Cime de La Bonette | Dernier Passage

Altitude : 2802m | Distance : 25km

C’est à cette époque de l’année que les lourdes portes des Hautes-Alpes résonnent dans les vallées lorsqu’elles ferment pour l’hiver.

Il ne restait plus qu’une occasion pour aller les saluer avant leur hibernation. Une occasion qu’il nous fallait saisir car c’est bien une chance d’habiter à deux pas (ou à deux coups de pédales) des plus incroyables cols d’Europe.

Cime de La Bonette | Last Orders
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La Cime de la Bonette est à ne pas confondre avec le Col de la Bonette qui siège sur son versant. La Cime, qui culmine à 2802 mètres se trouve un cran plus haut que le Col. Une cime rarement explorée par les cyclistes déjà éprouvés par l’ascension du col. Mais pour les plus ambitieux elle est définitivement le but ultime.

En 2024 d’ailleurs, la Cime de la Bonette sera le point culminant du Tour de France pour les plus grands du cyclisme qui devront goûter à son dénivelé avant de terminer sur la Promenade des Anglais deux jours plus tard.

Parcourir les plus belles courbes d’Europe en octobre est un vrai bonheur pour l’esprit, un peu moins pour les jambes. Les versants se parent d’une jolie robe d’automne, préludant l’arrivée des premières neiges.

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Au départ de Saint-Étienne de Tinée le choc de l’altitude se fait ressentir, comme l’engourdissement des deux heures de voiture. La fin de la saison n’est pas non plus clémente, les vents de montagne soufflent et vous percent les os. Vestes et gilets sont de mise.

Les lacets qui s’enchaînent finissent bientôt par nous réchauffer les jambes et les poumons, les kilomètres s’enchainent eux aussi, et nous emmènent de plus en plus haut. Au détour d’un virage, la grandeur des Hautes-Alpes finit par se dévoiler nous prouvant encore une fois que la nature est la meilleure artiste. En plein cœur du Mercantour, nous ne pouvons qu’admirer ses pics désolés, ses pentes brusques et les cris strident des marmottes. La palette de couleurs est aussi superbe, rouges, ors et verts pour un mélange à en faire pâlir les meilleurs impressionnistes.

Pour sublimer encore plus ce tableau, nous sommes quasiment seuls. Nous ne croiserons en tout que quelques voitures, chose impensable dans n’importe quel autre parcours plus proche de Nice. Nous grimpons rapidement les 2000 mètres et une fois le Col de la Moutière dépassé le terrain s’endurcit et la montée aussi. Un moment pour emplir ses poumons de l’air de la montagne et ses oreilles de son silence, pour se concentrer sur l’ascension. Les quelques petits bois mènent vers des vues toujours plus à couper le souffle, et progressivement la Cime fait son apparition, trônant, la plus haute.

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En 1962 et 1964 Federico Bahamontes, celui que l’on surnomme l’Aigle de Tolède, menait l’étape du Tour sur ce géant. Il faut avouer que ce parcours nous donnerait presque l’impression de voler au-dessus des montagnes et vallées. Ces paysages presque désolés et puissants laissent l’esprit s’échapper, tandis que l’effort et les coups de pédales reconnectent le corps au sol et à ses courbes.

Une fois au sommet du Col de la Moutière, une courte descente de 500 mètres nous amène sur une autre piste gravel suivie d’une montée de 3 kilomètres. La piste est praticable même avec des pneus de route, mais attention à ne pas trop mettre de pression sur vous comptez passer sur ce parcours. La piste nous amène finalement sur le versant nord de la Bonette, du côté de Jausiers, et il nous faut maintenant grimper encore 2 kilomètres pour atteindre la Cime.

La vue, comme le reste du parcours, est à couper le souffle et offre la sensation de se trouver sur le toit de l’Europe. Quelques minutes de calme, de selfies et surtout un silence qui en dit long sur notre satisfaction. Notre prochaine récompense se trouve en bas des 25 kilomètres de descente qui nous attendent : le premier chocolat chaud de l’année.

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