de comprendre l’audace de deux baroudeurs comme nous : un nombre donné de kilomètres à parcourir chaque jour, des arrêts savamment planifiés, la moyenne à tenir, les pointes de vitesse... Sur la route...

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Nuit et jour. La nuit d’ailleurs, elle tombe de plus en plus vite au fur et à mesure du voyage. Le temps passé sur la selle altère aussi la perception du temps : les journées deviennent des heures, les heures durent parfois quelques secondes.

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Puis tout à coup, la lumière au bout du tunnel. Je vois déjà la mer, elle m'attend. Et je vais m’y plonger sitôt arrivé.

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La baie de Menton et sa vue magnifique sont une ligne d’arrivée comme il en existe peu. S’asseoir sur la grève et repenser à tout ce que nous avons vu : la mer, les routes, les douces lignes des collines, les pics montagneux... Et si on se refaisait le film en sens inverse ? Ou alors on prend le train...